orient et-swedenborg-princess-cleopatra-mikhailovna-shakhovskaya-1872

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INTRODUCTION AU .JOUIU'AL

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INTRODUCTION AU JOURNAL:

"ORIENT ET SWÉDENBORG."

CETTE feuille n'a pour bnt, que d'exposer le plan et les vues de l'humble et microscopique Journal que nous nous pro­posons d'éditer, et qui lui-même n'a pour fin, que d'apporter son modeste contingent à la recherche de la vérité si chère, si précieuse à tout être q~i l'aime et qui en a la soif ardente. En vue de ce but élevé et du mouvement religieux, nouvelle­ment surgi à l'Occident par suite de la proclamation de l'infaillibilité du Pape, nous voudrions en premier lieu, tourner l'attention de nos lecteurs russes sur l'étude sérieuse des ouvrages d'Emmanuel Swédenborg, considérés sous le point de vue de l'Orthodoxie Orientale et sous celui aussi complètement desintéressé et impartial de la science. Etu­dier dans cet esprit les écrits de Swédenborg, cette pro­testation aussi sublime que profonde cOntre l'Occident, eût pu démontrer à l'Orient, dans quoi git précist~ment la corruption religieuse contemporaine et future du monde Occidental. Swédenborg, dont les disciples de nos jours se comptent déjà par milliers, en Angleterre et en Amérique surtout, et qui est à peine connu à l'Orient,-Swédenborg, envisagé sous un point de vue ni protestant, ni catholique, serait une acquisition aussi nouvelle. que féconde en résultats bienfail"[\nts pour tout le monde Chrétien. Il aurait rap­proché tout ce qui est encore nouvean pour l'Occident avec tout ce qui est déjà ancien pour l'Orient. Ce point de' vue, disons-nous, eût réchauffé, eût ravivé la vie expirante de l'amour mutuel des chrétiens entre eux, séparé;; jusqu'ici par des (liscordes, des polémiques et des hostilités religieuses.

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Il eÎlt suscité li l'Orient et il, l'Occident de dignes représeh~

tants de ce nouvel amour chrétien, non sous b forme étroite, officielle et despotique d'une union impossible entre les confessions religieuses, mais dans l'esprit de l'amour libre, mutuel, universel, dans l'esprit de cette charité bienfaisante et générale, sans laquelle tout languit-tout meurt. Cette fraternité véritable cùt auimé d'un csprit nouveau et d'une vie nouvelle toute l'activité humaine, elle eût pénétré dans la science, elle l'eiH rl-l1nie li la révélation, en m(~me temps qu'elle eût aboli toute division, tout esprit de secte et de sé. paration dans les sentiments de la nationalité même. C'est donc à ce point de vue nouveau d'Orthodoxie Orientale, que nous consacrons ces pages.

La Russie Orthodoxe n'a eu jusqu'à nos jours que quel­ques théologiens qui, n'ayant pas les moyens d'étudier à fond et d'une manière indépendante les ouvrages de Swéden­borg, et encore moius toute la littérature riche, f(:conde et remarquable qu'il a pour ainsi dire cl'é(;e en Angleterre, en Amérique, et aussi dans une partie de l'Allemagne-ces théologiens, disons-nous ne l'ont connu qu'à travers quel­ques notions hostiles des Catholiques à son sujet, comme, par exemple, la symbolique du Dr. .Mœhlcr,* ou bien à travers de rares écrits, non moins impartiaux, de quelques auteurs protestants; et l'ont connu d'autant moins, qu'aucun des aperçus, et catholiques et protestants, no peuvent aucunément satisfaire l'Orient,-Swédenborg comme l'Ori­ent lui-mêmcJ#aIlt~Ileprotestn.!jsJn flagrante contre l'Occi­dêllt. Depuis longtemps, l'Occident n. dévié de l'antique silllplicité et de la cbrté de l'Orthodoxie Chrétienne, ayant scellé cette dévin.tion par toute sorte d'arguments scolas. tiques et casuistiques. L'homme de l'Occident, tant catho­lique que protestn.nt, élevé dn.ns ces principes viciés, a comme déjà sucé avec le lait de sn. mère ce levain destructeur,

4< Voir l'analyse de cct cxpo~(., dans lcs ou.rn~cs <ln Dr. F. F Tafcl, traduit en Anglais, et intitllh:: "A "indicatiun of the Doc­trines and tltatements of SweÙenbol'g." Lonùon; 18.j:!.

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et la Bcience contemporaine, s'élevant de toute la force et la puissance de sa méthode contre cette corruption, anssi affreuse que systématique, n'a servi qu'à l'animer d'une part seulement cot organisme spirituel, se décomposant de plus en plus. Ce mal incurable de l'esprit, n'ayant pas cédé aux remèdes offerts par la science et avanl;ant avec une rapidité effrayante, atteignit d'un c<Îté le concile, soi-ùisant œcumé­nique, et de l'autre s'annihila dans la foi sans les œuvres, le libre examen ct la prédestination de Luther. Dans cette dernière extrémité, l'homme de l'Occident perdit toute foi réene, ne conservant que la foi aveugle et la foi dans le rationalisme et dans la négation de toute croyance. * Ce ne sont pas de vaines paroles, ce n'est point une hostilité ni une prévention, débordant en paroles amères, mais bien l'expression fidèle du fait qu'offre l'Occident il tout œil sain, sans l'aide même du microscope ou du télescope. Le lentin de cette dangereuse épidémie ne peut pas ne pas se trouver au fond même de l'esprit de toute la majorité à l'Occident, aussi est-il impossible d'espérer que la majeure partie des lecteurs et même des admirateurs de Swéclenborg y ait pu échapper complètement; ce qui fait que SwéJenborg lui­même ne peut être compris à l'Occident par la plus grande partie de ses lecteurs, que dans un esprit tout Occidental. bwédenborg au nom de l'antique infaillibilité Chrétienne et de ses principes, proclamés par les premiers Pères de l'Eglise, ::;w0dcnborg, comme nous l'avons déjà dit, est com­me l'Orient lui-mêmo une protestation comre l'Occident et plus üncol'C contre l'infaillibilité des incrédule", l'incrédulité étant l'état le plus hétérog~lle et le plus contraire [d'homme. Défenseur de la liberté spirituelle, ~wédenborg est tout entier pour les innstigations purement scientitiques, pour cette rationalité lucido qui ne donne pas dans les extrêmes et se tient ou gardc contre toute argumentation stérile, de même que contre ce rationalisme perfide et superficiel, pour lequel, à l'instar de Pilate, la vérité même reste tou­

., Théologie de Chomiakoff. Vol. II. Prague: 1867.

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jours à l'état de question. Ce que Swédenborg .enseigne l,;.Eg;liiie OFthog,Q:X'J d'Orient, fidple dépositaire de la foi rticlle ~ns la yériN Divine, le professe également. Aussi ne sont­ce en effet que les adeptes de la doctrine de I:lwédenborg qui, non entachés des erreurs de lu, Théologie Occidentale, non influencés par son esprit en général, et ne~ant

niquement que des priucipes de l'Orthodoxie Orientale, ~uvent seuls, a l'ès une étude approfondlC "({es éc;its de

Swédenborg, donner a, vraie cee cette Nouvelle Elise Chrétienne qu'il prop l'ISe, comme CG venue ~ême

dit Seignew" -e7"bespn:t. Cette dispcnsation Divine est ac­cordée aux hommes, pour rétu'blir les principes de l'Eglise véritable, amenée ft sa fin par la corruption contemporaine et par la chûte 11 l'Occident des derniers restes de l'Antique Christianisme; temps désigné dans la Parole pal' la consom­

mation du siècle. Les principes de la Nouvelle Eglise, ainsi appelée par Swédenbor , sont les mêmes ue ceux de l' rthodoxie Orientale, avec 111 différence seulement de la teinte particulière, que ces principes ont pris en passant par le milieu propre il. I:lwédenborg. Nous parlerons ailleurs de la similitude qui existe entre les princi es de la .Kouvelle Eglise et ceux de l'Ortho OXIC Orientale dans son ~rincipe

et son oriK0e; ICI nous dirons seulement que l'assimilation de cette Nouvelle l Eglise il. ln, venue du I:lecond s\'vènement du Seigneur, peut, pour les lecteurs Orth6CIûxès(fe Sweden­borg, rester pour le moment présent il. l'état de conviction de l'auteur seul, sans leur imposer aucune signification pra­tique pour eux-mêmes, d'l1utant plus que nous voyons l1110

ce n'est pas dans tous ses ouvrages que Swéùellhorg ell fait mention, comme c'est le cas avec tous les antres points de sa. Doctrine, et comme * l'observe aussi très-Lien M. Aloxandre Aksakoff, dans sa critique sur Swéùenborg, intitulée" Ha­tionalisme de Swéùenborg," publié à Leipsic, page 177 et

,.. L'établissement de cette N ou.elle Eglise, formcllemcnt établic en Angleterre et en Amériquc, ne plmt avoir !'<tison ù·~)Ù

il n'y a plus aucun reste de l'Eglise; 8\,{>ùenbol'g l111-meme 110 parlant nulle part de la nécessité d'Une semblable r~ne.

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autres; ce que nous démontrerons aussi plus t!1rd, dans les feuilles qui suivront celle-ci, et dans lesquelles nous insé­rerons également quelques remarques sur cette critique de JI. Aksakoff faite, à notre grand regret, d'une ml1uière toute superficielle, comme ne le prouve que trop le pl1ssage oh il est question de la traduction de Swédonborg de la Parole, et basée uniquement sur l'opinion "i étroite et si limitée du Spiritisme,* Cela fait que cette critique russe ne donne à ses lecteurs russes aucun aperçu orthodoxe Oriental sur Swédenborg. Outre cela, ce livre accuse un grand manque d'indépendance d'esprit, en même temps qu'un manque total de procédés scientifiques, car il s'y ren­contre sans cesse des explications insuffisantes et fausO'es sur Swédenborg, une grande quantité de citations iuexl1ctes, en même temps que des conclusions hâtives, illogiques et insidieuses sur le sens littéral de la phrase analysée et toutes en défaveur du sens véritable énoncé par l'Auteur. En général, comme nous le verrons dans les feuilles suivantes, ce livre est une des plus faibles réfutations et des moins heureuses de toutes celles qui ont été faites contre Swéden­borg. Le critique lui-même, comme défenseur zélé de la foi aveugle du Protestantisme, et spécialement de la foi dans l'infaillibilité d'un certain esprit connu à l'Occident, croit sans appel à toutes les déclarations des critiques Bibliqueti, qui ont la hardiesse d'assurer les ignorants, que dans toutes

· Jles Saintes, ~critures, ~l n'est pas resté un sell1 :verset ~~tact

ct non alterc (page 3û), et cela, lorsque ce morne crltlque s'élève hautement contre Swédenborg, lui opposant ses aperçus purement Occidentaux de la foi aveugle, refusant îL tout Christianisme (page 8) la foi rationlielle, et sans se donner la peine d'établir la moindre différence entre ce qui est au-dessus de notre raison, et oe qui est contraire à ia ntiROn; il confond partout le 1{ationalisme, comme système philosophique, avoc la faculté généralement accordée ;1 J'hommo: la raison, la logique et la rationalité:; et cOllfünJallt

• Gazlltte 8pil'itll, peu oonnue: "The Spin'tual ][aga%i1/p."

*

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:\Ussi la foi, comme syst.ème théologique, avec la foi comme sentiment et confiance cordiale. Ce n'est point ainsi que Swédenborg était considér(~ tout récemment encore, par des appréciateurs sincères, compatriotes à l'Auteur de la critique, gens d'une culture peu ordinaire, dont les noms sont honorés en Russie, et que nous-mêmes avons eu le bonheur de connaHre p81'sonnellement, et beaucoup d'autres hors du cercle laïque. Au reste, M. Aksakoff promet sons peu une rtude mieux faite sur Swédenborg, aussi voulons-nous bien espérer que l'honorable critique nous donnera un écrit réellement russe et non le résumé du dogmatisme vieilli, tout casuistique et occidental, complètement hétérogène et contraire à la manière russe, saine et rationnelle, ù'envisager les choses. Mais nous renvoyons ce sujet à nos feuilles ultérieures.

Dans ces feuilles-ci nous voudrions, d'un autre côté, arrêter l'attention des lecteurs occidentaux de Swédenborg, particulièrement sur l'étude approfondie de la différence qui existe, non pas seulemont quant aux croyances secondaires de l'Orient et de l'Occident, mais quant aux princ~s

m~ l'Orthodoxie Orientale....Jlrincipes gui ont reli­gieusement gardé l'esprit yéritable de l'antique Christianis­me:-Ce n'est dansœtravail précisément quo nous voudrlüns ~r les admirateurs ùe Swédonborg. Cette étude lour apprendrait:

\i~Que l'Orthodoxie Orientale est aussi éloignéo dl'

pencher verS 10 Trithéisme que vers l'incrédulité qui nie J'unité trihypostatique do la Divinité Incarnéc,* que Swédenborg reproche particulièrement à l'Occident.t

to Cette ancienne hérésie si connuc dc TI'ois Dieu"" t La rau,~se interprétation occidentale ùu Symbole Œcuméni'1ue,

expliquée dans le scns du trithéisme, a été eondamnpe it~ l'Orient encore au sixi'~me Sièdc, en anatJi{mlltisant l'Ji(I',:sjrwlP ,l''''~OIl.

venu d'Alexandrie à l'Occidcnt dll tcmps ùe Bol'ce. Il n'y a dom' l\bsolument aucune raison ù'ttttribuer aux 1'(\1'l:~ dn Conmle d" Nicée, comme on l'a fait tI'l's-inju.'iLcmC'llt, le scns trith,:isti'lul' dn Symbole Œcuménique; C'CFt tout simplemcnt Ime fante dans l'his­

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2° Qu'elle n'a jamais séparé dans son principe la foi de l'amour, d'autant plus que la foi avengle, si contraire il. ln. raison, n'a jamais fait la tête de l'Eglise,

3° Que le répentir actif a été considéré comme base-fondamentale du salut, de même que le perfectionnement de la vie. conformément à ces deux grands commandements dè l'amour, manifestés dans les.. bonnes œuvres, sans lesquelles la foi est morte, ~ Que les Saintes Ecritures de même que les deux com­

mandements du Seigneur, snr lesquels reposent tonte la loi et ! les Prophètes, ont toujours été considérés par l'Orthodoxie ; Orientale comme Révélation Divine, renfermant un sens élevé

\ . et Divin, profondément caché sous la lettre, sens que la Seigneur Seul révèle de temps à autre, pour l'éclairement des Justes et des Saints, el.c'est sur cet écbirement gue rEUt0sl' tunte la tradition de l'Eglise.

5° Que la béatitude et les souffrances éternelles deviennent le lot de ceux ui auront vécu ou non ' l'ès les réceptes

fI. d,e l'Orthodoxie, énoncé" C1- essus, et sans lesquels il n'y li pas de salut pour le chrétien. C'est là précisément Cl'

toire de l'Eglise. St. Athanas rand n'a défini nulle part l'hyposta., CO!!lJIle formant uue Diyinité distincte et séparée, et l' rt 0 oxie Orientale n'a jamais eypliqué le mystère de la Sainte Tnmte dans le sens de trois Dieux. Pe1'son'l (hypostas), dans le sens de-St.

\ Augustin, représentée comme individu, a contribué 11 induire les ) ) Latins en errenrs, lorsqu'ils ont cherché à expliquer le mysthe de

la Trinité Divine, et il. corriger arbitrairement le SymLùle Œcuméni­que en y ajoutant filioqnc. Jean de Damas, dans Hon commentaire si ex licite de la foi orth " . ., 'Chré~~

Ortho oxes d'Orient contre toute compréhension de lu. Sainte Trmitt: ( comme troi8 Dieux, et de toute séparation de l'hypostas, ;:pïaiit au

temps, et quant à la représentation ùe troi" personnes, placées rune iL côté ùe l'autre, sans parler déj'L de l'injonctiOll au :::ieigneur lui, mrme, qui a hautement déclaré que Lui et le l'l're }mtnn. Tout cela, Lien certainement, n'est pas l'!léré,ie du ::3aLellianisme et du Patripassiollisme. D ' l'Orthodoxie Oricntale ne se aller à aucune Sco1asti 1Ii' su' le m stère ùe uCll.rnation du Dieu Tri·

) . ypostatiltue, myst0re qui dépasse l'éntelldemellt humain, mais qui fi1'cst pas contraire à la roison.

..._.,.. ~~~ s·:~~-.~~·"~' ~:Ci_~~1i Fr':~'~~'

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qu'enseigne la. Nouvelle Eglise de Swédenborg. C'est en cela. aussi qu'elle fait consister le Ralut éternel de l'homme! 'randis que tout le reste n'est que le dévellopement de ces principes irrécusables et fondamentaux; ou peut-être con­sidéré comme le résultat d'aperçus personnels et particuliers de son Prédicateur, qui fût tout. tL-fait l'homme de son temps et de son pays. En général, d'après le sens véritable de la ~- ) trine de Swédenborg, il serait im ossible de ne as reconnaître (~e tous es _ommes qui vivent réellement selon les princiPes) de l'Orthodoxie, ne soient des membres de cette ancienne Eglise de l'Orient; que Swédenborg prophétise à l'Occident, il. la lumière de l'éclairement prodigieux qui a ouvert devant

1\ lui le monde eternel des causes. Il est vraiment à remarquer aussi, que Swédenborg, qui s'est si constamment et si haute­nïënt élevé dans ses nombreux écrits contre le Catholicisme

\\111 et le Protestantisme, n'ait jamais dit un seul mot contre le J\JJlChristianisme Oriental. C'est que la diffèrence qui existe

entre la. Nouvelle Eglise, annoncée par lui, et l'Orthodoxie, ne porte uniquement que sur les formes extérieures et

( antiques de l'Eglise Chrétienne, dont le Protestantisme est complétement dénué, et contre lesquelles Swéden1)org ne s'élève jamais. Cela fait que les vrais adeptes de la doetl'inn

y tl\\de la Nouvelle Eglise, dans la véritable acception de ce mot, )~ sont positivement Orthodoxes, bien que non revêtus des

formes de l'Orthodoxie, mais n'en étant pas moins dans le )) fond frères entre eux, frères en Orthodoxie Antigue ~t

OrIentale, quoiqu'ils n'en aient ni con naissance ni conscience. Your rêfuter la doctrine de Swédenborg dans Ra hase, ses d(~-

Il tracteurs auraient dû commencer par renverRer les principes JJ fondamentaux mêmes de la doctrine de l'Orthodoxie, telle

qu'eUe était à son origine, sur lesquels repose ct sans lesquels se détruit tout l'enseignen]('nt de Swédenborg, dans lequel tous les autres points sout d'une importance spcondai,'e,

~ comme nous l'avons déjà dit. C'est par une voie tout -à-fait miraculeuse et tout intérieure, flue Swédenb01'g a pu f,tire un pn.s vers l'Orient contre l'Occicknt, contre cette dOUble) J\ infaI1hb111té du Papc et de Luther, de même que l'Olltre l('s J

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principes de la foi avengle et irrationnelle, qui a jett! l'Occi­dent de l'extrême mysticisme dans l'extrême rationalisme, dont le dogme fondamental est la foi f;ans appel et· l'incré­dulité rendue dogmatique. Placé "ur ce nouveau terrain, et éclairé de la lumière spirituelle, Swédenborg n'aurait ,pas pu ne pas pénétrer, par son esprit, dans l'essence même des

) p.::.incipes si nouveaux pour l'Occident, de l'Eglise véritable­ment Orthodoxe Orientale, et c'est dans ces prll1ClpeS qu'il a prophétist! à l'Occident la venue du Seigneur~ans toute la

JJ1 force et la €rloire de son Divin Vrai (ex: Oriente Lux). 1ç r~on çe cette lumière sublime, apporté par Swédenborg, tomba au milieu de l'Occident, au sein de ces profondes ténèbres de la Doctrine du salut p:1r la foi seule et mor§e du Protestantisme. Le ferment est jeté, l'impulsion est donnée, et la liberté de la pensée, de la parole, et de la con­science, cette compagne vraie et puissante de cette Ere régénératrice a ouvert toute la profondeur de l'esprit humain à la réception de la vérité nouvelle! Ce mouvement, im­primé à l'Ùccident par la Doctrine de Swédenborg, est tout­

~ à-fait phénoménal pour l'Orient, et mérite, sans aucun doute, l'attention la plus sérieuse. Dès le début même de cet

JI/enseignement, en Angleterre et en Amérique, bien des regards se tournèrent vers l'Orient, et la tflche de la frater­nité vraiment Chrétienne, sera non de séparer, mais de rapprocher de plus en plus ces deux extrêmes.

- Dans les feuilles qui suivront celles-ci, nous développerollil en détail nos aperçus sur Swéùenborg, dus à un travail de longues années et d'études approfondies de ses éCl-its. Nous avons pris soin de les comparer avec los parties les plus re­marqnables de 1:1 littérature de l'Occident, considérées au point de vue de l'Orthodoxie Orientale et de la Science, en même temps que nous les avons mis en regard de l'histoire de la pensée de l'humanité, ainsi que de h Théologie et de la Philosophie. Nous ne saurions ne pas ajouter aussi, que 1'.éEud~ ,scrupuleuse de l'his,toi're-uo la. Russie, ~~anIJlsa -da­

]J bonahte suetout, hous a deconvert, .que ce qu tl 1..a~e­

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marquable dans son histoire, c'est qu'il ne s'y trouve aucune

'.... -:t-~, oh::.~,-:;;;i:.~,~.", I;~ ~ ,t·.J;'~·~:......

10

trace d'Inquisition, ni de guerres de religion, ni de réligiosité ./ scolastique, mais un amour et un respect sinc(:res pour la foi

JI JlQpulaire, basée sur les principes de la piété et de b bonne ~ seuls garants du bonheur do l'homme: "Nc 11(tS l'éd/cr et faù'c le bien," tel est le premier principe de salut de cette foi non corrompue par la scolastique. Sans la condition de cette foi véritable, l'homme ne peut être sauvé pm' aucune bulle papa1c, ni aucune foi, telle qu'elle est enseignée par Luther, ni même par la foi dl1ns le Seigneur Jésus-Christ lui-même, si cette foi ne S'l'xlJl'ÏIne pas par les bOllnes œuvres, car on doit se rappelee qu'il est dit que les diables

( croyent et tremblent, mais n'en restent pas moills diaLlcs. C'est bien là aussi, ce quo Swédenborg enseigne 111'Occident : tout le reste, nous ne saurions assez le répéter, n'est que d'uno portée secondaire chez lui. Nous ne sOlllmes cependant que trops convaincus par avance, qne notre opinion toute russe,

J.JI toute Swédenborrrieline de considérer la V61'1t6 et la Reherion, nous attire!'!1 11 l'Occident une opposition véhémente de la part de tous ceux qui y sont encore l'ntaeLés de la casuistique du moyen âge, Jo ceux qui sont artisa.ns dos sectes et du

{ formalisme protestant, le même qne de tons ceux qui, ayant échappé à ces ténèbres suffocante,,,, se sont jetés dans l'excès contraire--dans l'extrême rationalisme. Mais nous comptons sur i'opinion impartiale tant des hommes de b science de l'Occident, que sur celle surtout Jes gens avancés.do la libre

(Angleterre, de ceux qui appl'éeient les convietiuns vraies et \ libérales, de quelque pays ct de quelque etJlé qu'elles vlennent,r de ceux enfin qUl allnent le Hal pour le vrai, e(, qui aspirent

à l'éclairement et au pl'ogrt." l'Il gélléml. C'est, l'Il vue do co

but élevé et tout illl P.artial, ([ne .1lOUS,.les Pl.'CllIi.ers do notre) pays, nQus nous déeidons ù exposer~ onyers et contre tous;b

( iiïaIiière de j ugor bllt t)wédell!Jo]'g an }loi 11 t, de vue de l'Orthodoxie Orientale, (]1Je l'Urt1lOûoxie 011('- Il u~ltle, dans

( son véritable prineipe, au point do Yl!l' <le t)WéùollIJOrg'. Il viendr~1 un temps, nous n'ell doutous pas, où <l'autrus dé­velopperont eette idée bien plus cUlllplétenll'U[, et avec hil'n plus ûe talent ct d'éioquenuo que nou:; ne le faisuns ~t

~ ~•.T'- .. -:----. - .~--. r

11

.:r,....,"'"7>----:"" -,

de cette nouvelle voie gue nous~yonsde tracer; mais pour le moment nous désirons et accepterons avec reconnaissance, toute réfutation comme tout assentiment auxquels ces pages donneront lieu, étant entièrement étrangers à toute préten­tion d'infaillihilité et appréciant sincèrement tout ce qui nous viendra d'un esprit convalncu et éclairé par la lumière de la Religion et de la ~cjence. Dans tous les cas, nous ne nous promettons aucun succès et ne mettons tout notre espoir que

JJdans lapme et sainte vérité. Nous ttLCherons de ne pas accabler notre lectcm' par une trop longue argu~nelltatioll,sachant bien qu'à l'époque positive et pratique qne nons traversons, on de­mande peu de paroles, mais plus de pen~ée.;; et de travail sérieux,

Nous espérons offrir dans notre petit journal, une ou de1l..'i: fois p:1r an, telle on telle partie de nos études sur Swédenborg, comme pal' exemple sur les articles suivants:

10 Analyse de la ressemblance ct de la disselllbln.nce que présente la Doctrine de Swédenhorg aH'C les princi es de l'Or 0 oXle Orienta e, faite tant aprcs es OlH-rages de Swéùenborg, que des Ecrits des Pères de J'Eglise, (le nlême que de l'histoire de l'Orthodoxie et des A~1CJdcl'l1esde ln littérature spirituelle, que publie de temp~ lt autre l]iillse actuelle en Russie.-

~o Explications ou commentail'es des Stes, Ecritures, tant d'apt'ès S,,-éLlcnborg, qne d'aprè.'i les Pèrl's de l'Eglise.

3" Critique de qllel(lucs uncs des réfnt~ltion.s occidentales, tant contre S,Yéllellborg, qne_ C01Ü}'e le..; principe,.; fonda­mentanx dl' l'Orthodoxie Orientale, quand Lien même ces l'C.fntation,.; llL' viclldntient pa:' de l'Occident, mais de l'Oricnt lui-nH1nw, COlllllle pal' excmple: la, criti'1lle de 1\1. Alex. Abakotr.

4° 111dl'x de plmieurs pa~"ages particnlièrel1lILnt remar­quaHes (hns les Ecrits de SWl,denLorg, qui ont rapport à l'Orthodoxie quant ~ la Vil', la. science, les arts et les ques­tions contl'llllw}'aille::;.

65° IJldex Je la littérature sur Swédenborg.

0 i)e~ou Aphorisme,., tiré~ la Théologie, de la

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7

.t'hilosophie, de l'Histoire et des Sciences positives au point de vue de Swédenborg.

0 Témoignages historiques de l'Antique Sig?iiication~u

monachismo et des monastères Orthodoxes. 0 La vie contemporaine en Europe, au point de vuo de

l'Orthodoxie Orientale. 90 Bibliographies et mélanges. Nous ne comptons pas toucher aux mémorables de Swéden­

borg, comme ne nous offrant aucun témoignage de la vérité irrécusable de ses révélations et de son enseignement, et laisserons aussi de côté les manifestations du Spiritisme moderne.

Lecteur Orthodoxe des Ecrits de Swédenborg.

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