abhidharmakosa vol. 6 (poussin)

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    SOCIT BELGE D'TUDES ORIENTALES

    L'ABHIDHARMAKOSADE VASUBANDHUn ts4'

    TRADUIT ET ANNOTPAR

    Louis de LA VALLE POUSSIN

    INTRODUCTION FRAGMENT DES KRIKS INDEX ADDITIONS

    Publi avec le Concours de la Fondation Universitaire de Belgique

    PARIS, PAUL GEUTHNERLOUVAIN, J.-B. ISTAS, Imprimeur

    1931

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    IV PREFACEdevra expliquer ce que le Sarvstivda a ajout l'ancien Abhi-dhamma. 'Les matriaux runis pour l'tude de quelques points ou importantsou difficiles ont fait un tas trs gros. Ils sont en cours de publicationsous le titre Documents d'Abhidbarma . La premire partie, surles Asamskrtas (d'aprs Vibhs et Samghabhadra), parat dans leBulletin de l'Ecole franaise d'Extrme-Orient. Suivront des notessur l'authenticit des Ecritures et le caractre sacr de l'Abhidharma,la prise des Refuges et le caractre u pur de l'Arhat, la controversedu temps, le moment et l'atome, les deux vrits, les prptis et lesdoctrines de vsan, les Drstntikas-Sautrntikas, les Yogastras etTAbhidharma.

    b. On trouvera seulement ici, avec la bibliographie du Kosa, lespremires pages d'une tude sur les sources de Vasubandhu : 2

    1. Edition annote des remarques qui figuraient dans l'Avant-Propos de Cosmologie bouddhique (1913) : place de l'Abhidharmadans la vieille littrature du Bouddhisme, place du Koa dans lalittrature d'Abhidharma.

    2. Bibliographie du Kosa et de ses commentaires, sources euro-pennes, sanscrites, etc.

    3. Problme de la date de Vasubandhu.1. Les relations historiques de la philosophie orthodoxe ou brahmanique et de

    la philosophie bouddhique ne sont pas claires. Mais on voit bien que la thorieSarvfistivadin de la sabhdgat, si elle ne se confond pas avec la thorie Vaise-sika, y ressemble beaucoup (Kosa, ii, 198) ; que la thse du t mot manifest parla voix a un air de Mmamsa ; que l'explication du Tout existe de Dharma-trta s'apparente au Sarakhya (v, 53).Je crois avoir montr que les YogasQtras dpendent du Sarvstivda (Ac. de

    Belgique, nov. 1922, 520-526) ; mais qui affirmera que le Yoga bouddhique n'apas subi l'influence du Yoga des brahmanes ? (Voir note sur Nirvana dans M-langes Raymonde Linossier, 1931).

    I . Le Kosa, iv, 189, cite le Saundarananda d'Avaghosa, que la VyakhyB, sontum, cite plusieurs fois. Le pome d'Avaghosa doit tre nomm parmi les uvresqui dpendent troitement de PAbhidharma. Le progrs spirituel de Nanda, parexemple, est dcrit avec une prcision technique. La stance xiii, 44 (qui rappelleSuniangalavilasin, i, 12) est ngArjunienne en changeant le dernier pada : bhta-dari vitnucyate ; voir Index des stances.

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    PEEFACE V4. Les sept traits canoniques d'Abhidharma.5-6. Quelques matres et quelques coles de la Vibhs.7. L'Abhidharma de Sriputra.8. Les trois ditions de l'Abhidharmasra.L'tude de la Vibhs, que facilitent singulirement les rfrences

    de Saeki Kiokuga (d. du Kosa), et l'tude des vieux traits d'Abhi-dharma, montrent nettement tout ce que Vasubandhu doit aux sourcesSarvstivdins : il dit vrai quand il dit que son livre est l'expos desdoctrines des Vaibhsikas du Kasmr ; le Kosa est, par dfinition,une analyse judicieuse et ordonne de la Vibhs. Mais le Kosa estaussi, comme on sait, la rfutation de plusieurs des doctrines essen-tielles de la Vibhs. Vasubandhu, que l'orthodoxe Vaibhsika Sam-ghabhadra nomme le Sautrntika , oppose aux vues des Sarvstiv-dins-Vaibhsikas les vues des Sautrntikas ou ses vues personnelles :nous sommes ici trs mal renseigns sur les sources o il puise ; ilutilise des donnes trangres, et sans doute postrieures, la Vi-bhs, aux Drstntikas-Bhadanta-Dharmatrta cits par la Vibhs.On verra plus clair quand on aura lu Samghabhadra qui documentesur Srlta qui doit tre une des sources Sautrntikas de Vasubandhu. 'Mon devoir est d'offrir mes confrres, tels quels et en toute sim-

    plicit, les renseignements que j'ai en main. Le Kosa et l'Abhidharmafont penser la dfinition que donna le pote du sanglier, animalpropter convivia natum. Des efforts concerts et nombreux sont requispour dbrouiller, sinon les thories, trop exemptes de mtaphysique,plus compliques que profondes, du moins l'histoire des thories etdes livres.

    1. Une autre autorit de Vasubandhu est le Vasumitra auteur du Pariprccha-sastra ; voir Index s. voc. Sautrntika. Je ne trouve aucun renseignement sur leNetrpadasastra, ii, 205.

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    INTRODUCTIONi. Avant-propos de Cosmologie bouddhique/

    La plus ancienne littrature du Bouddhisme se divisait en deuxparties ou corbeilles : le Vinaya, rgle et formulaire de la disciplinemonastique, histoire et commentaire de la discipline ; le Dharma 2 ,depuis nomm Stra, collection des discours qui expliquent le Dharma,c'est--dire tout ce qui intresse directement ou indirectement lechemin du salut : un peu la loi morale, si impuissante qu'elle soit dlivrer dfinitivement de la douleur ; surtout l'Octuple Chemin, lesmthodes de contemplation et de mditation qui conduisent ladlivrance dfinitive de la douleur, c'est--dire au Nirvana : ceci estl'essentiel, car u l'unique saveur de la Bonne Loi est la saveur de ladlivrance. Le Stra ou Dharma ne peut pas tre exclusivement pratique. On

    ne combat efficacement la convoitise et la haine (lobha, dvesa) qu'endtruisant l'aveuglement (moha)\ la loi morale la plus humble supposela samyagdrsti, une opinion exacte sur la survie et sur la rtributionde l'acte. A plus forte raison, l'limination des passions et de leurstraces les plus menues, indispensable la libration du cercle destransmigrations, suppose des lumires pntrantes sur la nature deschoses, sur leur caractre accidentel et passager. Les Stras contin-rent toujours, on peut le croire, beaucoup de psychologie ou d'onto-logie \ Lorsque la catchse se dveloppa, on dita de nombreux

    1. Imprime 1913, publie 1919, Mmoires in-4 de l'Acadmie royale de Bel-gique (Luzac, Londres). Contient la restitution des kfirik&s du troisime chapitredu Kosa, les k&rikas tibtaines, la version du Bhasya, le texte de la Vyakhy ;en appendice, sommaire de la Lokaprajn&pti et de la K&ranaprajapti.

    2. Cullavagga, XI, 1, 8. [Pour un expos plus exact, J. Przyluski, Concile deRajagrha, p. 341, 345, 349].

    3. Oldenberg, Buddha..., 6 d. p. 202; trad. Foucher, 2 d^.p. 177. [De lapsychologie, oui ; de l'ontologie, c'est douteux.]

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    INTRODUCTION VIIu discours du Bouddha , qui sont des numrations, munies degloses, des termes techniques. C'est ce qu'une vieille tradition appelledes mtrks ou index \ L'Anguttara 2 et le Dgha 33-4, o les cat-gories sont ranges d'aprs le nombre croissant de leurs termes,nous ont conserv un type ancien de cette littrature. [Une desmtrlcs les plus notables est le Samgtisuttanta. Le canon pli en faitun Stra qu'il place dans le Dgha. Sous le nom de Samgtiparyya,cette matrk prend rang parmi les sept Abhidharmas canoniques duSarvstivda.] 'Une cole clbre entre toutes, qui fut peut-tre la premire

    constituer des corbeilles rgulires de Vinaya et de Stra, l'cole delangue plie, fut aussi la premire compiler une troisime corbeille.Les premiers catchismes avaient t incorpors au Stra. A descatchismes nouveaux, et plus systmatiques, on donna le nomd'Abhidharma, terme qui dsignait une manire spciale d'exposerle Dharma, et on affirma leur authenticit, sinon historique, du moinsdoctrinale, en les groupant dans une corbeille mise sur le mmerang que les corbeilles de Vinaya et de Stra. [Discussion de l'au-

    1. Dans le Divya, ouvrage Sarvfistivfidin, o se rencontrent les expressionsstrasya vinayasya mtrkyh : Les moines interrogent sur le Stra, leVinaya, la Mtrka (p. 18, 15), et stram matrk ea, quivalant yamaca-tustayam (p. 333, 7), M. Kern (Manual, p. 3) pense que le ternie matrk estemploy as synonymous with abhidharma . Il ne peut toutefois dsigner lesAbhidharmas des Sarvstiv&dins dont nous parlons ci-dessous p. x, qui sont desTraits ; il convient un peu moins mal aux Abhidhammas, sans tre satisfaisant.Dsigne-t-il des listes omitting ail the explanations and other dtails (Childers,243), tables des matires qui font partie de l'gama et ne sont pas spcifiquementde l'Abhidharma ? Les Sautrntikas, qui nient l'existence d'une corbeille d'Abhi-dharma distincte du Stra, avaient certainement des index , tout comme lesSarvstivdins l'poque, antrieure aux Abhidharmas, laquelle nous reportentles expressions du Divya. Dsigne-t-il des exposs, la manire des Stras,comme ceux qui constituent les mtiks du Vibhanga ? Dans ce livre, ce qui esten propre de l'Abhidharma, c'est, souvent, une sorte de commentaire sous formede gloses.

    2. Voir l'article de Rhys Davids dans l'Encyclopdie de Hastings.3. [Dveloppement de l'Abhidharma, Dogme et philosophie, p. 122 ; J. Przyluski,

    Concile, troisime chapitre et 179, 353, Aoka, 322, Funrailles, 49 ; Lvi, SeizeArhats, 20, 39.]

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    VIII INTRODUCTIONthenticit de l'Abhidhammapitaka, par exemple Atthaslin, p. 35.] L'Abhidhamma, dit Mrs. Rhys Davids, n'ajoute rien la philosophiedu Bouddhisme primitif [?] ; sa raison d'tre est l'laboration analy-tique, logique, mthodologique des matriaux donns... ; dfinir etdterminer tous les mots et tous les termes inclus dans la dogmatiquebouddhique ; noncer en formules toutes les doctrines, thoriques etpratiques, en coordonnant toutes celles qui sont logiquement appa-rentes '. Le mot Abhidharma prit cependant une porte plus haute,qu'un exemple fera comprendre. L'interdiction de boire de l'alcoolest un prcepte de Vinaya ; mais examiner si le pch d'alcool estun pch de nature ou un pch de dsobissance, c'est faire de lathorie pure sur le Vinaya, c'est raffiner en Vinaya , c'est ce qu'onappelle de l'Abhivinaya. De mme, l'Abhidharma ne reste pas tran-ger la recherche scientifique et philosophique ; il s'embarrasse dequestions dont les rapports avec le Dharma proprement dit sont assezlches. Cette tendance est trs accuse dans le plus rcent des traitsplis d'Abhidharma, le Kathvatthu, que la tradition fait remonterau concile d'Aoka 2 . C'est un recueil d'hrsies qui fixe des positionstrs nettes sur une foule de points purement spculatifs : on y constatele long travail d'exgse dont le Stra avait t l'objet.

    Les Abhidharmas plis ne font pas partie de l'ancien patrimoinecommun toutes les sectes ce qui ne veut pas dire qu'ils soientsinghalais Tandis que tous les sondages pratiqus dans les littra-tures canoniques du Bouddhisme proprement indien nous rvlentdes Vinayas et des Stras dpendants de la littrature plie outroitement apparents cette littrature, rien n'y dcle la prsencede u rpliques des Abhidhammas plis. 3

    1. Dans l'Encyclopdie de Hastings, I, 191 ; Winlernitz, Gesiliirhte, 134. Dfinitions seolasliques de l'Abliidnarmu : Atthasfiliui, 48-50 et suiv. ; Sut ralam-klra, XI, 4

    2. Elle sait, cependant, que l'auteur du Kath&vatthu a prvu et rfut d'avanceles hrsies venir; voir Attliakathft, p. 6-7. La remarque est de MinayefT etl< I- rvaliniis de II. Oldenberg Buddh, Slmli.n, p. 688 678) M drmnnlrenlpas que le Katli&vattliu n'a pas t amplifi au O0OH dM feinp>.

    3. [Ceci est inexact. Le Samgtiparyfiya n'est que le Saipgltisuttanta. La deu*

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    INTRODUCTION IXAussi bien, d'aprs la tradition elle-mme, le Kathvatthu appar-

    tient en propre certaine cole philosophique, les Vibhajjavdins, partisans de la distinction ' . A la vieille question, discute dansles Stras : Tout existe-t-il ? 2 , ces philosophes rpondaient endistinguant (vibhajya) : u Le prsent et le pass qui n'a pas encoreport son fruit, existent ; le futur et le pass qui a port son fruit,n'existent pas 3 . A cette cole s'opposait, d'ancienne date on peut le croire, l'coledu Tout existe , sarvstivda, Sarvstivdinas, Sabbatthivdino.

    Cette cole, qui fut aussi une secte, munie d'un Vinaya spcial etd'un canon propre, et qui fut sanscritisante *, creusa , elle aussi,xime partie du Dhtukya a d'troites relations avec le Dhtukathprakarana.Une tude attentive montrera d'autres points de contact et on verra que lesSarvastivadins ont simplement enrichi de leurs inventions (thorie des Viprayuk-tas, des Mahbhmikas, etc.) l'antique matire d'Abhidhamma.]

    1. La narration de Buddhaghosa, Kathvatthu-Atthakath, p. 6, vaut au moinspour ceci que les Vibhajjavdins sont les orthodoxes.

    2. C'est un des aspects du problme de Kiriyavda.3. Cette dfinition des deux coles est emprunte l'Abhidharmakosa, v, 25 ;

    voir Kathvatthu, I, 8 (qui ne confirme pas entirement notre interprtation). [Lacontroverse du Temps et du Pudgala dans Vijnnakya, Etudes Asiatiques, 1925.]

    4. [Gographie de la secte Sarvstivadin, J. Przyluski, Aoka.]Je sais que les sinologues, M. Takakusu notamment, ne sont pas fixs sur

    la langue dans laquelle fut crit le premier des Abhidharmas des Sarvastivadins,le Jnnaprasthna : In what language, however, the original text was composedwe hve no means of ascertaining. Ail we can say is that the text brought bySamghadeva and Dhammapiya [Dharmapriya] from Kamra [383 A. D.] seemsto hve been in a dialect akin to Pli, whereas the text used by Hiuen-tsang[657 A. D.], as in other cases, seems to hve been in Sanskrit. But this suppositionrests solely on the phonetic value of Chinese ideographs employed in thse trans-lations, and is not corroborated by any other vidence... It seems to me more thanprobable that the Jnnaprasthna at least was written in some dialect : one thinksnaturally of the dialect of Kamra, but we really hve no certainty that theJnnaprasthna was not composed in Kosala (JPTS. 1905, p. 84, 86). Nous possdons une citation fragmentaire du Prtimoksa Sarvstivadin, quiprouve que des formes anciennes, plies ou dialectales, restaient en usage : Lorsque, dans la crmonie du Posadha, le Vinayadhara demande : tes-vouspurs ? (bhiksuposadhe M kacci ttha parisuddh iti vinayadharennusr-vite), si quelque Bhiksu ne confesse pas son pch ... (Abhidharmakosavykhyad IV, 75 ; comparer l'introduction du Ptimokkha et les remarques de Rhys

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    X INTRODUCTIONle Dharma. A ct de casuistes , Vinayadharas, elle eut des philosophes , bhidhrmikas. [Son Devasarman, partisan de l'exis-tence des pass-futur, s'opposa Mo-lien ou Moggaliputta.] Un longtravail, sur lequel nous sommes peu renseigns ', aboutit la rdac-tion de nombreux ouvrages parmi lesquels les sept livres d'Abhi-dharma, Traits (sstra) ou Ouvrages (prakarana), le Jnnaprasthnaet ses six pieds (pda), Dharmaskandha, etc. Il y eut desphilosophes qui s'en tinrent cette premire couche de littraturesavante *. Mais le travail spculatif se poursuivait et, vers la tin dupremier sicle de notre re (Concile de Kaniska) \ un commentairefut crit sur le Jnnaprasthna, la Vibhs, uvre collective, quidonna son nom tous les docteurs qui l'adoptrent. Les Vaibhsikassont les philosophes qui se rclament de la Vibhs (Watters, i, 276).Le centre de Tcole parat tre le Kasmr, bien qu'il ait des Sarvsti-vdins en dehors du Kasmr, Bahirdesakas, docteurs du paysDavids, Dialogues, II, p. 257). [Voir L. Finot, PrStimoksastra des Sarvastivadins,JA. 1913, % 477-9.]Mais nous possdons un fragment du Jnnaprasthna, cit dans l'Abhidhaima-

    kosavy&khya (ad i, 46) : katamad buddhavacanam tathgatasya y vg vacanarnvyavahfiro glr niruktir vkpatho vagghoso vkkarma vagvijnaptih // buddhava-canam kusalam vaktavyam ath&vykrtam vaktavyani / syat kusalam syfid avyft-krtam // katarat kusalam / kusalaeittasya tathgatasya vcam bhsamanasya y&[vagjvijnaptih // katarad avyftkrtam / ... prvavat // punas tatraivnantaramuktatn I buddhavacanam ka esa dharmah / namakayapadakyavyanjanakayanamyanuprvavacan& anupQrvasthapana anuprvasamayoga iti /

    1. [Invention des prptis, de la sabhgat, de l'existence du pass et du futur,im diverses sortes de cause, de Yapratisatnkhynirodha, sans parler des nir-vedhabhgiyas, etc.]

    2. L'Abhidharmakosavyakhya parle d'bhidharmikas satpdbhidharma-matrapathinas, qui ne lisent que l'Abbidliarma six pieds , ce qu'on peutcomprendre qui ne lisent pas la Vibhasa . Ce sont des Sarvastivadins ; maistous les Sarvastivadins ne sont pas des adhrents de la Vibhasa (Vaibhsi-kas). Nous savons, par exemple, qu'il y a quatre manires de comprendre le Tout existe , celles des Sarvastivadins Dharmatrata, Ghosaka, Vasumitra,Buddhadeva : h s Vaibhsikas du Kasmr coiidainiieiil la premire, la deuxime4 la quatrime ; et la premire pour ce grave motif qu'elle se confond avec l'hrsiede* Sarnkhyas.

    3. | Mieux, postrieurement au rgne de Kaniska, Inde sous les Mauryas ...,p. 328.]

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    INTRODUCTION XIextrieur , Pscttyas, occidentaux [relativement au Kasmr] ,Aparntakas, M docteurs de la frontire occidentale , et desKasmriens qui ne sont pas Vaibhsikas.

    Les Sarvstivdins et les Vaibhsikas croient que les Abhidharmassont la parole du Bouddha. Mais il se rencontra des docteurs qui nereconnurent pas l'authenticit de ces livres. Quand on leur fait obser-ver qu'il n'y a pas de corbeille d'Abhidharma en dehors desAbhidharmas des Sarvstivdins, et que chacun sait que la parole duBouddha comprend trois corbeilles , ils rpondent que le Bouddhaa enseign l'Abhidharma dans le Stra mme, ce qui est fortexact ; ils reconnaissent seulement l'autorit du Sutra, et ils prennentle nom de Sautrntikas. l

    Mais on ne doit pas se mprendre sur leur attitude. Quoique for-mellement opposs quelques-unes des thses de la Vibhs et desVaibhsikas, quoique, de leur ct, ils aient une spculation etpeut-tre une bouddhologie assez modernistes, ils ne combattent passystmatiquement leurs adversaires, qui furent, sans doute, leursdevanciers. Ils admettent, du systme des Vaibhsikas, tout ce qu'ilsn'ont pas une raison formelle de nier.

    [Pour parler avec plus de prudence :] telle est du moins l'attitudede notre auteur, Vasubandhu 2 .

    Son ouvrage, l'Abhidharmakosa, un recueil de six cents versenviron, se prsente comme un expos de l'Abhidharma tel quel'enseignent les Vaibhsikas du Kasmr. Ce n'est pas que Vasu-bandhu soit Vaibhsika ; il n'est pas Sarvstivdin ; il a d'videntessympathies pour les Sautrntikas ; il utilise les opinions des anciensmatres , savoir les Yogcras, Asanga leur tte ; maissans doute, son avis, le systme des Vaibhsikas s'impose en fait :les Vaibhsikas sont l'cole . On ne trouve pas ailleurs un corpsde doctrine coordonn et aussi complet que le leur. Cependant ils se

    1. [Voir cette Introduction, Drstntikas, et Index, Sautrntikas.]2. [Je supprime la note assez longue o tait rsume la bibliographie de la

    datation de Vasubandhu, et o taient runis les textes tablissant l'existenced'un ancien Vasubandhu ; voir ci-dessous.]

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    V

    XII INTRODUCTIONtrompent parfois, et sur des points importants. Aussi Vasubandhucomplte-t-il sa collection de vers techniques, expos impartial dusystme Vaibhsika, par un commentaire en prose, l'Abhidharma-kosabhsya, o son opinion personnelle, ses objections, l'opinion dediverses coles ou de divers docteurs se trouvent exposes l'occasiondes nombreuses thses dfendues par l'Ecole '. Nous savons qu'il fut, son tour, combattu et rfut par des Vaibhsikas orthodoxes.

    Mais peu nous importe qu'il ait toujours raison L'essentiel, pournous comme pour les docteurs qui le suivirent, c'est que son livre etson Bhsya sont vraiment un trsor (kosa).

    ** *Au point de vue de la dogmatique, l'Abhidharmakosa, avec le

    Bhsya, est peut-tre le livre le plus instructif de l'ancien Bouddhisme(Petit Vhicule). Je pense qu'il est appel rendre de grands servicesdans l'tude de la philosophie canonique et dans l'tude de la scolas-tique proprement dite.

    Il serait trs inexact de dire que nous ne connaissons pas la philo-sophie du Bouddhisme canonique : nous en connaissons l'essentiel,les principes et les grandes lignes, et beaucoup de dtails. L'histoirede cette philosophie, de ses origines, de sa naissance, de son d< \< -loppement, est moins claire : encore qu'on puisse penser que leBouddhisme, comme le Bouddha lui-mme, fit ds sa naissanceplusieurs pas et dans toutes les directions. Mais, il est quitable dele dire et encourageant de le rpter, si l'histoire de la philosophiecanonique n'est pas faite, l'image que des savants comme Rhys Davidset Oldenberg ont donn de cette philosophie, ou reste dfinitive, oun'appelle que de lgres retouches. On peut croire cependant quenous n'en connaissons fond aucune partie, parce que nous connais-sons fort imparfaitement la scolastique qui certainement l'a enrichie,

    1. Toott bf opinions, on presque toutes les opinions, marques, dans le Kosaou dans le BhAya, de l'adverbe hila ( certes , on dit , grags so), sont desopafcmi i fat Vaibhsikas. La vraie traduction est : L'cole dit, tort,que ... .

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    INTRODUCTION XIII

    qui peut-tre l'a dforme, mais qui certainement en dcoule ; quid'ailleurs doit tre, par ses mthodes et ses tendances, toute pareille la primitive spculation dont est sortie la philosophie canoniqueelle-mme. Cette philosophie est faite des couches anciennes d'unespculation qui s'est continue dans la scolastique proprement dite,tant plie que sanscrite.

    L'impression d'ignorance est trs vive quand on lit, quand on essaiede lire des ouvrages anciens tels que la Dhammasangani ou le Kath-vatthu ; quand, avec quelque rigueur, on cherche dterminer lesens des Stras eux-mmes, mot par mot, avayavrtha. Combien determes dont l'exacte signification nous chappe Il est ais et souventjuste d'observer que ces termes, l'origine, n'avaient pas un sensprcis ; que l'orientation gnrale de la pense bouddhique mriteseule de nous intresser ; que, pour ignorer ce que sont au juste lesquatre dhynas et les quatre rpyasampattis , le vitarka et le vicra,le rpa, les fruits et les candidats aux fruits , nous avonscependant une ide suffisante du but et des mthodes de la saintetbouddhique ; que les candidats aux fruits doivent se proccuper desdtails de l'Octuple Chemin, mais non pas les historiens occidentaux.Quelques-uns pensent que la scolastique n'est pas intressante ; que,tout le long de l'histoire bouddhique, elle demeure trangre lareligion proprement dite, comme elle le fut en effet la primitivedoctrine. A tort : iti cen na stravirodhatah, Si on pense ainsi,non, car c'est en contradiction avec le Stra Le Bouddhisme estn compliqu et verbeux ; les classifications scolastiques sont, souvent,prbouddhiques ; c'est une heureuse fortune de pouvoir les examinerde prs, dans des sources plus anciennes que Buddhaghosa ; etl'Abhidharmakosa nous dispense cette fortune dans la mesure onous aurons le courage d'en tre dignes.

    L'exemple nous est donn par les bouddhistes eux-mmes.L'Abhidharmakosa a eu de grandes destines : Cet ouvrage... eut

    une influence norme. Ds son apparition, il s'imposa tous, amis etadversaires, nous dit-on ; et il y a lieu de le croire, car la mmefortune le suivit partout, en Chine d'abord avec Paramrtha, Hiuan-

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    XIV INTRODUCTIONtchouang et ses disciples, au Japon ensuite, o aujourd'hui encoreles tudes bouddhiques spciales commencent par le Kosasstra ' .

    L'auteur assure qu'on trouvera dans son livre l'exact sommairede la doctrine des Vaibhasikas ; mais, si troite que soit sa dpen-dance l'gard des anciens matres d'Abhidharma, ce qu'ils avaientdit, on peut croire qu'il le dit mieux. Quand le Kosa eut paru, lesvieux ouvrages des Sarvstivdins, Abhidharmas et Vibhs, perdirentsans doute une partie de leur intrt pratique : car, si les Chinoisles traduisirent, les Lotsavas ne jugrent pas propos de les mettreen tibtain, l'exception de la seule Prajfmpti 2 . Sans doute parceque l'Abhidharmakosa, suivant le vu de Vasubandhu, constituaitune vritable somme, embrassait tous les problmes, ontologie,psychologie, cosmologie, discipline, et doctrine de l'acte, thorie desfruits, mystique et saintet, les traitait avec sobrit et en langageclair, avec toute la mthode dont les Indiens sont capables. DepuisVasubandhu, les bouddhistes du Nord apprennent dans le Kosa leslments du Bouddhisme, quelque cole qu'ils appartiennent, qu'ilsadhrent ou non au Grand Vhicule. Toutes les coles, en effet,sont d'accord sur un grand nombre de donnes fondamentales, lesmarnes qui sont admises par l'orthodoxie plie, les mmes, pouvons-nous ajouter, qui sont souvent sous-jacentes aux Stras mmes. Cesdonnes, que les Vaibhasikas avaient lucides, n'taient nulle partaussi savamment exposes que dans l'Abhidharmakosa. Ce qui expli-que suffisamment la rputation de l'auteur et la vogue du livre.

    Si Vasubandhu est uu excellent professeur de Bouddhisme, deBouddhisme MM gtthte de secte ou d'cole, il nous rend encoreun prcieux service eu nous initiant aux systmes des coles. Il con-struit devant nous l'difice spacieux de la dogmatique Y.iiMisik t :

    1. N. Pri, A propos de la dute de Vasubandhu, BEFEO., 1911, p. 374. - LesSiddhantas tibtains tirent aussi grand parti du Kosa. Noter qu'il ne fut traduiten chinois qu'eu .r>G3. I^a version Hhtlint. le Jinamitra et Srkutaraksita, poquede Ral-pa-i-an (Hl0-8;{8).2. Celle-ei n'existe pas in extenso en chinois (JITS. 1906, p. 77). C'est le

    trait dont les deux pi. mi. i, partie -ontunul\ . .1. m*. l'Appendice de Cosmo-logie bouddhique.

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    INTRODUCTION XVil en montre les brches ; il explique ce que dit le Sautrntika, ceque rpond le Vaibhsika, ce que, lui-mme, il pense. Comme plu-sieurs traits de philosophie, et des meilleurs, l'Abhidharmakosa estun ouvrage de circonstance, crit sub specie aeternitatis . On y trouvebeaucoup de noms propres, beaucoup d'allusions aux dbats contem-porains \ Ce n'est pas un livre ennuyeux.On y trouve aussi un grand nombre de citations, d'ailleurs cour-

    tes. Par l le Kosa est un prcieux tmoin pour l'tude de la plusancienne littrature 2 . Ses citations s'ajoutent aux nombreux fragmentsdu canon sanscrit que les sables du Turkestan nous ont rendus ouqu'on dcouvre sous la prose moderniste du Divyvadna et des Strasdu Grand Vhicule. Elles portent le plus souvent sur des textesd'ordre doctrinal, et nous clairent sur les relations dogmatiques,sinon historiques, des canons.

    ** *Il y a longtemps que l'importance de l'Abhidharma a t reconnue

    par les savants europens, et d'abord par Burnouf. On va voir pour-quoi l'tude en a t si longtemps diffre.

    L'uvre de Vasubandhu comprend deux parties distictes : l'Abhi-dharmakosa, la Krik, recueil de six cents vers environ, et le com-mentaire ou Bhsya.

    Stances et Bhsya n'existent plus en sanscrit.Et de la vaste littrature exgtique qui remplit huit volumes du

    canon tibtain, les scribes npalais ne nous ont conserv qu'un seuldocument, le commentaire du Bhsya par Yasomitra, l'Abhidharma-koavykhy, qui porte le nom de Sphutrth, de sens clair .

    Ce commentaire de Yasomitra n'est pas un commentaire perptuel ;il cite l'occasion les stances de Vasubandhu ; il lucide tel ou telpassage du Bhsya, en indiquant par les premiers mots le passage

    1. La Vykhya, commentaire du Bhsya par Yasomitra, ajoute beaucoup dedtails.

    2. C'est ce point de vue que M. Oldenberg recommande l'tude de l'Abhi-dharmakosa, Buddhistische Studien, ZDMG, LU, p. 644 (1898).

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    XVI INTBODUCTIONdont il est question, suivant l'usage des commentateurs : Le sujetmme, dit Burnouf, y est difficile suivre cause de la forme ducommentaire, qui prend isolment chaque mot du texte, et le dve-loppe ou le noie dans une glose d'ordinaire trs tendue. Il n'est quetrs rarement possible de distinguer le texte d'avec ces commentairesau milieu desquels il est perdu. Ajoutons que Yasomitra passe soussilence tout ce qui lui parat facile ou sans intrt, et introduit exabrupto le lecteur dans des discussions dont les donnes et les posi-tions n ne sont pas indiques. Dans le premier chapitre, il explique peu prs tous les mots du texte. Ailleurs, il s'attache seulementaux points sur lesquels il a quelque chose d'important dire.Le commentaire de Yasomitra est donc, comme disait Burnouf,

    une inpuisable mine de renseignements prcieux (Introduction,p. 447) ; on y lit mille choses intressantes ; mais il est, par lui-mme, un trs inefficace instrument pour l'tude de l'Abhidharma-kosa.

    Voil pourquoi cet ouvrage a t nglig si longtemps. Ou, pourmieux dire, pourquoi, bien qu'il sollicitt l'attention de plusieurschercheurs, personne n'a encore mis la main l'uvre. La connais-sance du sanscrit est insuffisante ; il faut y joindre celle du tibtainou du chinois, car c'est seulement dans les versions tibtaines etchinoises qu'existe, intgralement, le livre de Vasubaudhu, Krik etBhsya.

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    XVni INTBODUCTIONPetrograd, 1918 ; 2 e fasc. by Wogihara, Stcherbatsky et Obermiller,(partie du 2 e chap.), Leningrad, 1931.Texte du troisime chapitre, kriks et vykhy, dans Bouddhisme,Cosmologie ... par L. de La Valle Poussin [avec la collaboration deDr. P. Cordier], Bruxelles, 1914-1919.

    2. Traduction tibtaine des Abhidharmakoakrikh et de TAbhi-dharmakoabhsya de Vasubandhu, d. par Th. I. Stcherbatsky,l #r fasc. 1917, 2 e fasc. 1930.

    3. Sources tibtaines, Palmyr Cordier, Catalogue du fonds tibtainde la Bibliothque Nationale, troisime partie, Paris 1914, p. 394et 499.

    1. Abhidharmakosakrk et Bhsya de Vasubandhu, Mdo, 63,fol. 1-27, et fol. 28 Mdo, 64, fol. 109.

    2. Strnurp nma abhidharmakosavrttih de Vintabhadra, 64,fol. 109-304.

    3. Sphutrth nma abhidharmakosavykhy de Yaomitra, 65 et66. C'est le commentaire conserv en sanscrit.

    4. Lalcsannusrini nma abhidharmakosatk de Prnavardhana,lve de Sthiramati, matre de Jinamitra et de Slendrabodhi, 67 et68.

    5. Upyik nma abhidharmakosatk de Samathadeva, 69 et 70,fol. 1-144.

    6. Marmapradpo nma abhidharmakosavrttih de Dignga, 70, fol.H4-286.

    7. Lakmnnusarin nma abhidharmakosatk, recension abrgede la Brhattk, ci-dessus 4 y 70, fol. 286-315.

    8. Srasamuccayo nma abhidharmavatratk, anonyme, 70, fol.315-393.

    9. bhidharmavatraprakarana, anonyme, 70, fol. 393-417.10. Tattvrtho nma abhidharmakusabluisifdtjka de Sthiramati, 129

    et 130.4. Abhidharmakosasstra, de Vasubandhu, trad. de Parami tha,

    504-567, Nanjio 1269, Taisho, 1559, vol. 29, p. 161-309; trad. .leHiuan-tsaug, 651-654, Nanjio 1267, Taisho, 1558, vol. 29, p. 1-160.

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    INTEODUCION XIXLes rfrences dans notre traduction sont l'dition de Saeki Kiokuga, Kyoto

    1891, Kand Abidatsumakusharon, dont les pages correspondent celles de l'di-tion des Ming, travail remarquable qui contient notamment, outre des notes inter-linaires dues l'diteur, de copieux extraits 1. des deux grands commentateurschinois, 2. de la Vibhs, 3. du commentaire de Samghabhadra, 4. de l'ouvragede K'ouei-ki sur la Trentraine.

    5. Parmi les commentaires chinois du Koa 1 :1. Chen-t'ai, auteur d'un chou.2. P'ou-kouang, auteur d'un ki, qui cite Chen-t'ai, dit par Saeki

    Kiokuga.3. Fa-pao, auteur d'un chou, qui cite Chen-t'ai et P'ou-kouang,

    dit par Saeki Kiokuga.Deux autres disciples de Hiuan-tsang, Houai-sou et K'ouei-ki, ont

    crit des commentaires du Koa qui sont perdus.P'ou-kouang a encore crit un petit trait sur la doctrine du Koa.4. Yuan-houei, prfac avant 727 par Kia Ts'eng, a crit un chou

    sur les kriks du Koa, chou comment plusieurs fois en Chine ettrs rpandu au Japon ; c'est de cet intermdiaire que les mahy-nistes tirent gnralement leur connaissance du Koa. Mais du pointde vue de l'Indianisme, il n'offre pas le mme intrt que les troiscommentaires prcdents .

    C'est Yuan-yu que Hiuan-tsang dicta sa version de Samghabhadra. On a desfragments d'un commentaire d ses soins.6. Gunamati et le Laksannusra.Gunamati est connu par son commentaire de la Vykhyyukti ;

    plusieurs fragments de ce commentaire sont cits dans le Chos-hbyunde Bu-ston, trad. Obermiller, 1931.

    Il est mentionn quatre fois par Yaomitra dans l'Abhidharmakoa-vykhy.

    1. Stances d'introduction : Gunamati a comment le Koa, comme aussi Vasu-mitra ; Yaomitra suivra ce commentaire quand il est bon. 2. Gunamati etson disciple Vasumitra disent que le mot namas se construit avec le quatrimecas. Mais, quand le mot namas n'est pas indpendant, on a l'accusatif. C'est

    1. D'aprs P. Demiville, BEFEO., 1924, 463.

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    XX INTKODFCTIONpourquoi ce matre (Vasubandhu), dans la VySkhyyukti, dit : Saluant le Muniavec la tte .... (Koa, VyS. i, p. 7). 3. Gunamati prtend que le Koa enseigne tort : Les conditionns, l'exception du chemin, sont ssrava (Koa, i, 6) ,car tous les dharmas, sans exception, peuvent tre pris comme objet par lessravas (Vyfi. i, p. 13). 4. Au sujet de la continuit de la srie mentale, lematre Gunamati, avec son disciple le matre Vasumitra, par affection pour ladoctrine de son nikya, au lieu de se borner expliquer le Koa, le rfute (Koa, iii, 34, note).

    N. Pri (Date, 41) rappelle que Burnouf a signal (Introduction,566), d'aprs Yasomitra, le commentaire de Gunamati. Il ajoute : Auteur trs rarement cit. Son Laksannusrasstra (Nanjio 1280=Taisho 1641) fait partie du Canon o il est class parmi les ouvrageshnaynistes. Il y rsume les ides du Kosa, puis y expose les siennespropres sur quelques points. Le Si-yu-ki, aprs l'avoir cit parmi lesmoines clbres de Nland, k. 9, nous apprend qu'il quitta lemonastre qu'il y habitait pour s'tablir Valabh, k. 11 .Le Nanjio 1280 n'est qu'un extrait du trait de Gunamati, le cha-

    pitre qui examine les seize aspects des vrits (Kosa, vii, 30-39) : Avons-nous l seize choses ou seize noms ? Les matres de la Vibh&s disent

    que seize noms sont tablis parce qu'il y a seize choses. Mais les stra-upadea-matres disent qu'il y a seize noms, mais seulement sept choses, quatre chosespour la premire vrit, une chose pour chacune des trois autres. A l'origine leBouddha promulgua YUpadesastra. Aprs la disparition du Bouddha, nanda,KtySyana, etc., lirent-publirent ce qu'ils avaient entendu. Pour expliquer le sensdu Stra, comme les disciples [font], ils firent un Sstra expliquant le Stra, quiest donc nomm stra-upadea. La Vibhs ensuite, de ce qui se trouvait dans[cet] upadesa, tira un upadea ; comme il ne provient que mdiatement [du S-tra], il n'est pas nomm stra-upadea .Gunamati continue comme dans Kosa, vii, 31 : D'aprs la pre-

    mire explication, anitya, impermanent, parce que naissant en dpen-dance des causes (pratyaydhinatvt) . Et commente : Les condi-tionns, sans force, ne naissent pas d'eux-mmes .... .Le premier cahier se termine : u La thse de Vasubandhu est

    semblable au sens des sutra-upadesa-mtres Le second commence : L'auteur dit : Je vais dire maintenant

    l'explication laquelle je crois. Anitya, impermanent, parce que

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    INTRODUDTION XXIayant naissance, ayant destruction. Les conditonns, ayant naissanceet destruction, ne sont pas permanents. La naissance est existence...Le trait touche divers points de philosophie, absence d'tman, etc. On yrencontre des notes plus intressantes, par exemple (Taisho, 168, col. 2, 1. 9) :

    Dans le Petit Vhicule, les prtas sont suprieurs aux animaux ; dans le GrandVhicule, le contraire. En effet, les Prtas sont envelopps de flammes .... .

    Il est curieux

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    XXII INTRODUCTIONau Bouddha (mise en mouvement de la roue), Stra brivementindiqu par Vasubandhu.

    L'ouvrage se termine par des remarques sur la dure de la vie : La stance dit : Chez les Kurus la vie est toujours de 1000 ans ; de moiti l'ouest et l'est ;dans ce continent, elle n'est pas dtermine : la fin, dix ans ; au dbut, sansmesure (Koa, iii, 171-172). Il y a en effet, dans ce monde, des tres qui ontdes actions mritoires de reste et qui forment le vu : Puiss-je avoir une vielongue , sans souhaiter avec prcision : Puiss-je vivre cent ans, quatre-vingt-dix ans, quatre-vingts ans Ou bien des personnes vnrables, parents et amis,disent : Puissiez-vous vivre longtemps sans dire avec prcision combien detemps. Si l'on fait de semblables vux, c'est parce que les actions faites par leshommes de ce continent sont associes des penses de dsir. Le Stra dit : Sachez, Bhiksus, que la vie tait de 80000 ans sous Vipasyin, de 20000 sousKsyapa ; la vie est maintenant de 100 ans ; peu dpassent, beaucoup restent endessous . Si la dure de la vie n'est pas dtermine, pourquoi Bhagavat s'expri-me-t-il ainsi ? .... Le trait conclut par la stance connue : sucrnabrahmacaryc'smin .... (Kosa, vi, 269).

    8. Samghabhadra a crit deux ouvrages.Le premier, dont le titre est transcrit en chinois Abhidharmany-

    yanusrasstra peut-tre mieux Nyynusro nma Abhidharma-sstram est un commentaire qui reproduit sans modifications leskriks de l'Abhidharmakosa. Mais ce commentaire critique les kri-ks qui exposent la doctrine Vaibhsika en la notant par le mot Jcilaqui signifie au dire de l'cole ; il rfute le Bhsya, auto-commen-taire de Vasubandhu, quand celui-ci expose des vues opposes cellesdes Vaibhsikas, le corrige quand il attribue aux Vaibhsikas desvues qui ne sont pas les leurs.Le titre du second trait n'est pas compltement transcrit : Abhi-

    dharmasamaya-hsien- stra ou Abhidharmasamaya-Jcoang-sstra.J. Takakusu propose Abhidharmasamayapradpiksstra, ce qui n'estpas mauvais ; cependant pradipa, lampe, est toujours teng, et on apour hsien les quivalents pralma et dyotana.

    C'est un extrait du Nyynusra, dont toute polmique est exclueet qui est donc un simple expos du systme (samaya) de l'Abhi-(Iharma. Il diffre du Nyynusra par la prsence d'une assez longueintroduction, sept stances et prose, et encore par la manire dont iltraite les kriks de Vasubandhu : ces kriks sont ou supprimes

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    INTRODUCTION XXIII(ii, 2-3) ou corriges (i, 11, 14) lorsqu'elles expriment des doctrinesfausses ou lorsqu'elles mettent en suspicion des doctrines vraies parl'addition du mot hla. xSamghabhadra innove, et K'ouei-ki distingue les anciens et les

    nouveaux Sarvstivdins, Siddhi, 45 (thorie des atomes), 65 {Jiaksa-nas du conditionn ), 71 (le viprayukta nomm houo-ho), 147 (lavedan ?), 311 (Sarvstivdins divergents, sur Yadhimoksa).

    1. Manque dans les deux traits de Samghabhadra l'firyft cite Vyakhyft, i, 31,qui est la critique de Kosa, i, kar. 11.Dans les deux traits de Samghabhadra, le premier chapitre est nomm mla-

    vastunirdesa, le deuxime visesanirdesa, le troisime prattyasamutpadanir-desa. Comme de juste, le Pudgalapratisedhaprakarana, annexe du Kosa, estignor.

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    iii. Date de Vasubandhu. Vasubandhu l'ancien.Nous n'entreprenons pas ici la bibliographie de Vasubandhu.Mais son trait, PrattyasamutpadavySkhya, Cordier, iii, 365, rclame l'atten-

    tion du lecteur du Kosa. G. Tucci a publi des fragments de cet ouvrage (JRAS.1930, 611-623) o les douze membres de la chane sont expliqus en dtail, avecde nombreuses citations de l'Ecriture.

    G. Tucci se propose de publier la TrisvabhSvakrik ' et des parties du commen-.taire du Madhyantavibhaga.En ce qui concerne la dfinition du pratyaksa par Vasubandhu , vsuban-dhava pratyaksalaksana, connue par Tatparyaf k, 99, et le Vsdavidhi attribu Vasubandhu, voir les articles de G. Tucci., A. B. Keith, R. iyengar, JRAS. 1929,473, Ind. Hist Quaterly, 1928, 221, 1929, 81, Stcherbatski, Logic, ii, 161, 382,G. Tucci, Maitreya[ntha] et Asanga, 70-71, et enfin Pramnasamuccaya, chap. i,de R. Iyengar, p. 31-35. Il semble que Dignga refuse Vasubandhu la paternitdu Vadavidhi, malgr l'opinion commune, et la tk cite Kosa, ii. Kr. 64 qui con-tredit la susdite dfinition du pratyaksa.De nombreux passages de la Vyakhyyukti dans le Chos-hhyun de Bu-ston(ci-dessus p. xix).

    Wassiliew, Buddhismus, 235 (1860) : vie de Vasubandhu.Kern, Geschiedenis, trad. Huet, ii, 450.S. Lvi, JA., 1890, 2, 252 ; Thtre indien, 1890, i, 165, ii, 35 ;

    Donations religieuses des rois de Valabh (HteB Etudes, vii, p. 97) ;Date de Candragomin, BEFEO., 1903, 47 ; Strlamkra, trad.,prface, 2-3, 1911.

    Btihler, Alter der indischen Kunst-Poesie, p. 79, 1890.J. Takakusu, Life of Vasubandhu, T'oung-pao, 1904 ; A Study of

    Paramrtha's Life of Vasubandhu and the date of Vasubandhu, JRAS.,1905 ; Smkhyakrik, BEFEO, 1904.Wogihara, Asanga's Bodhisattvabhmi, 14, thse de Strasbourg,

    Leipsick, 1908.Nol Pri, A propos de la date de Vasubandhu, BEFEO., 1911,

    339-392.1. Il a t devanc parSusumu Yamaguchi [Septembre 1931].

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    INTRODUCTION XXVPathak, Bhandarkar, Indian Antiqaary, 1911-1912 (V. Smith,

    History, 3 e d. 328, 4 e d. 346).B. Shiiwo, Dr. Takakusu and Mr. Pri on the date of Vasubandhu

    (270-350), Tetsugaku Zasshi, nov.-dc. 1912.Winternitz, Geschichte, ii, 256 (1913), iii, 694 (1922).H. Ui, On the author of the Mahynastrlamkra, Z. fur Ind.

    und Iranistik, vi, 1928, 216-225.Un groupe d'articles, dont plusieurs sont des sommaires de m-

    moires crits en japonais, dans Mlanges Lanmann (Indian Studiesin honour of Charles Rockwell Lanmann), 1929 : J. Takakusu, Dateof Vasubandhu, the great buddhist philosopher ; T. Kimura, Date ofVasubandhu seen from the Abhidharmakosa ; G. Ono, Date of Vasu-bandhu seen from the history of buddhistic philosophy ; H. Ui,Maitreya as an historical personage. En outre, indication desopinions de B. Shiiwo, S. Funabashi, E. Mayeda, S. Mochizuki. H. P. Sstr pointed out the historicity of Maitreyantha fromthe colophon of Abhisamaylamkrakrik, which is a commentary,from the Yogrra point of view, on Pacavimatishasrik-prajn-pramit-stra by Maitreyantha (Kimura, Origin of MahynaBuddhism, Calcutta, 1927, p. 170).La date de Vasubandhu est lie celle d'Asanga, son frre. Or des

    parties du Yogasstra, uvre d'Asanga, ont t traduites en chinoisen 413-421, 431. Cependant l'opinion s'est rpandue parmi lessavants japonais que les ouvrages atttibues Asanga crivant sousl'inspiration du futur Bouddha Maitreya, taient, en ralit, lesuvres d'un docteur Maitreya, uncrya, an historical personage .Cette thse permet de dpouiller Asanga d'une partie de la biblio-thque dont nous pensions qu'il fut le pieux rdacteur, et de leramener, avec son frre Vasubandhu, vers le milieu, la fin du 5 e sicle,ou, pourquoi pas, vers le 6 e ? If a scholar named Maitreya be foundto be the author of those works hitherto attributed to Asanga, thenthe date of the latter ought to be shifted later, at least by one gn-ration, if not more. The ground for an earlier date for Vasubandhushould give way altogether (Takakusu, Mlanges Lanman, 85).

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    XXVI INTRODUCTIONH. Ui, dans u Philosophical Journal of the Imprial University,

    Tokyo , n 411, 1921 (ou 1922 ?) a fait valoir des arguments, dve-lopps depuis dans ses Studies of Indian Philosophy , i, 359,rsums dans Mlanges Lanman.

    Ils m'ont paru lgers et, pour dire toute ma pense, inexistants(Note bouddhique, xvi, Maitreya et Asanga, Ac. royale de Belgique,janvier 1930). Je ne pense pas qu'ils tirent quelque force des obser-vations de G. Tucci (On some aspects of the doctrines of Maitreya-[ntha] and Asanga, Calcutta Lectures, 1930). La tradition de l'coleVijnaptimtrat tablit, ainsi que l'observe G. Tucci, la chaneMaitreyantha-Asanga-Vasubandhu ; mais Maitreyantha n'est pasun nom d'homme : Qui a pour protecteur Maitreya ; ntha estsynonyme de buddha ou plus exactement de bhagavat l . Le commen-taire de rAbhisamaylamkra (p. 73 de l'd. de Tucci) donne Maitreya le titre de bhagavat un endroit o il explique comment Asanga, malgr son rudition scripturale et son insight (labdh-dhigamo 'pi, Kosa, viii, p. 220), ne comprenait pas la Prajnpramitet se dsesprait. Alors le Bhagavat Maitreya, son intention (tamuddisya) expliqua la Prajnpramit et fit le trait qu'on nommeAbhisamaylamkrakrik. C'est sous le titre de Maitreyantha queSntideva dsigne le saint qui, dans le Gandavyha, explique auprgrinant Sudhana les vertus de la pense de Bodhi (Bodhica-ryvatra, i, 14, Rjendrall Mitra, Buddhist Nepalese Literature,92). Si l'cole tient pour sacr, pour ry desan, les traitsd'Asanga, c'est parce que le Bhagavat Maitreya les a rvls. Que latradition tibto-chinoise varie dans les attributions, nommant pourauteur tantt le dieu rvlateur, tantt le docteur inspir, cela nefait pas difficult.La biographie de Vasubandhu (Paramrtha) ne va pas sans diffi-

    cults. Le Kosa souleva les critiques de Samghabhadra qui, dansle corpulent Nyynusra, releva les innombrables hrsies de carac-

    \. Voir Kosa, i, 1. - Obermiller, pr , de lu trad. de l'Uttaralantra (Asia Major,Ml), carte la thse de H. Ui.

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    1NTK0DUCTI0N XXVIItre Sautrntika qui dparent l'ouvrage de Vasubandhu. On nous ditque Vasubandhu se refusa la controverse : I am now already old.You may do as you please (Version de Takakusu). Mais on nousassure que Vasubandhu fut alors converti au Mahyna par son frreAsanga, pensa se couper la langue pour la punir de n'avoir pas con-fess plus tt le Mahyna et, plus sage, crivit de nombreux traitso la doctrine du Mahyna est savamment labore.

    Yasomitra, commentateur du Kosa, dit que l'expression prvc-rys, anciens matres , du Kosa, dsigne Asanga, etc. (sanga-prabhrtayas). N. Pri pensait que Yaomitra entend dsigner l'coledes Prvcryas par le nom le plus illustre, et ne dit pas qu'Asangasoit en effet prva relativement Vasubandhu (Cosmologie bouddhi-que, p. ix).Le Kosa n'a t traduit qu'en 563, alors que l'ouvrage de Dharma-

    trta, bauche imparfaite du Kosa, a obtenu des traducteurs en 397-418, 426-431, 433-442. J. Takakusu observe : Si le Kosa avaitexist, pourquoi de si nombreux traducteurs se seraient-ils attardsau livre de Dharmatrta ? (Mlanges Lanman). Et il est difficile derpondre pertinemment cette question. '

    Mais il parat presque impossible de croire que Paramrtha, bio-graphe de Vasubandhu, premier traducteur du Koa, arriv en Chineen 548, se trompe quand il fait de l'auteur du Kosa le contemporainet le frre d'Asanga. C'est une hypothse dsespre d'identifier lefrre et le converti d'Asanga avec Vasubandhu-l'Ancien.

    On doit admettre l'existence et l'activit bhidhrmique d'unancien Vasubandhu. Le problme, que j'avais abord dans la prfacede Cosmologie bouddhique (ci-dessus p. xi), a t repris par TaikenKimura, Examen lumineux de l'Abhidharma (table dans EasternBuddhist, iii, p. 85), cinquime partie : Sur les sources du Kosa :on verra dans Mlanges Lanman un sommaire de ses conclusions.

    1. Peut-tre, parce que l'ouvrage de Dharmatrta jouissait, ds longtemps, d'unegrande rputation ; parce que, aux yeux des Sarvstivadins, le Kosa passait, bon droit, pour hrtique et tendancieux.

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    XXVIII INTRODUCTIONDepuis, Note bouddhique xvii, Acad. de Belgique : Vasubandhul'ancien ; et une note de Paul Pelliot dans JA., non encore publi*(juillet 1931).

    Yasomitra, trois places, Kosa, i, 26, iii, 70, iv, 7, reconnat dansun docteur rfut par Vasubandhu, auteur du Kosa et disciple deManoimtha d'aprs Hiuan-tsang, un Sthavira Vasubandhu, mail hde Manoratha ', un ancien matre Vasubandhu , vrddhcrya-vasubandhu. P'ou kouang (Kimura, Mlanges Lanman, 91) confirmeYaomitra, et dsigne le docteur en question sous le nom de ancienVasubandhu, matre dissident Sarvstivdin .

    D'autre part, la glose des cinq stances initiales du trait de Dhar-matrta, rdition de l'Abhidharmasra de Dharmasr 2 , attribue Vasubandhu une dition du mme livre en 6000 vers. Ces stances elcette glose ne sont pas trs claires. Kimura les a tudies (MlangesLanman) ; j'ai amend son interprtation (Note bouddhique xvii) ;Paul Pelliot enfin en tire ce qu'on peut en tirer.

    Citi m. 152, sur l'explication in mol utsada.2. Voir ci-dessous.

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    iv. Les sept traits canoniques d'Abhidharma.Les Sarvstivdins reconnaissent l'autorit des sept traits d'Abhi-

    dharma, parole du Bouddha r. Parmi eux, les bhidhrmikas quilisent seulement l'Abhidharma aux six pieds \ distinct des Vaibh-sikas, qui lisent l'Abhidharma .L'Abhidharma aux six pieds 2 , c'est le grand trait de Ktyyan-putra, intitul Jnaprasthna, dont la Vibhs est le long commen-taire, et six traits dont l'ordre et Vauthorship varient quelque peud'aprs les sources. Pour suivre l'ordre de l'Abhidharmakosavykhy :Prakaranapda de Vasumitra, Vijnakya de Devasarman, Dharma-skandha de Sriputra (ou de Maudgalyyana, sources chinoises),Prajfiaptisstra de Maudgalyyana, Dhtukya de Prna (ou deVasumitra, sources chinoises), Samgtiparyya de Mahkausthila (oude Sriputra, sources chinoises).On doit noter que les tibtains nomment le Dharmaskandha premier, et le JnS-

    naprasthna seulement sixime : The Tibetans seem to regard the Dharmaskan-dha as the most important of ail . C'est aussi l'opinion de Ching-mai (664 AD.)auteur du colophon chinois (Takakusu, 75, 115).

    J. Takakusu, dans On the Abhidharma Literature (J. Pli TextSociety, 1905), runit nombre de dtails sur ces sept livres queBurnouf fut le premier nommer ; il donne la table des chapitres dechacun d'eux. Les remarques qui suivent sont une addition ce beautravail.

    1. Jnaprasthna. 3

    1. D'aprs Hiuan-tsang, Ktyyanputra aurait compos ce Sstradans le monastre du Tmasavana en 300 du Nirvana (quatrimesicle). 4

    1. satpdbhidharmamtrapthinas, bonne lecture de Kosa, v, 45, note.2. Rcit du concile dans Ta-tche-tou-luen, Przyluski, Concile de Rajagrha, p. 72.3. Traduit en 383 par Gotama Samghadeva du Kasmr, et par Hiuan-tsang.4. Watters, i, 294, S. Lvi, Catalogue gographique des Yaksas, 55, J. Przylus-

    ki, Aoka, 263.

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    XXX INTRODUCTIONCependant la Vibhs, 5, p. 21 au bout, commentant Jnnapra-

    sthna, 1, p. 918, dit : Lorsque le Bhadanta composa le Jnnapra-sthna, il rsidait en Orient, c'est pourquoi il cite comme exemplesles cinq rivires que l'on connat en Orient. (Kosa, iii, 147)

    2. Nous savons par les citations de Yasomitra que les chapitresportent le nom de skandhaka (indriyaskandhaka, samdhiskandhaka),et que l'ouvrage dont il se sert est rdig en sanscrit.

    Toutefois la premire traduction a pour titre Sstra des huit kien-tou n ; dans Paramrtha, Sstra des huit Wicn-tou ; on pourrait,penser klianda, mais Paramrtha explique que k'ien-ton quivaut ku-lan-ta, qui est videmment grantha. S. Lvi a pens que ien-tou est le prcrit gantho. J. Takakusu conclut : Ail we can sayis that the text brought by Samghadeva seems to hve been in adialect akin to Pli But this supposition rests solely on thephonetic value of Chinese ideographs . 1 -

    3. Le Jfinaprasthna, ouvrage trs mal compos, commence parl'tude des laukikgradharmas 2 .

    Que sont les laukikgradharmas ? Les pense-et-mentaux qui sont imm-diatement suivis de l'entre dans le samyaktvanyma (Voir Kosa, vi, 180). Il enest qui disent : Les cinq facults morales (indriyas, foi, etc.) qui sont immdiate-ment suivies de l'entre dans le samyaktvanyma, c'est ce qu'on nomme leslaukikgradharmas . Le texte poursuit : Pourquoi ces pense-et-mentauxsont-ils ainsi nomms ... ? La Vibhasfi, 2, p. 7, col. 3 3, reproduit les deux dfinitions Janaprasth&na, etexplique : Quels sont les gens qui disent que les laukikgradharmas sont Ictcinq facults ? Les anciens * bhidharmikas. Pourquoi s'expriment-ils ainsi ? Pour rfuter une autre cole ; ils ne veulent pas dire que les laukikgradhar-mas consistent seulement dans les cinq facults. Mais les Vibhajyavadins prten-dant que les cinq facults sont exclusivement pures (ansrava) (Voir Kosa. ii,118) Pour rfuter cette doctrine, les anciens bhidharmikas disent ijujb lit qu'il le voie-exaiiune grce au Prnnidhijna, a compos ce Trait pour quela Bonne Loi reste longtemps dans le inonde

    2. Prakarana de Vasumitra.i Prakaranagranth, Prakaranapo > : i tra. Ouvrage important,

    peu systmatique (car on a accumul beaucoup de chost

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    INTRODUCTION XXXIIIchapitre des Mille questions), frquemment cit dans le Kosa (parex. i, 12, 15, ii, 200, 251, 269 ...).

    Sur un point important, diffre du classique Vaibhsikavda : ilignore les kusalamahbhmikas (iii, 105). Parfois il s'exprime da;isdes termes qu'on doit assez violemment interprter pour qu'ils soientcorrects (ii, 229, 259, iii, 14, 128). Il diffre de Jnnaprasthna, v, 28.

    L'ignorance de la catgorie akusalamahbhmiJca semble prouverque le Prakarana est antrieur au Jnnaprasthna.Toutefois les auteurs de la Vibhs (45, p. 231, col. 3) sont indcis :Pourquoi ce trait-ci (Jnnaprasthna) dit-il prthagjanatva, non pas prthag-

    janadharma, tandis que le Prakaranapda dit prthagjanadharma, non pasprthagjanatva ? Ce trait-ci ayant dit prthagjanatva, le Prakaranapdane le rpte pas ; ce trait-ci n'ayant pas dit prthagjanadharma, le Prakara-napada dit prthagjanadharma. Ceci indique que ce trait-l a t composaprs celui-ci. Il y a des gens qui disent : Ce trait-l ayant dit prthagjana-dharma, ce trait-ci ne le rpte pas .... ; ceci indique que ce trait-l a tcompos avant celui-ci. Le Prakarana n'numre pas les indriyas dans le mme ordre que

    le Stra, le Jnnaprasthna, l'antique scolastique plie, Kosa, i, 101.3. Vijnnakya

    Ouvrage que des sources chinoises (cites Takakusu) placent en100 du Nirvana ; attribu Devasarman ou llia-skyid (Devaksema??).Sur l'auteur, qui a le titre d'Arhat dans Hiuan-tsang, Wassiliew dansTrantha, 296, Hiouen-thsang, Vie, 123, Watters, i, 373.

    L'intrt de ce livre, peu vif au point de vue doctrinal, est notableau point de l'histoire. Le premier chapitre, Maudgalyyanaskandhaka,et le deuxime, Pudgalaskandhaka, se rapportent aux deux grandescontroverses, existence des pass-futur, existence du Pudgala. i

    1. La controverse du Temps et du Pudgala dans le Vijnnakya, dans EtudesAsiatiques, 1925, i, 343-376 ; Inde sous les Mauryas, 1930, 138 ; Note Bouddhi-que ii, Ac. Belgique, nov. 1922.Le quatrime volume de la traduction japonaise de l'Abhidharma me parvient

    l'instant (septembre 1931). Il contient le Vijnnakya. Le traducteur, B. Wata-nabe, dans une courte prface, traite de la porte philosophique du livre, de sa compilation >, ds ses relations avec les Abhidhammas.

    c

    \

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    XXXIV INTRODUCTIONDevasarman rfute la doctrine de Mo-lien ou Maudgalyyana :

    celui-ci nie l'existence du pass et du futur, exactement comme faitle Tissa Moggaliputta de l'histoire ecclsiastique de langue plie.Nous avons ici, vue du ct Sarvstivdin, la controverse qui donna

    lieu au concile d'Asoka. D'aprs la lgende que Buddhaghosa a accr-dite Ceylan et Londres, le roi s'assura que le Bouddha tait partisan de la distinction , vihhajyavdin c'est--dire, proba-blement, n'acceptait pas en bloc l'existence de tout (sarvstivda) ;puis il chargea Tissa Moggaliputta, c'est--dire, je crois, notre Mo-lien, de prsider un concile o furent seuls admis les adversaires dupass et du futur. '

    Il n'y a pas de relations troites entre le Maudgalyyanaskandhakaet l'uvre de Tissa, Katthvatthu, i, 6 et suivants. On ne peut s'entonner, puisque les deux livres reprsentent et font triompher deuxdoctrines opposes.Au contraire, le Pudgalaskandhaka prsente avec Kathvatthu, i,1, des analogies troites qui vont jusqu' l'identit des formules.Devasarman fait parler deux docteurs, le partisan du pudgala

    (pudgalavdin) 2', qui admet un principe vital, une sorte d'me ou demoi (pudgala), et le partisan de la vacuit (snyatvdin) , c'est--direle ngateur de l'me (tman), le bouddhiste orthodoxe qui ne recon-nat aucun principe permanent.

    1. La thse du pudgalavdin est formule dans des termes partiel-lement identiques ceux qu'emploie lepuggalavdin du Kathvatthu. 3

    1. Il faut prciser les remarques de Barth (ii, 355) : la vrit les rdacteursdu Dlpavamsa sont seuls connatre un Tissa Moggaliputta qui doit avoir pr-sid le concile d'Aoka et compos le Kathvatthu . Mais la tradition Sarvfisti-vadin connat un Mo-lien qui elle attribue, dans la controverse du pass et dufutur, la position que le Dpavamsa assigne Tissa. Il y a certainement beaucoupd'histoire dans l'hagiographie singhalaise.

    2. L'nigmatique GopBla de Hiuan-tsang ? Nos sources sont d'accord pourattribuer aux Sammitlyas, aux Vfitsputryas, la doctrine du Pudgala. Voir Ma-dhyamakavrtti, pp. 275-276.

    3. Kathvatthu : saccikatthaparamatthena puggalo upalabbhati. La for-mule sanscrit** ne se restitue pas avec scurit. On a tattvrthatah (satyrtha-tuh ?)puramrthatah pudgala upalabhyate sakslkriyate sampratividyate (?)

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    INTRODUCTION XXXV2. Les arguments sont en partie les mmes :o) Argument tir du passage d'une destine dans une autre (com-

    parer Kathvatthu, i, 1, 158-161).h) Argument tir du passage d'un degr de saintet un autre

    (i, 1, 221).c) Rapports de l'auteur de l'acte et du mangeur du fruit (i, 1

    200).d) La douleur est-elle faite par soi ou faite par autrui ?

    (i, 1, 212).) Le pudgala est-il conditionn (samskrta) ou inconditionn ?

    (i, 1, 127)./') Le pudgala n'est peru par aucune des six connaissances ; les

    connaissances naissent de causes bien connues, sans intervention dupudgala (Kathvatthu, passim).

    3. La mthode d'argumentation est la mme dans la source sans-crite et dans la source plie. Le ngateur an pudgala met le partisandu pudgala en contradiction avec le Stra, c'est--dire en contradic-tion avec lui-mme, car le partisan du pudgala reconnat que leBouddha a bien dit tout ce qu'il a dit.

    Le Pudgalavadin dit : Il y a un moi (tman), un tre vivant (sattva), un prin-cipe vivant (jva), un tre qui nat (jantu), un tre qui se nourrit (posa), unhomme (purusa), un pudgala f . Parce qu'il y a un pudgala, il fait des actionsqui doivent porter un fruit agrable (sukhavedanya), dsagrable, ni dsagra-ble ni agrable. Ayant fait ces trois sortes d'actions, il sent, suivant le cas, sen-sation agrable, dsagrable, ni dsagrable ni agrable.

    Le Snyatvadin lui demande : Oui ou non, est-ce le mme qui fait l'action etsent la sensation ?Le Pudgalavadin rpond : Non.Reconnais la contradiction o tu tombes 2 S'il y a un moi, un pudgala, et si,

    samvidyate. La rdaction de Devasarman, plus dveloppe que celle de Tissa,parat plus moderne.

    1. Les sources sanscrites aiment l'expression purusapudgala. Par exemple lardaction sanscrite de Majjhima, iii, 239 (chadhturo ayant puriso) porte sad-dhtur ayam purusapudgalah. Voir Madhyamakavrtti, pp. 129, 180, etc.

    2, L'expression que je traduis : Reconnais la contradiction o tu tombes ,ju t'ing touo fou, correspond un original sanscrit jnhi nigraham. Touo fouest en effet traduit par nigraha sthna dans un lexique (Tetsugaku daijisho,

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    XXXVI INTRODUCTIONpane qu'il y a un pudgala, il fait des actes et en prouve la juste rtribution,alors il faut dire que c'est le mme qui fait l'action et qui sent la sensation : tarponse est illogique. Si maintenant tu nies que ce soit le mme qui fait l'actionet sent la sensation, alors il ne faut pas dire qu'il y a un moi, un tre vivant etle reste. Dire cela est illogique.

    Si le Pudgalavadin rpond : C'est le mme qui fait l'action et qui sent la sen-sation , il faut lui demander : Oui ou non, est-ce bien dit, bien dfini, biendclare, ce que Bbagavat dit dans le Stra, savoir: Brahmane, dire que c'estle mme qui l'ail l'action et qui sent la sensation, c'est tomber dans l'opinionextrme de la permanence * ?Le Pudgalavadin rpond : Oui, c'est bien dit.Reconnais la contradiction o tu tombes ....Les relations des traits palis et sanscrits d'Abhidharma sont

    troites. La comparaison du Prakarana et du Dhtukya avec laDhammasan^aui apporte, comme celle du Vijnakya et du Kath-vattbu, de nombreux tmoignages de l'unit de la scolastique. Lacontroverse du imgala est, n'en pas douter, un des katlivatthusun des sujets de discussion les plus anciens. Expose, en pli et eusanscrit, d'aprs les mmes principes, avec, souvent, les mmesarguments et des concidences frappantes dans la phrasologie ; plusclaire chez Devasarman, plus archaque, il me semble, chez Tissa,elle ne peut manquer d'clairer dans une certaine mesure l'histoiredu plus grave conflit qui ait agit le Bouddhisme prhistorique. Onpeut s'tonner que le Pudgalavadin de Devasarman ne fasse pas tatdu Stra sur le Porteur du fardeau, Stra qui est une des autoritsprincipales du Pudgalavadin de Vasubandhu, Kosa, ix.

    Quant au Kathvatthu, il n'est pas imprudent de penser que celiviv -.st l'ait le pices et de morceaux. Certaines parties sont vieilles,d'autres parties sont suspectes.

    Tokio, 1912) dpouill par Rosenberg (Introduction to the study of Buddhism, i,Vocabulary, Tokio, 1916). Nous avons donc ici l'exact quivalent le la formuleajanahi niggaham du Kathvatthu et du Milhula.

    1. La doctrine de Bhagavat Bft un chemin d'entre-deux. Elle vite la thorieextrme de la permanence, en disant que celui qui niante le fruit de l'acte D*6aipas le mme qui a accompli l'acte (sa karoti 80* nubhatati ?) elle vite la theo-m- de fanantissciiMut m niant que celui qui mange le fruit soit un autre quecelui qui a accompli l'acte. Comparer Samvutta, ii, p. 23.

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    INTKODTJCTION XXXVII4. Dharmaskandha.

    J. Takakusu se demande si la compilation de ce nom est l'uvrede Sriputra (Yasomitra) ou de Maudgalyyana (titre chinois). Bienvaine inquitude.

    C'est une collection de Stras, promulgus au Jetavana, adresss;i des Bhiksus, prcds de deux stances : Hommage au Bouddha ...L'Abhidharma est comme l'ocan, la grande montagne, la grandeterre, le grand ciel. Je vais faire effort pour exposer en rsum lesrichesses de dharma qui s'y trouvent.

    L'auteur, en effet, commente le plus souvent les Stras qu'il cite,en citant d'autres Stras : Parmi ces quatre, qu'est-ce que le vol ? Bhagavat dit ... .

    Sans nul doute, un savant homme et au courant des doctrines lesplus subtiles du Sarvstivda : Bhagavat, au Jetavana, dit auxBhiksus : Il y a quatre srmanyaphalas , fruits de la vie religieuse.Quels quatre ? Le fruit de Srotapanna Quel est le fruit deSrotapanna ? Il est double, conditionn et inconditionn (samskrtu,asamscrta). Conditionn, c'est--dire l'acquisition de ce fruit et cequi est acquis par cette acquisition, la moralit de Saiksa tousles dharmas de Saiksa. Inconditionn, c'est--dire la coupure de troisliens (Comp. Kosa, vi, 242, 297).

    5. Prajptisstra.a. Le Prajptisstra tibtain comporte trois parties : lokapra-

    jhpti, Mrmiaprajnapti, harmaprajnpti.Les deux premires sont dcrites et analyses dans Cosmologie

    bouddhique, p. 295-350.La troisime est de mme style. Le texte est divis en chapitres

    prcds d'un sommaire. Voici le dbut.Sommaire : Volontaire, volition, pass, bon, objet, sphre du dsir, stance, rsu-m des actes.1. Ainsi ai-je entendu. Bhagavat se trouvait Jetavana dans le parc d'Anfitha-

    pindada ; il dit aux bhiksus : c J'enseigne la rtribution de l'acte volontaire, faitet assum, rtribution dans cette vie ... . Ainsi parla Bhagavat,

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    XXXVIII INTBODTJCTION2. Il y a deux actes : acte de volition (cetan-karman), acte aprs avoir voulu

    (cetayitv-kartnan). Qu'est-ce que le premier ? Il dit : cetana, abhisamcetan,cintan, cetayitatva, cittbhisamskra, mnasa karman, cela s'appelle actede volition ....

    3. L'acte de volition est pass, venir, prsent. Quel est l'acte de volitionpass? Celui qui est jta, titpanna, abhinirvrtta,... abhyatta, ksina, nirud-dha, viparinata, atitasamgrhta, atitdhvasamgrhita ...

    4. L'acte de volition est bon, mauvais, non-dfini ...5. L'objet de la bonne volition est-il bon ... ?6. L'acte de volition est des trois dhtus. Quel est celui du domaine du dsir

    ou du kma ?7. Une stance en l'honneur du Bouddha qui enseigne les diffrentes espcesd'acte.

    8. Un acte, tous les actes tant acte (littralement : ekahetuna karmandmsamgrahah karmeti) ; deux actes : volition et acte aprs avoir voulu ; troisactes : corporel, vocal, mental ; quatre actes : du K&ina, du Rpa, de l'rpya,n'appartenant pas aux dhtus ; cinq actes : le dfini et le non-dfini qui sontabandonns par la vue, le dfini et le non-dfini qui sont abandonns par la m-ditation, le non abandonner (aheya) .... Et ainsi de suite jusque douze.

    Presque toutes les thories exposes dans Kosa, iv, sont traites,avec de longues citations de stras.

    Plusieurs dtails mriteraient d'tre mentionns. Par exemple : c Mensonge n del'aberration (Kosa, iv, 148). Interrog par le chasseur s'il a vu la gazelle, il pense : Il ne convient pas que le chasseur tue la gazelle , et il rpond qu'il ne l'a pasvue (Comparer l'histoire de Ksntivdin, Chavannes, Cinq cents contes, i, 161).Interrog par la troupe du roi s'il a vu la bande des brigands ... Interrog par labande des brigands s'il a vu la troupe du roi ... >. Et, surtout, ce cas de parolefrivole ne de la concupiscence : c Ou bien encore par attachement l'examen dela parole du Bouddha .Le chapitre xi est intressant un autre point de vue. Aprs la

    dfinition de la mort par puisement de vie ou mrite (paragraphecopi par Vasubandhu, ii, 217-218), L'histoire de Ksyapa-le-Nu(Samyutta, ii, 19-22) avec de longs dveloppements :

    Peu de temps aprs qu'il se fut loign de Bhagavat, il fut tu par une vache.Au moment de sa mort, ses organes devinrent trs clairs ; la couleur de sa facedevint trs pure ; la couleur de sa peau devint trs brillante . A noter aussi juoK&syapa se fait recevoir comme Upasaka : Matre, je vais Bhagavat, Maitrr,je vais au Sugata. Matre, je prends refuge en Bhagavat, je prends refuge dans leDharma et dans le Samgha. Que Bhagavat me reconnaisse (dhretu) commeUpasaka ayant renonc au meurtre (Comparer Samyutta ii, 22 et Dlgha,i, 178).

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    INTKODUCTION XXXIXPuis : L'acquisition du karman est de quatre espces. Les nu-

    mrer comme dans Samgtiparyya . Suivent trois paragraphessur le don : Quatre dons : il arrive que le donneur soit pur et lercipient impur ... et le reste comme dans Samgtiparyya. Huitdons : le don sadya (Kosa, iv, 239), et le reste comme dans Samg-tiparyya. Huit dons : il arrive qu'une personne de peu de foi donnepeu, des hommes immoraux, pour peu de temps ... .

    b. Le Prajaptisstra chinois est incomplet. L'dition, de la pre-mire partie, ne donne que le titre : u Dans le grand Abbidharma-sstra, lohaprajnpti, premire partie . Et une glose dit que l'originalindien manque. Suit aussitt le titre de la deuxime partie : Jcarana-prajnpti.

    Le texte commence comme il suit : Dans le Sstra, question :Pour quelle raison, le Cakravartin a-t-il un joyau de femme ... ? A comparer la Kranapraj npti tibtaine, on voit que le texte chinoisomet le premier chapitre sur les laksanas du Bodhisattva ; que, dansle second chapitre, il omet l'numration des joyaux, et les disserta-tions sur la roue, l'lphant, le cheval et la gemme.Le troisime chapitre, en chinois comme en tibtain, est fait de

    stances sur le Bouddha, roi comme le Cakravartin, et les joyaux duBouddha : le Dharma est une roue ; les rddhipdas sont un lphant.Le tibtain nous apprend que ces stances sont les Sailagths. Ils'agit d'une recension qui s'carte du Suttanipta o la seule stance554 a deux pdas correspondant au tibtain : Saila, je suis roi,roi sublime du Dharma. Dans ce cercle de la terre, je fais tourner laroue du Dharma ; comme un roi Cakravartin, considrez le Tathgatamisricordieux, pitoyable, Muni utile au monde. Le texte chinois a quatorze chapitres ; le dernier, mtorologique (pluie, etc.),

    correspond troitement, comme les autres, au texte tibtain. Celui-ci a quatre cha-pitres supplmentaires : les quatre gatis, les cinq yonis, quelle matrice appar-tiennent les tres des diverses destines, etc. Il est vraisemblable que Vasuban-dhu a eu sous ls yeux ce chapitre, car il a, comme la Prajnpti tibtaine, l'his-toire de la prt qui mange tous les jours ses dix enfants, celles de Saila, de Kapo-tamlin, etc. (Kosa, iii, 28-29 ; Vibhs, 120).

    J. Takakusu a ingnieusement suppos que la Lokaprajnpti, omise

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    XL INTRODUCTIONeither by mistke or on purpose dans le Prajptisstra chinois dontelle devait tre la premire porte , se trouve en fait dans le sstraNanjio 1297, Taisho 1644, intitul M che : u Nanjio traduisait Loka-sthiti (?)-abhidhirmasstra. Mais li signifie constructing, establishinget quivaut practically che-che ou prajnapti . Donc J. Takakusutraduit Lolmprajnpty-abhidliarmasstra.On peut remarquer que le sstra 1297 prsente les caractres d'un

    Stra. Quelques ditions font prcder le titre de u dit par Bouddha .Le texte commence : Comme le Bouddha Bhagavat et Arhat a dit, ainsi ai-je

    entendu. Le Bouddha se trouvait Sravast, dans le monastre de l'upfisikaMrgfiramtar Viskh, avec beaucoup de Bhiksus, tous Arhats .... l'exceptiond'nanda. Alors la terre trembla. Et Prna Maihyanputra demanda .... . Leschapitres commencent normalement : Alors le Bouddha dit , Le Bouddha ditau bhiksu Prna , c Le Bouddha dit aux Bhiksus , et se terminent : Ceci, leBouddha l'a dit ; ainsi ai-je entendu .La table des chapitres, tablie par J. Takakusu, montre que, bien

    qu'il traite du sujet dont traite la Lokaprajnpti tibtaine, le 1297n'a rien voir avec cette Lokaprajnpti. Dans celle-ci rien qui cor-responde au chapitre 1297 sur les Yaksas et notamment la conver-sation de Stgira et Hemavata (Les stances du Hemavatasuttadu Suttanipta, Uragavagga, Taisho, p. 177). La Lokaprajnpti n'aqu'une indication sommaire des jardins clestes, sur lesquels le Nanjio1297 a de longs dveloppements. Mais, dans les deux ouvrages, labataille des Suras et des Asuras, les mouvements du soleil et de lalune, les dures de vie, les enfers, les trois petites et les trois grandescalamits. L'ordre, d'ailleurs, diffre.

    Les titres des chapitres du 1297 ne donnent pas, quelquefois, uneide exacte du contenu du livre.Par exemple, dans le premier chapitre, on a 1. les deux caust s des tremblementsde terre (mouvement du vent, eau ; et puissance magique du saint qui considre

    la terre comme petite, l'eau comme grande ). % Aprs deux stances sur letremblement de terre, alors le Bouddha lil I Puma : Il y a des vents nonuVairambhas ... (Koa, vi, 155). Sur ce ceirh- de vent, l'eau et la Usm

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    INTRODUCTION XLIn. 2) .... Un peu plus loin, nanda manifeste son admiration pour le Bouddha etsa puissance. Udyin le rprimande et est, son tour, rprimand par le Matre.C'est une reeension du Suttanta clbre (Anguttara, i, 228) qui diffre du plipar la prophtie : Les tres aquatiques sont beaucoup, les tres terrestres sontpeu .... Les Arhats samayavimukta (Kosa, vi, 251) sont beaucoup, les Arhatsasamayavimukta sont peu, sont difficiles rencontrer dans ce monde : et jedclare qu'nanda deviendra un Arhat asamayavimukta .

    6. Dhtukya.1. On y trouve, au dbut, l'numration et la dfinition des dhar-

    mas des Sarvstivdins : 10 mahbhmikas, 10 klesamahbhmikas10 parttaklesas, 5 klcsas, 5 drstis, 5 dharmas ....Les kusalamahbhmikas manquent, comme les akusalas.Les cinq kleas font une liste trange : Mmarga, rparOga, r-

    pyarga, pratigha et vicikits.Plus curieuse la liste des cinq dharmas : vitarka, vicra, vijnna

    (entendre les six connaissances, il, etc.), hrkya et anapatrpya.On peut penser que ce livre est du Sarvstivda archaque.2. La deuxime partie traite du samprayoga, association, du sam-

    grdha, inclusion. Avec combien des six vedanendriyas (plaisir, etc.), la vedan qui

    fait partie des mahbhmikas est-elle associe ? Avec combien n'est-elle pas associe? et ainsi de suite jusque : Avec combien desvedanendriyas l'affection ne du contact mental est-elle associe ?Avec combien n'est-elle pas associe ?

    En quoi est inclus (samgrhlta) ce qui est associ la vedan? Dans les penses et mentaux, huit dhtus, deux yatanas, trois skan-dhas. Qu'est-ce qui reste ? La vedan, le rpa, Vasamskrta, lesviprayuktasamskras, c'est--dire onze dhtus .... .C'est tout fait le genre de questions qu'examine le Dhtukath-pakarana : sitkhindriyam...kehici sampayuttam kathi vippayutiam...?Ce sont les mmes questions : vedankkhandhena ye dhamm sam-payutt te dhamm kathi khandhehi katihyatanehi kathi dhthisamgaht ? te dhamm tihi khandhehi dvhyatanehi atthahi dhthisamgaht (Section xii).

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    XLII INTRODUCTION3. On peut donc affirmer l'troite parent du Dhtukya et du

    Dhtukathpakarana. Le premier, dans -sa seconde partie, n'estqu'une recension Sarvstivdin (thorie des mahbhmikas> des vi-prayuMasamslcras ...) d'un ancien cahier d'exercices scolaires surles Dharmas.

    7. Samgtiparyya.Le Samgitiparyya est une recension du Samgtisuttanta qui fait

    partie du Dghanikya.Mme nidna : le Bouddha Pv ; mort du Nirgrantha ; Sriputrainvite les moines chanter ensemble le Dharma et le Vinaya afinque, aprs le Nirvana du Tathgata, ses fils ne se disputent pas.Suivent les chapitres sur les dharmas uniques, les paires de dharmas... les dcades de dharmas. Enfin l'loge de Sriputra : sdhu sdhu,par Bhagavat : Tu as bien collectionn et rcit avec les Bhiksusl'Ekottaradharmaparyya enseign par le Tathgata ... .

    L'troite parent du pli et du sanscrit n'exclut pas quelquesvariantes. C'est ainsi que, parmi les octades, l'Abhidharma omet leshuit mithytvas (1 de la liste plie) et ajoute les huit vimoksus (omisdans la liste plie, mais qui figurent dans le Dasa-uttara). L'ordrediffre aussi. D'une part, mrghga, pudgala, dna, kausdyavcsfu,rabhyavastu, punyotpatti, parsad, lokadharma, uimoJcsa, abhibhvya-tana, d'antre part micchatta, sammatta, puggala, hustavatthu , rab-bhavatthu, dna, dnuppatti, paris, loJcadhamma, abhibhnyatawi.Noter que punyotpatti vaut mieux que dnuppatti. l

    Yasomitra et Bu.ston attribuent le Samgtiparyya Mahakuusthila ; les sources liiuoises nomment Sriputra. Faut-il croire que dans une recension, colle connuede Yasomitra, Mahakausthila avait le rle que les textes plis et chinois assignant Sriputra ?

    J. Takakusu dit que le SarpgTtiparyaya, dans caille 15 et 18, cite le Dhai-ma-skandhasstra. Je n'ai pas rencontr ces citations, I > lajaptisaslra renvoi sonlecteur au SamgHiparyfiya.

    1. L'dition do Drgha n'a que quatre octades : vimoksa, abhibh, lokadhar-ma et samyag-marya (qui rappelle les samatta plis).

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    v. Quelques matres de la Vibhas.La Vibhas cite frquemment les opinions des matres et des diverses coles,

    opinions divergentes. Cet expos est souvent suivi par l'avis de P'ing ou de P'ing-kia : P'ing-kia dit que la premire opinion est bonne . Ailleurs, comme le remar-quent les commentateurs, il n'y a pas de pitig-kia , Kosa, iii, 49, 61, 124,Siddhi, 552, 690.Un bon spcimen des mthodes de la Vibhas, s'il y a une prajn pure endehors des 16 kras (Kosa, vii, 27-30, Vibhas, 102, p. 529) : Si oui, pour-quoi le Vijflnakya ne Je dit-il pas .... Si non, pourquoi le Prakarana, et le Sam-gtiparyya, et ce trait mme de la Vibhas disent-ils que ... ? Et comment ex-pliquer tel Stra ? Il faut dire qu'il n'y a pas de prajt pure en dehors des16 kras. Dans ce cas, on comprend le Vijnnakya, mais comment expliquerle Prakarana .... ? .... Il y a 5 raisons qui justifient ce texte ... .Parmi les matres de la Vibhas, Prsva, frquemment cit, qui, avec plusieursanonymes commente le Brahmajla, Vibh. 98, p. 508 ( noter Vibh. 175, p. 881,sur les Suddhvsikas, 177, p. 889, sur le nombre des laksanas) ; Prnsa, Kosa,iii, 74, Vibh. 23, p. 118, col. 2 ; Samadatta (?), iii, 49, Vibh. 118, col. 3 ; Samgha-vasu, Vibh. 19, p. 97, col. 1, 106, p. 547, col. 1 ; 142, p. 732, col. 1 (seulement sixinriyas au sens absolu, le jlvita et l'hectade, il, etc., parce que ces six sontla racine de l'tre, satlvamla, Kosa, ii, 111) ; au mme endroit, Kusavarman,qui n'admet qu'un indriya, le manas, doctrine qui va vers le Vijnftnavda.

    1. Vasumitra. '

    1. Vasumitra est un des grands docteurs de la Vibhas, un deschefs de l'cole Sarvstivdin. Sa thorie sur l'existence de tout est, dit Vasubandhu, prfrable celle des trois autres matres,Dharmatrta, Ghosaka et Buddhadeva (Kosa, v, 52).On cherche vainement dans les deux Abhidharmas (de la collection

    des sept) attribus Vasumitra, Prakaranapda et Dhtukya, uneallusion cette thorie. Trantha dit, d'ailleurs, que l'auteur duPrakarana n'a rien voir avec le Vasumitra de la Vibhas (p. 68).

    2. L'Aryavasumitrabodhisattva donne son nom au trait Nanjio1289. D'aprs la prface, ce serait le Vasumitra qui, aprs Maitreya,

    1. Sur les divers Vasumitra, Watters, i, 274-5; l'Introduction au Trait sur lesSectes, Masuda, Asia Major, ii, p. 7 ; Trantha, 174.

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    XLIV INTEODUCTIONsera le Simhatathgata ; le Vasumitra auquel les Pres refusaientl'entre au Concile parce qu'il n'tait pas Arhat et qui fut le prsidentdu Concile (Hiuan-tsang, Watters, i, 271). Watters ne veut pas qu'ilsoit le grand docteur de la Vibhs : vrai dire, le treizime chapitrede 1289, intitul Sarvsti-khanda, ne contient aucune rfrence ausystme de Yavasthnyathtva du Bhadanta Vasumitra. C'est tout ceque j'ose dire sur ce chapitre trs embrouill.La thorie des poques est rencontre dans le deuxime cahier

    (p. 730, 2) o est discut le texte : Le pass et le futur sont imper-manents, plus forte raison, le prsent . Pourquoi Bhagavat dit-il : A plus forte raison, le prsent ? Six explications se succdent(parmi lesquelles la cinquime : u Au temps jadis la vie tait de80000 ; elle redeviendra de 80000 ) ; puis : Le Bhadanta dit : Leprsent apparat peu de temps ; le pass et le futur ne rsident pasen permanence, mais rciproquement vont et s'en vont. Voil qui estconforme au Stra .Le paragraphe consacr Vavidy (1, p. 722) ne formule pas l'avis de l'auteur.

    Il n'y a que des : On dit , notamment l'avis des Mahssakas. Est-ce Yajiina,les cinq nivaranas, Yayonisomanaskara, le viparysa, etc. ? (Voir Kosa,iii, 88). Il semble, au silence de S. Kiokuga, diteur du Kosa, que la Vibhs netraite pas de ce point.Le problme de l'alcool, 8, p. 786, Kosa, iv, 83, Vibhs, 124, p. 645.La discussion sur le lbha et la bhvan, Kosa, vii, 63, o Vasumitra prendpart (d'aprs la Vykhy), doit se rfrer Nanjio 1289. Car Vasumitra n'est pasnomm Vibhs, 107, p. 554, col. 2.Mme remarque pour l'opinion errone de Vasumitra sur la perte des nirve-

    dhabhgiyas, Kosa, vi, 171.Le sloka sur les huit aniyatas (Kosa, ii, 165) ne se trouve pas dans Nanjio

    1289.Pour la discussion : c Arrive-t-il que le Dharma qui est hetupratyaya d'unDharma, ne soit pas hetupratyaya de ce Dharma ? >, Nanjio 1289, 9 au dbut,

    comparer Jnfinaprasthftna, dans Kosa, ii, 258.Survie au-del du Kalpa, p. 782, 2; manodanda, schisme, p. 785, dotUlttw

    classiques.

    3. Vasubandhu, ii, 212, cite la Pariprcch, ouvrage d'un Vasu-mitra, diffrent du Vasumitra de la ViMiasil ', et qui a aussi crit un

    1. Lequel, Vibhs, 152, col. 1, dclare que tout citta-caitta disparat dans laNirodhasamflpatti.

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    INTEODUCTION XLVPancavastuka (Vykhy). La Pariprcch enseigne nne doctrine nette-ment Sautrntika (que la nirodhasampatti est accompagne d'unepense subtile). Aussi K'ouei-ki (Siddhi, 211) dit-il que ce Vasumitraest un matre divergent Sautrntika.Quant au Pacavastuka \ nous possdons un commentaire, Panca-

    vastukavibhs, d Dharmatrta (Nanjio, 1283, Taisho, 1555). Les cinq vastus sont les vastus expliqus Kosa, ii, 286-7 (svabhva-vastu, lambanavastu ....).Cet ouvrage ne parait pas contenir des opinions Sautrntikas 2 ;il est divis en trois chapitres, Rpavibhga, Cittavibhga, Caitta-vibhga.

    Vasubandhu y prend la dmonstration de la vision par les deuxyeux par l'argument de la vision des deux lunes (Kosa, i, 86, Pan-cavastukavibhs, fin du 1 er cahier, 991, col. 3).

    Il y prend probablement la thorie, i, 71 : les cinq Vijnnas sontde rtribution et d'coulement ; le sixime est aussi ksanika (Panca-vastuka, 993, col. 3).La dmonstration de l'existence du siilcha (Kosa, vi, 127) est trs

    pareille la dmonstration tablie dans Pancavastuka, 994, col. 3.K'ouei-ki, sur le trait des Sectes, thse Sarvstivdin, 28, signale

    l'opinion du Pancavastuka (Tokyo, 24, 1, 25 a 8) sur la nature dusvalaksana qui est l'objet des Vijnas (Kosa, i, 19).

    1. Peut-tre le Taisho, 1556, anonyme : SarvastivSdasamaya-pancavastuka,notable par son numration des viprayuMas, 997, col. 3 : prpti, asamjnisa-mpatti, nirodhasampatti, samjnika, jlvitendriya, sabhgat, desa-prapti (?), yatanaprpti, jti, jar, sthiti, anityat, nma-pda-vyanja'nakyas.

    2. Il cite les Abhidharma-acryas. Il admet les mahbhmikas , p. 994, col. 2,1. 3, comme aussi Vavijnapti, p. 992, col. 3, qu'il explique, avec les samvaras,exactement comme fait le Kosa. Mais la formule : Il y a deux portes de l'amr-ta, la contemplation de l'horrible et la rglementation du souffle , est noter,p. 989, col. 2.

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    XLVI INRODFCTION2. Ghosaka et Abhidharmmrtasstra.

    Un Tho-gar ou Tukhra qui, aprs le coucile et la mort de Kaniska,fut invit avec Vasumitra par un seigneur du pays d'Asmaparnta l'ouest du Kasmr et prs du Tukhra (Trantha, 61) ; le patrond'une thorie du Tout existe , qui ne vaut rien ; frquemment citdans Vibhs ; l'auteur de l'Abhidhrmmrtastra (Nanjio 1278,Taisho 1553).Ce trait est un petit livre vraiment ambrosiaque, trs lisible,(malgr la date ancienne de la traduction, 220-265), trs complet(par exemple, chap. vi, doctrine des laksanas et soiis-laJcsanas, Kosa,ii, 222), mais sommaire : o se trouvent cependant des dtails bienchoisis (par exemple rnumration des champs de mrite : pre,mre, vieillard, malade ...).La liste des viprayuMas, p. 970, est apparente celle du Praka-

    raua (Kosa, ii, 3 78) \ prpti, jati, sthiti, anityat, asamjnisampatti,nirodhasampatti, asamjni-yatana, nndesaprpti (?)y vastuprp-ti (?), yatanaprpti (?), les trois lyas, prtlmgjanatva.Le Kosa, ii, 212-3, reproduit l'essentiel d'une discussion entre

    Ghosaka et le Sautrntika Vasumitra, Fauteur de la Pariprcch(ci-dessus p. xliv), sur l'existence de la pense dans le recueillementde Nirodha. La Vibhs, semble-t-il, ignore l'auteur de la Pari-prcch.

    Parmi les opinions de Ghosaka signales dans Vibhs et relevesdans Kosa, la plus notable est que les visibles sont vus par la Prajassocie la connaissance visuelle , opinion qui s'carte de l'ortho-doxie (Vibhs, 13, dbut, Kosa, i, 83).

    Ailleurs il est trs orthodoxe \ ou bien ses divergences, minimes,indiquent un progrs, par exemple, Kosa, vi, 167, 170, 301. Lesrfrences iv, 26, 174 et v, 112 mritent d'tre examines.La Vibhs, 77, p. 397, col. 2, est intressante :1. Sur Yanagamin, Vibhfisft, 175, p. 879, col. 2; sur le sens de bhava (192,

    960, 2) ; sur les recueillements qui suivent une bonne pense de Kama (192, 961, 3).

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    INTRODUCTION XLVIlGhosaka dit : Les cinq skandhas qui font partie de la srie personnelle, de la

    srie d'autrui, qui appartiennent des tres vivants et qui n'appartiennent pas des tres vivants, sont douleur et vrit de la douleur . L'ascte, la com-prhension (abhisamaya), voit seulement que les cinq skandhas de la sriepersonnelle sont douleur ; il ne voit pas que les autres sont douleur. Pourquoi ?Parce qu'on comprend la douleur sous l'aspect de tourment : or les skandhasde la srie d'autrui ... ne tourmentent pas la srie personnelle.

    3. Buddhadeva.S. Lvi s'est demand (JA. 1896, 2, 450, co-mp. Barnett, JRAS.

    1913, 945) si le Buddhadeva de la Vibhs doit tre identifi avecl'rya Buddhadeva, Sarvstivdin, du Lion de Mathur. Le mmeLion signale le Sarvstivdin Budhila qui parat avoir des relationsavec les Mahsmghikas et qui est peut-tre le Fo-t'i-lo de Hiuan-tsang 1 , auteur du Tsi-chin-lun (Tattvasamuccayasstra) l'usage desMahsmghikas (?) (Lvi, ibid. ; Watters, i, 82).On verra dans Konow, Kharoshth Inscriptions, 44-49, les plus rcentes remar-

    ques sur ces difficiles inscriptions. Aucun mal ce que Buddhadeva soit trsantrieur la Vibhs. Les Sarvfistivfidins doivent leur nom au Tout existe ,que Buddhadeva est probablement un des premiers avoir expliqu.

    Outre sa thorie du Tout existe (Kosa, v, 54), Buddhadeva sesingularise en soutenant que la matire drive (bhautka) n'est qu'unmode (avasth) de la matire primaire (malihhtas) (i, 64), que les mentaux (caittas, sensation, notion, volition) ne sont que desmodes de la pense (citta, vijnana) (ii, 150, ix, 262 ; Siddhi, 395,Vibhs, 127 dbut, 142, p. 730, 2) doctrine qui apparenteBuddhadeva Dharmatrta et aux Drstntikas-Sautrntikas. 2

    4. Dharmatrta.Il y a au moins deux Dharmatrta :1. Le Bodhisattva qui compila l'Udnavarga. La Vibhs, suivie1. Une glose dit que le mot signifie Bodhi-taking , ce qui donnerait Bodhi-

    lata.2. Les Darstntikas nient les caittas ; les Sautrntikas admettent les caittas,mais diffrent sur leur nombre.

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    XLVIII INTRODUCTIONpar le Kosa, le cite pour montrer qu'un ouvrage peut tre paroledu Bouddha quoique rdig par un docteur. D'aprs la prface deNanjio 1321 (A. D. 399), ce Dharmatrta tait l'oncle maternel deVasumitra (Chavannes, Cinq cents contes, iii, 297).

    2. Le docteur cit dans Vibhs, le patron d'une thorie du Toutexiste (Kosa, v, 53) qui parat aux Vaibhsikas trop voisine dusystme des htrodoxes.

    3. Ce docteur de la Vibhs est l'auteur de l'Abhidharmasra quiporte son nom (Nanjio 1287), commentaire et nouvelle dition deTAbhidharmasra de Dharmasr (Nanjio 1288). En effet, le Dharma-trta de la Vibhs (74, p. 383, 2) nie le rpa qui fait partie dudharmyatana. c'est--dire Yavijnaptirpa ; mme ngation, un peuenveloppe, mais nette cependant, dans le Sra, chap. de l'acte,3 au dbut, p. 888 (Voir ci-dessous).

    4. Rien ne s'oppose ce que le mme Dharmatrta soit le com-mentateur du Paficavastuka de Vasumitra, Nanjio 1283, Taisho 1555,Pancavastukavibhs.

    5. Bhadanta, Dharmatrta.La Vibhs, semble-t-il, ignore Kumralta et Srlta qui sont les

    chefs de l'cole Sautrntika (Siddhi, 221, renseignements de K'ouei-ki). L'cole Sautrntika, plus exactement l'cole qui devait prendrele nom de Sautrntika, est reprsente dans la Vibhs par lesDrstntikas et par deux docteurs : Dharmatrta, Sarvstivdindivergent, et le matre que la Vibhs nomme Bhadanta toutcourt, que la Vykhy du Kosa nomme Bhadanta Sautrntika (Kosa, viii, 151), qui est la tte de liste des Sautrntikas (viii,222), qui adhre au, ou qui penche vers, le systme Sautrntika(i, 36). 2

    Hiuan-tsang, P'ou-kouang, Bhagavadvisesa reconnaissent l'occa-sion, dans le Bhadanta de la Vibhs, le Sthavira ou Bhadanta

    1. Ci-dessus p. xlv.2. Sautrntika Bhadantadayah ; sautrntikadaranavalambin.

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    INTRODUCTION XLIXDharmatrta (Kosa, i, 36, iv, 22). Yasomitra dclare que Bhaga-vadvisesa se trompe : a Bhadanta est le philosophe que la Vibhsnomme sous le simple nom de Bhadanta , un philosophe qui adhreau systme Sautrntika ou penche vers ce systme ; tandis que Dhar-matrta, que la Vibhs nomme par son nom, est un Sarvstivdin,l'auteur d'une des quatre thories du Sarvstivda (Kosa, i, 36) . D'autre part, la premi