abhidharmakosa vol. 5 (poussin)

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    CHAPITRE VIILes Jnnas ou Savoirs '

    Nous avons parl de ksntis, patiences (vi. 25 d) et de jnnas, savoirs (vi. 26 b), de la samyagdrsti, vue correcte (vi. 50 c)et du samyagjnna, savoir correct (vi. 76 c). La question sepose si les ksntis ne sont pas des jnnas, si le samyagjnna n'estpas la samyagdrsti.

    1 a. Les ksntis pures ne sont pas jnna. 2

    1. Ce chapitre se divise en deux parties. La premire traite 1. de la distinctionde la patience (ksnti), du savoir (jnna), de la vue (drs) (kSrikfi 1) ; 2. descaractres des dix savoirs (2-9) ; 3. des aspects des dix savoirs (10-13 b) ; 4. dediverses questions, prasnanirdea (13 c-27) ; la seconde, des qualits (guna)qui consistent en savoir (jnnamaya) (28-55) (D'aprs la glose de l'diteurjaponais).

    Parmi les sources de Vasubandhu, le Prakaranapada, xiii. 10, fol. 14 : dfini-tion des dix jnnas ; darsana qui n'est pas jnna; objet des jnnas (14 b 11) ;inclusion rciproque (15 a 3); pourquoi? (15 a 8); quel jnna est ssrava,ansrava, ssravapratyaya, samskrta, etc. Sources plies, Samyutta, ii, 57,Dgha, iii, 226-227, Patisambhidamagga, Vibhanga, 308-344, notamment 328.

    2. dri med bzod rnams ses ma yin / zad dan mi skyehi blo lta min / de lasgzhan hphags blo gnis ka / gzhan ses drug ni lta ba han yin /nmalh ksntayo jnnam ksaynutpdadhr na drk /tadanyobhayathry dhr any jnnam drsa ca sat //Sur jnnadarana, viii. 27 c.La prajn (c'est--dire le caitta dcrit ii. 24 qui accompagne toute pense) est

    pure (ansrava) ou impure (ssrava).i. Pure, la prajn est savoir (jnna) ou patience (ksnti).a. Par savoir on entend une connaissance de certitude, exempte de doute

    (niscita ; jnnam nicitarpena utpadyate).Le savoir peut tre pure contemplation (pratyaveksanamtra ; ci-dessousp. 3 n. 2) ; tels sont le ksayajnna et Yanutpdajnna (vi. 67 a-b).

    Il peut tre accompagn de samtrana, de parimrganaya ; en d'autres1

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    2 CHAPITRE VII, 1.Les huit espces de ksnti pure (ansrava) qui font partie du

    chemin de vue (bhisamayntika) (vi. 25 d-26 c) ne sont pas,de leur nature, savoir , jnna ' ; car, au moment de la ksnti,Yanusaya de doute (vicikits) que chaque ksnti fait abandonnern'est pas dj abandonn. Or le jnna est de certitude (nicUa) :il se produit quand le doute est abandonn. Ces huit espces deksnti sont vue (darana), parce que, de leur nature, elles sont d'examen 2 .En opposition avec les ksntis pures qui sont darana et ne sontpas jnna, [1 b]

    termes, il peut tre un upanidhynaprvaka manasikra (i. 41 c-d) : dans cecas il est darana, vue . Ce savoir comporte le dsir de s'instruire ; il estprcd de rflexion ; disons donc qu'il est de considration ou d'examen. Toutefois les quivalents occidentaux sont insuffisants, car il ne s'agit pas d'uneconnaissance discursive , mais d'une connaissance qui peut ne durer qu'unmoment, qui se produit dans des tats de recueillement exempts de vitarka et devicra.b. La patience n'est pas exempte de doute, puisqu'elle a pour fin de produirele savoir par l'expulsion du doute. Elle ne nat pas comme certitude (nicaya),mais comme acquiescement (ksamanarpena). Peut-tre rendrions-nousla nuance en disant que l'ascte, dans le stade de patience, pense: Les dharmassont sans doute transitoires .... , et, dans le stade de savoir : Les dharmas sonttransitoires .... . Les patiences pures sont donc aiksl samyagdrsti (i. 41 a).Elles se produisent en effet au cours du chemin de vue et par consquent sontpropres au Saiksa. Et elles sont darana.

    ii. Impure, la prajn est associe soit aux cinq connaissances sensibles (con-naissance de l'il, etc.), soit la connaissance mentale (manovijnana).Dans le premier cas, elle est savoir (jnna) ; elle n'est jamais vue .Dans le second cas, elle est savoir (le samvrtijna, vii. 2 b) ; elle est vue :a. lorsqu'elle est lie aux mauvaises opinions (satkyadrsti, etc., i. 41 a), b. lors-qu'elle est bonne (kusala), c'est--dire associe l'opinion correcte (samyagdrsti).Cependant il arrive qu'elle soit, indment, qualifie patience : le troisimenirvedhabhglya (vi. 18 c) est en fait un savoir , quoique nomm patience .

    1. Prakarana (xxiii. 10, 10 b 3) cit dans la Vyakhya ad vii. 7 : yat tvajjnnam daranam api tat j syat tu daranam na jnnam astv bhisa-mayntikh ksntayah [duhkhe dharmajnnaksantih ....]2. samtirantmakatvat = upanidhyanasvabhvatvat (Kosa i. 41 c; ci-des-sous p. 3 n. 2 et viii. 1).Pour les ksntis impures (par exemple vi. 18 c), elles sont jnna, exactementsamvrtijna (vii, p. 15, n. 4). Vyakhya : amal eva ksntayo na jinatn

    ity avadhrant ssravh ksntayo jnnam ity itktam bhavati.

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 1 a-1 b. 1 b. La prajn de destruction et de non production n'est

    pas darsana. 'Le ksayajnna et Yanutpdajnna (vi. 67 a-b) lesquels con-

    stituent la Bodhi ne sont pas darsana, parce qu'ils ne compor-tent pas d'examen, parce que l'intention d'enqute fait dfaut. 2

    1 c. Toute autre prajfi pure est l'une et l'autre.

    En dehors des ksntis et des deux jfinas nommsci-dessus, la

    prajn pure ou drya est la fois darsana et jnna, car elle com-porte examen (upanidhyna), donc elle est darsana, car elle estexempte de doute, donc elle est jndna. Il s'agit des huit jnnasde Yabhisamaya (duhkhe jndna, etc., vi. 26) [et aussi de toute laprajn du chemin pur de mditation jusqu'au ksayajnna}.

    1 d. Toute autre prajn est jnna.La prajn qui n'est pas pure, qui est mondaine, impure (laukikl,

    ssrava) [prajfi associe aux cinq connaissances sensibles, ca-ksurvijnna, etc., prajn associe la connaissance mentale].

    1 d. Six sont aussi darsana.Six prajhs impures sont la fois jnna et darsana, savoir la

    prajn mentale associe aux cinq passions (klea) qui sont drstide leur nature (satkyadrsti, etc., v. 7) et, sixime, la bonne prajn,qui est la vue correcte mondaine (laukikl samyagdrsti, i. 41).

    1. ksaymitpdadhir na drk (voir vii. 4 b). - dh = prajfi, dr = drsti= darana. La prajn ou connaissance qui consiste dans le savoir de ladestruction des passions (ksayajnna), dans le savoir de la non-production nouveau des passions (anutpdajnna), n'est pas drsti, darsana.

    2. asamtlrana-aparimrganaya-tvt (parimrgana ayo'bhipryah). Aussi longtemps que l'ascte n'a pas fait ce qu'il avait faire (krtakrtya), ilrflchit (dhyyati), il enqute (parimrgayati) au sujet des Vrits. Quand ila fait ce qu'il avait faire, il contemple seulement (pratyaveksanamtra)la douleur qui est connue, etc., et n'enqute plus. [Comparer Samantapasadika,168, Milinda 338 (note trad. ii. p. 225), paccavekkhanafina].yvad ayant akrtakrtyas tvad dnhkhdini satyny upari dhyyati pari-mrgayati cayato yathoktair anitydibhir kraih ...

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    4 CHAPITRE VII, 2-4.Combien y a-t-il de jhnas ?Il y en a dix [2 a] 1 ; mais, en rsum (samsena), il n'y en a que

    deux :2 a. Le jnna est pur ou impur.Tous les jnnas rentrent dans deux espces de jnna, jnna

    impur ou mondain (laukika), jnna pur ou supramondain (lokot-tara).De ces deux jnnas,2 b. Le premier s'appelle conventionnel , smvrta. 3Le jnna impur est appel savoir conforme la convention, au

    monde , lokasamvrtijnna. Pourquoi ? Parce que, d'habitude(pryena), il porte (lambate) sur des choses qui existent conven-tionnellement 4 : cruche, vtement, mle, femelle, etc. [Nous disons' d'habitude ', parce qu'il porte aussi sur les caractres rels deschoses, caractres propres et communs, vii. 10 b].2 c-d. Le jnna pur est de deux sortes, dharmajnna et anvaya-

    jnna. 51. Hiuan-tsang numre ici les dix jnnas : samvrti, dharma, anvaya,

    duhkha, sanaidaya, nirodha, mrga, paracitta, ksaya, anntpdajiina ;numration qui, dans l'original, est donne plus loin p. 11. Ce n'est pasl'ordre du Sfistra, ci-dessous p. Il, n. 6.2. ses pa zag bcas zag pa med = [ssravnsravam jnnam]3. dan po kun rdzob es bya ho s [dyam] smvrtam [ucyate /]Voir vii. 3 a, 7 a, 8, 10 b, 12 a-b, 18 c, 20 c-21.Vyakhya : samvrtau bhavam smvrtam, et plus bas : svabhvatah samvrtirjnnam samvrtau va jnnam samvrtijiinam.Voir ci-dessous vii. 21.Les Madhyamikas distinguent le lokasamvrtijnna et le yogisamvrtijiina

    (voir par exemple Bodhicary&vatra, ix. 2). Ce dernier correspond au laukikajnna prsthalabdha, Kosa, vi. trad. p. 141-142 ; et vii. 12 a-b (prsthaja), 20 c.4. samvrtisadvastu, vi. 4 ; Stralamk&ra, i. 12, Kathavatthu, v. 6.5. zag med rnam gnis chos dan ni / rjes su es pa kho na yin = [ansravamdvidh dharme jiinam anvaya eva ca]Le jnna pur est la connaissance des caractres communs des dharmas ; on

    le nomme dharmajnna quand il porte sur les dharmas du Kamadhatu,

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 1 b-2 a. 5Ces deux jiinas avec le prcdent font trois jhnas : lokasam-

    vrtijflna, dharmajhna, anvayajnna. Parmi eux,3 a. Le smvrta porte sur tout. 'Tous les dharmas conditionns (samskrta) et inconditionns

    (asamskrta) sont l'objet du samvrtijhna.3 b-c. Le jhna nomm dharma a pour objet la douleur, etc., du

    Kama. 2Le dharmajhna a pour objet le duhkha, l'origine du duhkha,

    la destruction du duhkha, le chemin de la destruction du duhkha duKamadhatu.. 3 c-d. Vanvaya porte sur la douleur, etc., des terres suprieures. *

    h'anvayajnna a pour objet le duhkha, l'origine du duhkha... du Ropadhatu et de l'rpyadhatu.4 a-b. Ces deux j flnas, quand on tient compte de la distinction

    des Vrits, font quatre jiinas. '*A savoir : duhkhajnna (qui comprend le duhkhe dharmajnna

    et le duhkhe 'nvayajhna), samudayajfina, nirodhajhna,mrgajhna, parce que ces deux jhnas ont pour objet la douleur,l'origine, etc.4 b-c. Ces deux jhnas, quadruples, sont nomms ksayajhna et

    anutpdajhna. 'anvayajnna quand il porte sur les dharmas des deux sphres suprieures,vi. 26.

    1. kun rdzob yul ni thams cad do ==s [smvrtagocarah sarvam]Les Andhakas (Kalhavatthu, v. 6) disent : sammutinnam pi saccramma-nam eva : Le savoir mondain a seulement pour objet les vrits (d'aprs Aung-Rhys Davids).2. chos ses bya bahi spyod yul ni / hdod sdug bsnal sogs == [dharmasam-khyasya yocarah j Tcmaduhklidi]3. rjes ses pahi / spyod yul gon mahi sdug bsnal sogs = [anvayasya trdhva-duhkhdi yocarah //]4. de dag nid bden bye brag gis / bzhi ste= [satyabhedata evaite catvri(?)]5. rnam bzhi de dag ni / mi skye ba dan zad pa es = ete caturvidhe /[ksaynutpdayor jnne]Voir vi. 44 d, 50 a. vii. 1, 7, 12 a-b.

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    6 CHAPITRE VII, 4-5.Le dharmajhna et Yanvayajfina, qui sont comme on vient

    de voir quadruples en raison de leur objet, chez l'Arhat, quand ils nesont pas de la nature de darsana [ , sont nomms ksayajnna etanutpdajfina.4 d-5 a. Au moment o ils naissent [2 b], ils sont duhkhnvaya-

    jfina, samudaynvayajfina. 2Le ksayajnna et Yanutpdajfina, au moment o ils naissent

    (prathamodite), sont, de leur nature, duhkhnvayajnna et samu-daynvayajnna, connaissances de la douleur et de l'origine dessphres suprieures , parce qu'ils ont pour objet les skandhas dubhavgra 3 sous les aspects de douleur et d'origine \ Ces deuxjnnas ont donc le mme objet.

    Le ksayajnna succde au Vajropamasamadhi (vi. 44 d) ; Yanut-pdajfina succde au ksayajfina. On demande donc si le vajro-pamasamadhi a le mme objet que ces deux jnnas au moment deleur naissance. Quand il a pour objet le duhkha et le samudaya,oui ; quand il a pour objet le nirodha et le mrga, non.

    1. Paramartha : quand ils ne sont pas de leur nature aaiksl samyagdrsti .On a vu (vi. 50 d) que tous les Arhats possdent la vue correcte propre auxAsaiksas ; cette samyagdrsti est de sa nature darsana ; elle consiste endharma et anvayajnna.

    2. de gnis dan po skyes pa ni / sdug bsnal rgyu rjes ses pa yin = te punahprathamodite II [duhkhahetvanvayajnnam]3. Les deux jtnas de ksaya et d'anutpda ont ncessairement pour objet

    le bhavgra dont l'Arhat vient de se dlivrer. De mme que, lorsqu'un hommemeurt d'une blessure empoisonne, le poison, aprs avoir envahi tout le corps, seconcentre, au moment de la mort, dans la blessure ; de mme le jna de l'asctese concentre dans l'objet abandonner, savoir les skandhas du bhavgra ;il porte sur la douleur (yena pdyate) et son origine.

    4. duhkhasamudaykrair bhvgrikaskandhlambanatvt. VyRkhySi :duhkhkrair anitydibhih / samudaykrair va hetvdibhih .... Para-martha: sous les quatre aspects de duhkha et les quatre aspects de samudaya . Hiuan-tsang corrige : sous six aspects de duhkha et de samudaya (Glosede l'diteur japonais : anitya, duhkha, hetu, samudaya, prabhava, pratyaya :deux aspects de la douleur, quatre aspects de l'origine. Voir ci-dessous vii.12 a-b, qui justifie la correction de Hiuan-tsang).

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    8 CHAPITRE VII, 6-7.jnna ne la connat pas, car ce jhna a pour objet la penseactuelle.La pense d'autrui chappe-t-elle encore au paracittajhna dansd'autres cas ?6 a-b. Le dharmajhna et Yanvayajhna ne se connaissent pas

    l'un l'autre. '

    Le paracittajhna, lorsqu'il est de sa nature dharmajfina, n'estpas capable de connatre la pense d'autrui qui est de sa natureanvayajhna ; lorsqu'il est de sa nature anvayajhna, il n'est pascapable de connatre la pense d'autrui qui est de sa nature dharma-jnna. Pourquoi ? Parce que ces deux jhnas ont respective-ment pour objet les dharmas qui s'opposent au Kamadhatu et auxsphres suprieures. 2

    Il n'y a pas de paracittajnna dans le chemin-de-vue (darsana-mrga), c'est--dire : l'ascte, pendant qu'il parcourt le darsana-mrga, n'est pas muni du paracittajnna, parce que la dure dudarsanamrga est trop rduite, parce que la vue des vrits estrapide. Mais la pense d'autrui qui se trouve dans le darana-mrga peut tre l'objet du paracittajhna.

    Lorsque l'on dsire connatre, par le paracittajhna, la pensed'autrui qui se trouve dans le darsanamrga, on pratique un exer-cice prparatoire (prayoga) :6 b-d. Le SrEvaka connat deux moments du darsana ; le Pra-

    tyeka, trois ; le Bouddha, sans prparation, tous. 3Lorsque le Sravaka cultive le paracittajhna dans le dsir de

    voir la pense d'un ascte occup au darsanamrga, il obtient de1. chos rjes blo phyogs phan thsun min == [na dharmnvayadhpaksvanyonyam]2. kmadhtrdhvadhtupratipakslambanatvt.3. flan thos mthon bahi skad cig gfiis / rig ste bse ru lta bus gsum / sans rgyassbyor ba med pa kun = [vetti drkksanau / srvakah khadgakalpas trlnsarvn buddho 'prayogatah //]

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    Hiuan-lsang, xxvi, fol. 3 a-b. 9connatre les deux premiers moments, duhkhe dharmajhnaksntiet dharniajnna 1 non pas les moments suivants (duhkhe'nvaya-jhnaksnti...) parce que la connaissance de la partie anvaya(duhkha des sphres suprieures) du darsanamrga suppose unexercice prparatoire diffrent. Donc, si ce Srflvaka commence alorsun nouvel exercice pour obtenir la connaissance de la partie anvaya,l'ascte qu'il examine est dj parvenu au quinzime moment quandce nouvel exercice prparatoire [qui dure treize moments] est ter-min. Tout l'intervalle entre le deuxime et le seizime momentchappe donc au paraciltajnna du Srvaka (Vibhasa, 100, 2).Dans les mmes circonstances, le Pratyekabuddha [3 b] connat

    trois moments, savoir les deux premiers et le huitime, samudaye'nvayajfina ; parce que l'exercice prparatoire requis, aprs laconnaissance des deux premiers moments, pour la connaissance dela partie anvaya, est, chez le Pratyeka, petit (mrdu = alpa). D'aprs d'autres matres, il connat les deux premiers moments et lequinzime. 2Quant au Bouddha, par simple dsir, sans exercice prparatoire, il

    connat la pense d'autrui dans tous les moments du darsanamrga.Quels sont les caractres du ksayajnna et de Yanutpdajhna ?7. Le ksayajnna, c'est, l'endroit des vrits, la certitude qu'elles

    sont connues, abandonnes, etc. ; Yanutpdajnna, la certitudequ'elles ne sont plus connatre, abandonner, etc. '1. Il commence l'exercice prparatoire ds qu'il voit que l'ascte va entrer dans

    le darsanamrga ; cet exercice est achev temps pour qu'il voie la pensed'autrui occupe au duhkha du Kamadhatu, au duhkha partie dharmajtina.

    2. Sur le paracittajnna du Pratyeka, Vibhasa, 99, 13, 100, 2 et ailleurs. Quatre opinions d'aprs Samghabhadra, savoir les deux opinions mentionnespar Vasubandhu, et encore : Le Pratyeka connat les moments 1, 2, 8, 14 , LePratyeka connat les moments 1, 2, 11 et 12 . La troisime opinion est correcte :car s'il connat le moment 8, c'est que son exercice prparatoire la connaissancede la partie anvaya ne dure que 5 moments ; il pourra donc pendant les moments9-13 se prparer la connaissance du moment 14.

    3. zad pa ses pa bden rnams la / yons ses la sogs ns paho / yons ses bya bamed la sogs / mi skye ba yi blor hdod doNettippakarana, 15: khln mejtlti idam khaye flnant nparatn itthatty

    ti pajnti idam anuppde inam.

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    10 chapitre vii, 7.D'aprs le Mulasastra 1 : Qu'est-ce que le ksayajflna? 5 Quand

    il sait en soi-mme : la douleur est parfaitement connue par moi,l'origine est abandonne par moi, la destruction a t rendue prsentepar moi, le chemin a t cultiv par moi , le savoir (jnna) qui enrsulte (tad updya yajjnnam) 9, la vision (darana), la science(vidy), l'intuition (bodhi), l'intelligence (buddhi), le discernement(prajfi), la clart (loka), la comprhension (vipasyan) '% c'est cequ'on nomme ksayajhna. Qu'est-ce que anutpdajnna ? Quand on sait en soi-mme : la douleur est parfaitement connuepar moi et n'est plus connatre ... le chemin n'est plus cultiver ,[4 a] le savoir .... c'est ce qu'on nomme anutpdajnna. [Voirla dfinition vii. 12 a-b].Mais comment peut-on, par un jnna pur, avoir semblable con-

    naissance s ?Les matres du Kasmlr expliquent : Aux deux jflnas purs sont

    conscutifs deux jflnas de samvrti : Le duhkha est connu parmoi .... ; le duhkha est connu par moi et n'est plus connatre .C'est en raison du caractre de ces deux jhnas de samvrti que leSastra dfinit les deux jfinas purs. [C'est pour cela que le Sastradit : tad updya...] 6

    1. Paramartha : D'aprs l'Abhidharma . C'est le texte Prakarana, Nanjio1266, Tokio, xxiii. 10, fol. 14 a 19 (trad. de Hiuan-tsang).

    2. Omis par Paramartha ; donn par le Prakarana et par Hiuan-tsang.3. La Vyakhya fournit le fragment : mrgo me bhvita iti tad updya yajjnnam ..., et explique tad updya = tat puraskrtya. Voir ci-dessous

    p. 27-28.Hiuan-tsang traduit tad updya = yeu ts ^= en raison de cela (glose

    de l'diteur : le jnna qui prend ces aspects : la douleur est connue .... ) ;Paramrtha : i tse i = tenant compte de ce sens ; le Prakarana : yeu ts elk'i.

    4. On a, Nettippakarana, 54, cakkhu, vijj, buddhi, blmri, medh, loka. Comparer Kosa, vi. 54 d.

    5. En effet le jnna pur porte sur le duhkha, sur les dharmas et leurs carac-tres gnraux, et non pas sur un moi connaissant le duhkha, moi qu'impliquela formule duhkham me parijntam. Tout savoir qui envisage un moi estsamvrtijnna, savoir mondain, impur.

    6. Le caractre spcifique (viesa) des deux jhnas purs, qui sont nirvikalpa,

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 3 b-4 a. ilD'aprs d'autres matres \ l'ascte connat, par un jflna pur S qu'il

    connat la douleur, etc.Mais nous avons dit que le ksayajhna et Yanidpdajflna ne

    sont pas darana, drsti. Comment le Sastra peut-il les dfinir comme vision , darana?Le Sastra emploie le terme vision par habitude stylistique

    (bhsyksept) 3, reprenant la formule employe dans l dfinitiondes autres savoirs (duhkhajnna, etc.) Ou bien, en raison deleur caractre d'vidence (pratyaksavrttitvt), ces deux jhnas sontqualifis darana. C'est en raison de ce caractre d'vidence qu'ilest dit dans le Sastra 4 : Ce qui est jhna est darana.

    Il y a donc dix jhnas : dharmajhna, anvayajhna, lokasam-vrtijhna, paracittaj flna, duhkhajnna, samudayajhna, ni-rodhajflna, mrgaj flna, ksayajhna, anidpdajhna. 6Comment rentrent-ils les uns dans les autres ? 71. Le samvrtijhna constitue un jflna, savoir le samvrtij fl-

    na, et une partie d'un autre jflna, [ savoir la partie ' impure '(ssrava) du paracittajflna]. Rest connu par induction (anumyate), en raison des deux jinas de samvrtiqui sont leur ' efflux ' (nisyanda). Ci-dessous vii. 12 a-b.

    1. D'aprs la glose de l'diteur japonais : psctyasramanasautrntik-dayah.

    2. D'aprs ces matres, il y a des ' aspects ' purs en dehors des seize reconnuspar les Vaibhsikas (voir ci-dessous vii. 12 c).

    3. Voir ii. trad. p. 259, iv. trad. p. 242.4. Le Sastra est cit dans la Vyakhya : yat tvaj jiinam darsanam api

    tat I syt tu daranam na jiinam astv bhisamayntikh ksnlayah. D'aprs la note de l'diteur japonais, Jnnapraslhna, 8, 2 et Prakaranapada, 1, 6.(Tokio, xxiii. 10, 14 b 3).

    5. Paramartha ajoute : En outre, pour indiquer que les darsanas dont il estquestion ici diffrent des drstis dont il a t question plus haut .

    6. Mme ordre dans Prakarana, xxiii. 10, fol. 14 a 15. L'ordre diffreHiuan-tsang (ci-dessus p. 4, n. 1) et Mahvyutpatti, 57.

    7. Cette question manque dans Paramartha et dans l'original. L'original atatra .... = Parmi ces jnnas, le samvrtijnna constitue

    S. Vyakhya : samvrtijnnam samvrUjnnam eva svabhvasamgrahatah jekasya ca paracittajnnasya bhga ekadeah j

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    12 CHAPITRE VII, 8.2. Le dharmajhna constitue un jfina et une partie de sept

    jhnas, savoir la partie relative au Kamadhatu des duhkha, samu-daya, nirodha, mrga, paracitta, ksaya et anutpdajnna.3. Uanvayajhna de mme, en remplaant la partie relative

    au Kamadhatu , par la partie relative aux deux sphres sup-rieures.

    4. Le duhkhajhna constitue un jfina et une partie de quatrejflnas la partie des dharma, anvaya, ksaya et anutpdajnnaqui a pour objet la vrit de la douleur.

    5-6. Les samudaya et nirodhajhna s'expliquent d'aprs lemme principe.7. Le mrgajflna constitue un jfina et une partie de cinq jfi-

    nas : dharma, anvaya, ksaya, anutpda et paracittajflna.8. Le paracittajfina constitue un jfina et une partie de quatre

    jfianas : dharma, anvaya, mrga, samvrtijfina.9. Le ksayajflna constitue un jfina et une partie de six jhnas:dharma, anvaya, duhkha, samudaya, nirodha, mrgajhna. l10. L'anutpdajnna, de mme.Comment les jflnas, qui sont au nombre de deux (pur et impur),

    sont-ils distribus en dix jhnas ?8. Les jhnas sont au nombre de dix ; la distinction s'tablit en

    raison de la nature, de l'opposition, de l'aspect, de l'aspect et del'objet, de l'exercice prparatoire, de l'achvement de la tche, del'extension des causes. 2 [4 b]

    1. En raison de sa nature (svabhvatas), le samvrtijhna (ousavoir relatif la samvrti), parce qu'il n'est pas savoir absolu (apa-ramrthajhnatvt). *

    1. La partie qui prsente l'aspect : Le duhkha est connu par moi .... .2. ran bzhin dan ni gften po dan / rnam pa rnam pa spyod yul dan / sbyor dan

    bya ba byas nid dan / rgyu rgya pa las bcu yin no= [svabhvt pratipaksatvd]krkragocart / prayogt krtakrtyatvt hetuvistrato daa //3. La Vyakhya ne donne pas la dfinition du Sstra. Prakarana, fol. 14 a 18 :

    lokasamvrtijnnam katamat j ssrav prajn.

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 4 a-b. 132. En raison de l'opposition, le dharmajnna et anvayajnna :

    le premier s'oppose au Kamadhatu, le second aux sphres sup-rieures.

    3. En raison de l'aspect (kratas, vii. 13), le duhkhajnna etle samudayajnna ; ces deux jnnas ont le mme objet (pahcopa-dnaskandhas) (vi. trad. p. 122 et 136), mais diffrent par l'aspect. 2

    4. En raison de l'aspect et de l'objet (lambana), le nirodhajn-na et le mrgajnna qui diffrent tant pour l'aspect que pourl'objet. 3

    5. En raison de l'exercice prparatoire (prayoga), le paracitta-jnna connaissance de la pense d'autrui . Sans doute cejinaatteint aussi les mentaux (caittas) d'autrui, mais l'exercice pr-paratoire porte sur la pense (citta) ; aussi, bien qu'il connaisse lescaittas, on le nomme paracittajnna en raison de l'exercice prpa-ratoire.

    6. Parce que ce qui devait tre fait est fait (krtakrtyatvt), le1. Dfinition du Sfistra, cite dans Vyfikhyfi et qui correspond Prakarana,

    14 b 15.dharmajnnam katamat / kmapratisamyuktesu samskresu ycul an-sravam jnnam / kmapralisamyiiktnm samskrnm hetau yad an-sravam jnnam / kmapratisamyuktnm samskrnm nirodhe yadansravam jnnam j kmapratisamyuktnm samskrnm prahnyamarge yad ansravam jnnam idam acyate dharmajnnam / api khaludharmajnne dharmajnnabhmau ca yad ansravam jnnam idamucyate dharmajnnam.anvayajnnam katamat j rprpyapratisamyxiktesu samskresu yadansravam jnnam

    Voir vi. 26. anvetlty anvayajnna.2. duhkhajnnam katamat j pancopdnaskandhn anityato duhkhatahsnyato 'ntmatas ca manasikurvato yad ansravam jnnam idam ucyateduhkhajnnam.samudayajnnam katamat I ssravahetukam hetutah samudayatah pra-

    bhavatah pratyayatas ca manasikurvato yad ansravam jnnamCorrigez ssravahetuka, vi. trad. p. 123, note 1. 15.3. nirodhajnnam katamat / nirodham nirodhatah ntatah prantatonihsaranata ca manasikurvato yad ansravam jnnam ....mrgajnnam katamat j mrgam mrgato nyyatah pratipattito nairy-

    nikata ca manasikurvato yad ansravam jnnam idam ucyate mrga-jnnam.

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    14 CHAPITRE VII, 8-11 b.ksayajhna : ce jnna est le premier jnna natre dans une srieo ce qui devait tre fait est fait [Vanutpdajnna nat danssemblable srie, mais aprs].

    7. En raison de l'extension de ses causes, Vanutpdajnna, caril a pour causes (= sabhgalietu) tous les jnnas purs, y comprisle ksayajnna (sarvnsravahetukatvt).Nous avons dit que le dharmajnna tout entier [c'est--dire :

    a. portant sur les quatre vrits, b. dans le darsanamrga et dansle bhvanmrga] s'oppose au Kamadhtu tout entier [c'est--dire contrecarre les cinq catgories de passions, abandonner par lavue des quatre vrits et par la mditation, du Kamadhtu]. Enoutre [5 aj

    9 a-c. Le dharmajnna, dans le bhvanpatha, quand il portesur nirodha et mrga, s'oppose aux trois sphres. '

    Le nirodhe dharmajnna et le marge dharmajnna, ralissau cours du chemin de mditation (vue renouvele des vrits), s'op-posent aux trois sphres c'est--dire : ces deux jnnas contre-carrent les passions des sphres suprieures qui sont abandonnespar mditation. 2

    9 d. L'anvayajnna ne s'oppose pas au Kamadhtu. 31. bsgom pahi lam la hgog pa ham / lam la chos ses gan yin de / khams gsum

    gyi ni gien po yin = dharmajiinam nirodhe yan marge va bhvanpathe /tridhtupratipaksas tat.2. nirodhamrgau hy adhtupatitau / tv adharv api na hlnau vyava-

    sthpyete j duhkhasamiidayasatye tv adharabhmike nihne / na tadlam-banam dharmajnnam rpcirpyadhtupratipaksa ity avagantavyam.(Vyakhya).Le nirodha et le mrga ne font pas partie des sphres . Considrer lenirodha par rapport au Kamadhtu (nirodhe dharmajnna), c'est aussi biencombattre les kleas des sphres suprieures.Dans le stade de daranamrga, ce sont les anvayadharmaksntis qui

    expulsent les anuayas des sphres suprieures.3. hdod pahi khams kyi rjes ma yin = nnvayam kmadhtuke //

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 4 b-5 b. 15Dans aucune de ses branches (de douleur, etc.), Xanvayajnna

    ne s'oppose aux klesas du Kamadhatu. 'Quels sont les aspects des dix jnnas ?10 a-b. Le dharmajnna et Xanvayajnna ont les seize aspects. 2Les seize aspects qui seront expliqus plus loin (vii. 13 a) [5 bj10 b-c. De mme et autrement le samvrtijnria, 3Le samvrtijnria prend les seize aspects ; il en prend aussi d'au-

    tres, car il saisit les caractres propres, les caractres communs, etc. 410 c-d. Quatre, en raison des aspects de leur Vrit. BLes duhkha, samudaya, nirodha et mrgajnna, portant sur

    les aspects de leur Vrit, ont chacun quatre aspects.1 1 a-b. De mme, lorsqu'il est pur, le paracittajnna. 61. kmadhtor jitatvt j dharmajnnenaiva kmadhtuh prvatarajito

    bhavati j tatah pacd anvayajnnam ntpadyate.2. chos ses pa dan rjes su ses / rnam pa bcu drug kun = [dharmajnnn-

    vayajiinam sodaskrti]3. rdzob ni / de bzhin gzhan du han [smvrtam / tathnyathpi]4. VySkhya : sodakram usmagatdisu / svasmnyalaksandigraha-

    nd iti svalaksanagrahant smnyalaksanagrahanc ca j diabdenabhumksva tistha gacchety evamkram ca / na hy ete svalaksankrhkim tarhy evamkr eva.Dans les nsmagatas, etc. (vi. 17 c), le sanivrtijnna prend les seize aspects

    des vrits. Le samvrUjtina saisit les caractres communs [par exemple l'imper-manence], les caractres propres [par exemple le caractre propre du rpa]; etencore prend-il l'aspect qui s'exprime par les mots Mange Va : un telsamvrlijrina n'a pas pour aspect un caractre propre, on peut seulement direqu'il est evamkr, de tel aspect .

    5. raii ran gi / bden pahi rnam pas bzhi yin no [catvri svasvasatykrtnitu] D'aprs Paramartha : svasvasatykrata catustayam.

    6. pha roi yid ses dri med kyan / de bzhin tlri ma dan bcas ni / ses byabi rangi mthsan nid rnam / rdzas re re zhig spyod yul lo p= [tath paramanojnnamamalam samalam punah / jneyasvalaksankram pratyekavastugocaram//] Paramartha : paramanojnnam api tathmalam.

    Le cetopariyye nna ou paricce nna (= paracittajnna) n'est pas

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    16 CHAPITRE VII, 11 b-d.Le paracittajnna, dans sa partie ansrava (vii. 5 b-6, p. 7, n. 1),

    porte sur les aspects de sa vrit ; il a donc quatre aspects. Cettepartie du paracittajnna est, en effet, constitue par le mrgajhna.

    1 1 b-c. Lorsqu'il est impur, il a pour aspects les caractres propresde son objet. '

    Lorsque le paracittajnna est impur, il saisit les caractres pro-pres de son objet (jneya), savoir des citta et caittas d'autrui. Sesaspects sont conformes ces caractres propres ; donc ils ne sont pascompris dans les seize.

    Pur ou impur (ubhayam api tu)1 1 d. Il a pour domaine un objet individuel. 2Lorsqu'il porte sur une pense (citta), il ne porte pas sur un mental

    (caitta) ; lorsqu'il porte sur un certain caitta (vedan par exemple),il ne porte pas sur un autre (samjh).

    S'il en est ainsi, pourquoi Bhagavat dit-il : Il connat en vritla pense qui est sarga, ' avec dsir sensuel ', comme tant sar-ga 3 ? puisque le paracittajnna ne connat pas en mme tempssammatinna (Vibhanga, 330). Les Andhakas pensent qu'il porte seulement surla pense, Kath&vatthu, v. 7, et soutiennent tort qu'un Sravaka peut, par cenna, savoir quand les autres atteignent un fruit, ibid. v. 10.

    1-2. Voir note 6 page prcdente.3. La VyakhyS cite le Stra : sargam cittam sargam cittam iti yath-bhtam prajnti j vigatargam cittam vigatargam cittam iti yathbh-tam prajnti / yath sargam vigatargam evam sadvesam vigatadvesamsamoham vigatamoham samksiptam viksiptam linam pragrhtam uddhatamanuddhatam avyupantam vyupantam asamhitam samhitam abh-

    vitam bhvitam avimuktam vimuktam iti yathbhtam prajnti.D'aprs les gloses du Bhsya, il faut ajouter, avant avynpanta, les deux

    paires amahadgata, mahadgata, sa-uttara. anuttara : en tout douze paires. Toutefois ces deux paires manquent dans le Stra cit Vijnfinak&ya (xxiii. 9.fol. 4 b) et dans la rdaction du Stra cite par VyakbyS ci-dessous vii. 42 a-d.

    D'aprs Kiokuga Saeki, la liste d'Ekottara (14, 2) comporte onze paires; cellede Madhyama (9, 23), dix, en omettant uddhata-anuddhata, avyupanta-vyu-pasnta, en ajoutant sadosa-adosa ; celle de Samyukta (21, 12), dix paires.

    Sources plies, par exemple Samyutta, v. 265, Anguttara, iv. 32, Vibhaiiga, 329,

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    18 CHAPITRE VII, il.la pense associe au rga, rgasamprayukta. Quant la pensevigatarga, sans rga , c'est, d'aprs ces matres, la pense oppo-se au rga (rgapratipaksa). En effet, disent-ils, si la pense nonassocie au rga tait nomme vigatarga, la pense associe d'autres passions (haine, etc.) serait dite vigatarga, car elle n'estpas associe au rga.

    Objection. Dans cette hypothse la pense non-soille-non-dfi-nie (ii. 71 b) n'est pas sarga, puisqu'elle n'est pas associe au rga ;elle n'est pas vigatarga, puisqu'elle n'est pas oppose au rga. Parconsquent il faut admettre ce que disent d'autres matres (Abhidhar-mikas), que la pense est sarga par le fait de la rgasamyuktat,par le fait qu'elle est unie au rga, sans qu'elle soit ncessaire-ment mle , associe au rga (samsrsta, samprayukta). De mme faut-il expliquer les autres expressions du Satra jusquesamoha et vigatamoha. [Voir p. 16, n. 3]

    Les Vaibhasikas disent : La pense bonne est concentre (sam-ksipta), ainsi nomme parce qu'elle n'est pas djete de son objet '.La pense souille est distraite (viksipta), parce qu'elle est associe distraction.

    Les Occidentaux, ou matres du Gandhra, disent : La penseassocie langueur (middha) est concentre (samksipta) s ; la pen-se distraite (viksipta), c'est les autres penses souilles.

    Les Vaibhasikas n'admettent pas cette dfinition. Ils disent : Dansce systme, une mme pense, savoir une pense souille associe langueur, sera la fois concentre et distraite. En outre, ce systmecontredit le Mulasastra (Jnanaprasthana, 15, 9) qui dit : Il connaten vrit la pense concentre (samksipta), munie de quatre jnnas,dharma, anvaya, lokasamvrti et mrgajnna (Vibhasa, 190, 5).[Ci-dessous p. 20-21]La pense souille est affaisse (lina) [6 b] parce qu'elle est asso-

    cie indolence (kausidya). 31. Parainartha : parce que son objet est petit .2. Dans la Vibhasa, lio, dans Hiuan-tsang, tsi. Samyutta, v. 279, la pense

    ajjhattam samkhitta est thnamiddhasahagata thlnamiddhasampayiitta.3. Ibid. la pense atilna est kosajjasahagata, kosajjasampayuUa.

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 6 a-b. 19La pense bonne est bien en main (pragrkita), parce qu'elle

    est associe effort correct (samyakpradkna). 'La pense souille est petite (amahadgala), ainsi nomme parce

    qu'elle est affectionne des petites personnes. La pense bonne estgrande (makadgata), ainsi nomme parce qu'elle est affectionnedes grandes personnes 2 . Ou bien les deux penses, la souille et labonne, sont nommes petite et grande parce que les racines, lavaleur, le cortge (parivra), l'entourage (anuparivarta), la force,sont respectivement petits et grands.En effet, 1. la pense souille est de petites racines, ayant deux

    racines, moka, plus dvesa ou lobka : la pense bonne est toujoursassocie aux trois racines de bien ; 2. la pense souille est de petitevaleur, tant obtenue sans effort : la pense bonne est de grandevaleur, tant ralise au prix de grands efforts ; 3. la pense souilleest de petit cortge, car une pense souille n'est pas accompagnede l'acquisition d'une pense future de mme espce :i ; la pensebonne est de grand cortge, tant accompagne de l'acquisition d'unepense future v de mme espce ; 4. la pense souille est de petitentourage, n'tant entoure que de trois skandkas, vedan, samjn,samskras ; la pense bonne est de grand entourage, car il fautajouter le rpa (dkynnsravasamvara, iv. 4 a, 26) ; 5. la pense

    1. Ibid. la pense atipaggahlta est tiddhaccasahagata uddhaccasampa-yutta. Dans Divya, pragrhita = lev, haut (montagne, palais, etc.).

    2. La grande personne par excellence est le Bouddha. Ce paragraphed'aprs Vibhasa, 190, 6. La pense souille est petite parce qu'elle est pratique(sevita) par svalpajana (? siao-chng) ; la pense bonne est grande parce qu'elleest pratique par mahjana. Objection : Ne voyons-nous pas qu'un nombresans mesure d'tres pratique le mal, qu'un petit nombre d'tres pratique le bien ?Comment peut-on dire que la pense souille est pratique par svalpajana ?Nous ne disons pas petit parce que la catgorie est peu nombreuse ; estnomm petit ce qui a peu de dharraas purs.

    3. tajjtlyngatabhvanbhvt ; bhvan == pratilambha, acquisition. D'aprs le principe : kusalasamskrt dharm bhvayUavyh (iv. 127 c). Ce sont les bons dharmas samsJcrta que l'on acquiert l'tat futur . Voirci-dessous vii. 25 d.

    4. Paramrtha : passe et future .

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    20 CHAPITRE VII, li.souille est de petite force, car les racines de bien, coupes, repren-nent naissance (ii. 36, trad. 184, iv. 80 c) ; la pense bonne est degrande force, car la duhkhe dharmajnnksnti coupe dfinitive-ment dix anusayas (vi. trad. p. 180).

    C'est pourquoi la pense souille est nomme petite, et la pensebonne, grande.La pense souille est sa-uttara, parce qu'elle est associe frivo-

    lit (auddhatya) ; la pense bonne est anuttara, parce qu'elle estoppose la frivolit. 'Les penses calme (vyupanta), non calme (avyupanta), s'ex-

    pliquent de mme. [7 a]La pense souille est non-recueillie (asamhita), parce qu'elle

    est associe distraction (viksepa) ; la pense bonne est recueillie,parce qu'elle s'oppose la distraction.La pense souille est non-cultive (abhvita), parce que les deux

    cultures (pratilambha, nisevanbhvan, vii. 27) manquent. Lapense bonne est cultive (bhvita), pour la raison contraire.La pense souille est non-dlivre (avimukta), n'tant pas dlivre

    en soi, n'tant pas dlivre en ce qui regarde la srie o elle nat. 2La pense bonne peut tre dlivre (vimukta), et en soi et au point

    de vue de la srie o elle nat.Telle est l'explication des Vaibhasikas.Cette explication, disent les SautrEntikas, n'est pas conforme au

    Stra et elle ne rend pas compte de la valeur des termes (padrth-nm arthaviesh).i. Comment n'est-elle pas conforme au Stra ?Le Sutra dit : Quelle est la pense intrieurement concentre

    (samksipta) ? La pense qui est accompagne (sahagata === sam-prayukta) de torpeur et langueur (styna-middlia), ou la pense

    1. Sur sa-uttara, iv. 127 d, v. trad. p. 63.2. Elle n'est pas dlivre lorsqu'elle est bonue-impure (kualassrava) et

    lorsqu'elle nat dans une srie o les klesas ne sont pas coups. Sur la dli-vrance de la pense, vi. 76 c.

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 6 b-7 a. 21intrieurement accompagne de calme (samnirodha) non pas devision (vipayan). Quelle est la pense extrieurement distraite(viksipta) ? La pense qui se disperse vers les cinq objets de plai-sir, ou qui est intrieurement accompagne de vision, non de calme. '[Il rsulte de ce texte que la pense associe la langueur, middha,est concentre, samksipta.]

    Mais, rpond le Vaibhasika, nous avons dit (p. 18 1. 23) que, si lapense associe la langueur est concentre, une pense souille (etpar consquent distraite, viksipta), lorsqu'elle est associe la lan-gueur, sera en mme temps concentre et distraite.

    Oui, vous avez fait cette remarque, mais elle ne porte pas. En effet,on ne peut affirmer que la pense souille, lorsqu'elle est associe la langueur, soit distraite. 2

    1. D'aprs le pli et les fragments cits dans la Vyfikhya : [adhytmamsamksiptam cittam katamat / yac cittam] stynamiddhasahagatam adhyt-mam [va] samnirodhasahagatam no tu vipasyanay samanvgatam, /[bahirdh viksiptam cittam katamat j yac cittam panca kmagunn ra-bhya] anuviksiptam anuvisrtam [adhytmam va vipasyansahagatam notu samnirodhena samanvgatam].samksipta, Paramartha : lio, Hiuan-tsang : isi ', samnirodha, ParamSrtha :

    ch (= samgraha) tch' (dhar), Hiuan-tsang : teh (samatha). Kiokugaobserve que, d'aprs les Sautrantikas, vipayan et samatha s'excluent.Samyutta, v. 279 : katamam ca bhikkhave ajjhattam samkhittam cittam /yam bhikkhare cittam thinamiddhasahagatam thlnamiddhasampayuttam /

    idam vuccati .... / katamam ca .... bahiddh vikkhittam cittam \ yam ....cittam bahiddh panca gune rabbha anuvikkhittam anuvisatam / idamvuccati ....

    2. middhasahagatasya klistasya niksiptatvpratijiint.Hiuan-tsang traduit : En effet [nous] n'admettons pas (pou hi = na prati-

    jnyate) que la pense souille, associe la langueur, soit distraite . De mmeParamartha : [Nous] n'tablissons pas (pou l) .... .Vy&khya : kim iti krtv viksiptatvam atra na pratijnyate / kim middha-

    sahagate citte viksiptatvam nstlti na pratijnyate hosvid vidyamnamapi viksiptatvam samksiptatvenvasthpitatvn na pratijnyate / ubhaya-thpi vycaksate / kecid vycaksate j middhasahagatt klistd yad anyatklistam tad viksiptampratijnyate j middhasahagatam tu klistam aklistamvvisesena samksiptam eveti j apare punar vycaksate / yan middhasam-yuktam tat samksiptam eva na viksiptam j yat tu visayesu visrtam tad evaviksiptam ity ato 'tra middhasamprayukte citte [viksiptatvam] na prati-jnyate.

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    22 CHAPITRE VII, 11.Mais, rpond le Vaibhasika, votre thse contredit le Sastra Il se peut. Mais mieux vaut contredire le Sastra, et non pas le

    Stra. [7 b] 'ii. Comment cette explication manque-t-elle dire le sens propre

    des diffrents termes ?Parce qu'elle indique le caractre des diverses penses d'une

    part : viksipta, lna, uddhata, avyupasnta, asamhita, abhvita,avimukta ; d'autre part : samksipta, pragrhta, etc. sans mar-quer les diffrences. 2Le Vaibhasika rpond. Il est faux que nous n'indiquions pas le

    sens spcial des diffrents termes. La qualit de souill des pen-ses viksipta, etc., est la mme ; mais nous mettons en lumire lesdfauts particuliers de ces diverses penses souilles. De mme nousmettons en lumire les qualits particulires des diverses pensesbonnes, dont d'ailleurs la bont n'est pas diffrencie. n

    Rpondons que le sens des diffrents termes n'est pas correctementtabli parce que vous manquez carter l'objection de la contradic-tion avec le Stra \ [Le Stra, en effet, dit que la pense accompagne

    1. varam sstravirodhah Vyakhy : abuddhoktam abhidharmastramity abhipryah. Comparer Kosa, i. 3, iii. 32.

    2. La souillure, klistatva, des premires penses est non diffrencie : elle con-siste dans l'association, samprayoga, avec les klesas qui se trouvent avec toutepense souille ; la bont, kusalatva, des secondes consiste dans l'associationavec les dharmas qui se trouvent avec toute bonne pense, ii. 25, 26.abhinnalaksanavacant. Vykby : sarvni tni klistny tiktnlti /

    klistatvalaksariam esm viksiptdlnm avimuktntnm / klistatvampunah klesamahbhmikaih samprayogah j samksiptapragrhtdnmcbhinnalaksanavacann nrthavisesa ukto bhavati ... / kusalatvam esmabhinnam / kim punah kusalatvam / kusalamahbhniikaih samprayogah.3. na vai noktah padrthnm arthavisesah / klistasmnye 'pi (= tulya-

    klistatve) viksiptdlnm tesm dosavisesasamdarsand ukta evrthaviesobhavati.Nous disons en effet : apy tat klistam cittam viksepayogd viksiptam jklistam kausldyayogl lnam j auddhatyayogd uddhatam ....Nous disons : lnam cittam klistam kausidyasamprayogt j uddhatamcittam klistam auddhatyasamprayogt.

    4. stravirodhasyparihrt. Vyakhy : stre hi stynamiddhasaha-gatam samksiptam uktam j stynayogena yat klistam middhasamyuktamtat samksiptam na kusalam stynasya klesamahbhmikatvt.

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 7 a-b. 23de styna-middha est samksipta. La pense unie middha, souillepar union styna, est samksipta, et elle ne peut tre bonne, car lestyna fait partie des klesamahbhmikas].

    FA si, [comme le Vaibhasika le croit], le Stra entendait, par lapense lna \ la pense uddhata, il ne parlerait pas part de lapense lna et de la pense uddhata. Or il les distingue, car il dit : Lorsque la pense est lna, ou redoute de devenir lna, ce n'estpas un moment propice pour cultiver les membres-de-Bodhi pra-srabdhi, samdhi, upeks. Lorsque la pense est uddhata ouredoute de devenir uddhata, ce n'est pas un moment propice pourcultiver les membres-de-Bodhi dharmavicaya, vrya, prti. 2

    Objection du Vaibhasika. La culture des membres de la Bodhise trouve-t-eile donc, dans le cas qui nous occupe, partielle ? 3 [Faut-il croire qu' certain moment on cultive prasrabdhi, samdhi,upeks ; certain moment dharmavicaya, vrya, prti ' ?].Non pas. Le texte entend par ' cultiver ', non pas le fait de ' serendre prsent ' (sammukhbhva), mais le fait de ' fixer l'attention

    sur ', de ' prendre pour objet ' (manasikarana= lambankarana,bhogakarana).

    Rplique du Vaibhasika \ La pense o le kausdya domine1. Les Vaibh?ikas sont d'avis que : yad eva linam lad evoddhatam, pense

    lna = pense uddhata . Nous tirons cette conclusion de leur dfinition : lnanicittatn klistam kausdyasamprayogdt ; uddhatatn cittatn klistam auddha-tyasamprayogt. (Ci-dessous, p. 24 n. 1, une autre rdaction.)

    2. yasmin samaye lnam cittatn bhavati llnabhisanki aklas tasminsamaye prarabdhisanidhytipeksabodhyangnm bhvanyh / yasminsamaye cittam uddhatam bhavaty atiddhatybhisanki aklas tasmin sa-maye dharmavicayavryaprtibodhyangnm bhvanyh.Si lna et uddhata taient confondus, le Stra dirait : Lorsque la pense est

    lna, ce n'est pas le moment pour cultiver prasrabdhi prti. Lorsque lapense est uddhata, ce n'est pas le moment pour cultiver prasrabdhi .... prti. Ou bien : Lorsque la pense est lina ou uddhata, ce n'est pas le moment pourcultiver prasrabdhi .... prti.

    3. kim punar atra bodhyangnm vyagr bhvan. Or la culture dessept membres de la Bodhi est simultane.

    4. Pour la smrti, Bhagavad a dit : smrtim khalv aham, sarvatragatmvadmi.

    5. Hiuan-tsang : Mais nous ne sommes pas en contradiction avec le Stra

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    24 CHAPITRE VII, 11.(adhikam) et o Yauddhatya est rduit (nyagbhvena vartate)reoit le nom de lna. La pense o Yauddhatya domine et o lekausdya est rduit, reoit le nom de uddhata. Ces deux pensessont donc distinctes, et le Stra peut en parler part sans contrediremon systme. [8 a] Mais, tenant compte du fait que ces deux vices,kausdya et auddhatya, coexistent, existent simultanment dans unseul faisceau mental, nous disons que la pense qui est lna estuddhata. '

    2 Nous ne prtendons pas rcuser un texte intentionnel ; mais tellen'est pas l'intention du Sutra [de dsigner comme lna une penseo kausdya domine ....]Quant la thse expose ci-dessus (p. 17 1. 3) que toute pense

    rgasamyukta unie au rga est sarga avec rga , nousdemandons quel est le sens de l'expression rgasamyukta ?

    1. Si une pense est rgasamyukta, et par consquent sarga,parce que la possession du rga continue dans la srie o se produitcette pense (rgaprptyanubandht), alors la pense du saint im-parfait ou Saiksa, mme quand elle est pure (ansrava), sera nom-me sarga : puisque le rga n'est pas compltement expuls dela srie du Saiksa (aiksasamtne rgasya svaesatvt). 3

    2. Si une pense est rgasamyukta, et sarga, par le seul faitd'tre l'objet (lambana) du rga prenant gte '', alors la penseEncore que toute pense souille soit lna et uddhata, la pense o le kausdyadomine, le Stra la nomme lna ; celle o Yauddhatya domine, le Stra lanomme uddhata. Mais [8 a], considrant leur constante association, je dis qu'ellessont unes de nature.

    1. lnarn klistam kausdyasarnyogd uddhatam klistam auddhatyasa-myogt : La pense souille est lna par association avec kausdya ; la pensesouille est uddhata par association avec auddhatya. Comparer ii, trad.p. 163-4.

    2. Vyakhya : crya ha nbhipryikam yvat stre tu nyam abhi-prya iti.3. Un Saiksa a, actuellement, une pense pure, par exemple la pense de l'im-

    permanence ; mais reste en lui la possession du rga de Kfimadhatu s'il n'est pasAnSg&min ....4. anusaynarglambanatvt, voir v. 17.

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 7 b-8 a. 25impure (ssrava) de l'Arhat sera sarga : puisque cette pense peuttre l'objet du rga d'autrui. '

    Si vous n'admettez pas que la pense de l'Arhat soit prise commeobjet par le rga d'autrui, comment cette pense sera-t-elle dite im-pure?

    Direz-vous qu'elle est impure, non pas parce qu'elle serait l'objetdu rga d'autrui, mais parce qu'elle est l'objet d'une passion d'objetgnral (smnyaklea, v. 12, savoir de Yavidy ou moha)d'autrui ? Dans cette hypothse, ne dites pas que cette pense estsarga, avec rga ; dites qu'elle est samoha, avec moha ,puisqu'elle est l'objet du moha d'autrui.

    Mais, dirons-nous, aucune des explications proposes n'est valable.En effet la connaissance de la pense d'autrui (paracittajhna) neporte pas sur les possessions qui peuvent se trouver dans la sried'autrui. Par consquent lorsque je connais la pense d'autrui commesarga, cette pense d'autrui n'est pas sarga parce que rga-samyukta, unie rga dans ce sens qu'elle serait accompagne(sahita) de la possession de rga, dans ce sens qu'elle se trouveraitdans une srie d'o cette possession n'est pas expulse.La connaissance de la pense d'autrui ne connat pas non plus le

    rga qui prendrait pour objet la pense d'autrui, le rga qui seraitl'objet de la pense d'autrui.Donc une pense n'est pas dite sarga par le fait de rgasamyoga,par le fait d'tre unie rga au double sens propos.Objection ? S'il en est ainsi, quelle est la pense sarga ?Vasubandhu. Il faut dterminer l'intention du Stra. Est sarga

    avec rga , non pas la pense rgasamyukta unie rga ,1. Les penses de l'Arhat qui font partie du chemin d'Arhat ne sont jamais

    impures car ces penses sont pures par dfinition et ne sont pas l'objet despassions d'autrui prenant gte , v. 18 a-b ; mais ses penses mondaines (sam-vrtijfina), comme son corps, sont impures (ssrava) en ce sens que les passionsd'autrui peuvent y prendre gte (i. 4 b). Voir viii. 25 c.Observons que Paramartha traduit trs nettement : Si une pense est sargapar le fait qu'elle prend le rga pour objet : ... yun y wi king kiai

    2. Les deuximes matres, ci-dessus p. 17 n. 5.

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    26 CHAPITRE VII, 11-12 b.mais la pense rgasamprayukta, associe rga , la penseo le rga existe actuellement. Est vigatardga, sans rga , lapense qui n'est pas associe rga, quand bien mme cette penseserait accompagne de la possession du rga.

    Objection. L'expression vigatarga ne peut avoir ce sens ; carun autre Sitra dit que la pense vigatarga, vigatadvcsa, vigata-moha, ne retombe pas dans la triple existence. Or si celte pense estaccompagne de la possession du rga, etc., elle retombera.

    Vasubandhu. Cet autre Stra entend par vigatarga citta levigatargaprpti citta, la pense qui n'est pas accompagne de lapossession du rga .

    Objection. N'avons-nous pas rfut votre opinion ? [8 b] Nousavons dit en effet (p. 18 1. 1) que, si on nomme vigatarga une pen-se dissocie du rga (rgena asamprayuktam), c'est--dire unepense o le rga n'est pas actuellement en exercice, on devra nom-mer vigatarga toute pense associe une autre passion. Or on nedit pas d'une pense associe la haine qu'elle est vigatarga, sansrga .

    Vasubandhu. Il n'y a pas faute dire que la pense dissociedu rga est vigatarga. Mais on ne considre pas la pense disso-cie du rga et associe la haine comme tant vigatarga, maisbien comme tant avec haine (sadvesa) en la distinguant parson caractre spcifique qui est d'tre associe la haine . 'Le paracittajnna atteint-il l'objet de la pense d'autrui, atteint-

    il la pense d'autrui en tant que celle-ci connat ? Non. Quand onconnat la pense d'autrui, on ne voit pas l'objet de cette pense ; onne voit pas cette pense en tant qu'elle connat : on sait seulementqu'elle est souille (klista), etc. ; on ne connat pas l'objet, couleur,etc., en raison duquel elle est souille. S'il en tait autrement, le para-cittajnna porterait sur le rpa, etc., et ne serait plus paracitta-jnna ; le paracittajnna pourrait porter sur lui-mme : car la per-

    1. na tu tad dvesdisamprayuktam cittam vigatargam iti grhyate kimtarhi sadvesam samoham ity evamdi dvesdisamprayogatay viistatvt.

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 8 a-9 a. 27sonne dont je connais la pense peut au mme moment connatre mapropre pense.

    Les caractres du paracittajflna sont dtermins : il connat lecaractre individuel d'une chose (dravya-svalaksana) et non pasles samvrtisat-smnyalaksanas ; il connat pense-mentaux (citta-caitta) et non pas matire (rpa), actuels et non pas passs oufuturs, d'autrui et non pas de soi, du domaine du Kmadhatuet du Rpadhatu, e^ non pas d'rpyadhtu, ou bien encore pen-se et mentaux purs (ansrava), de la catgorie laquelle ilappartient lui-mme (sabhga) : pur, il connat pense-mentaux purs,impur (ssrava), il connat pense et mentaux impurs. Le para-cittajflna est incompatible avec le daranamrga et Ynantarya-mrga ; avec le snyatsamdhi et Ynimittasamdhi, commeaussi avec le ksayajflna et Yanutpdajhna. Les autres conditionsne sont pas exclues : le paracittajflna est donc compatible avec lebhvanmrga (vimukti et visesamrgas), Yapranihitasamdhietc. [9 a].

    L'expos du paracittajflna est termin.12 a-b. Les autres ont quatorze aspects en excluant l'aspect ' vide '

    et l'aspect ' non soi \ 'Les autres sont le ksayajhna et Yanutpdajhna.L'un et l'autre comportent quatorze aspects (vii. 13 a), en excluant

    l'aspect nya (vide) et l'aspect antmaka (non soi). En effet, ces deuxjflnas, bien qu'ils soient de vrit absolue (pramrthika) 2 ,participent cependant la convention (samvrti) (vi. 4) n ; ils sontdonc trangers aux aspects nya et antmaka. Lorsque l'asctesort de la contemplation (vipayan) o sont raliss les jflnas devrit absolue (pramrthika), par la force de ces jhnas se pro-

    1. lhag ma rnara pa bcu bzhi can / ston dan bdag med ma gtogs so su [sesamcaturdaskram nyntmakavarjitam /]2. paramrthanimitte paramrthena va dvyatahprmrthike. Bien

    qu'ils aient pour objet la chose relle .3. Voir ci-dessus p. 10, 1. 13.

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    28 CHAPITRE VII, 12.duisent des jnnas postrieurs (prsthajta) ' qui sont de samvrti,de vrit conventionnelle : ksln me jtih, usitam brahmaca-ryam, krtam karaniyam, nparam asmd bhavam prajnmi 2 .Les deux jnnas de ksaya et d'anufpda participent donc lasamvrli (tayoh samvrtibhajanam), non en eux-mmes et par dfini-tion (na mnkhyavrtty), mais par leur coulement (nisyandena).Y a-t-il des aspects (kdra) purs (ansrava) en dehors des seizeaspects ?12 c-d. Il n'y a pas d'aspects purs (amala) en dehors des seize.

    D'autres, d'aprs le Sastra, affirment qu'il y en a. 'Les matres du KasmTr disent qu'il n'y a pas d'aspects purs en

    dehors des seize. Les matres trangers (bhya) maintiennent l'opi-nion oppose. [Opinion des autres matres de p. 11, 1. 1]En raison du Mulasastra 1 : Peut-on distinguer les dharmas

    1. Voir ci-dessus p. 10, 1. 5.2. La naissance est puise pour moi : c'est--dire : l'origine est abandonne ;

    c'est voir la vrit de l'origine sous quatre aspects (vii. 13 a) ; La vie religieuseest pratique : quatre aspects du chemin ; Ce qui devait tre fait est fait :quatre aspects de la destruction ; Je ne vois pas d'existence ultrieure : deuxaspects de la vrit de la douleur, impermanence et douleur.Parmi les commentaires de cette formule quatre branches, Samantapasfldika,

    i. 168.Des remarques, que je souhaiterais mieux assures, dans Nirvana (1925),

    p. 60.3. dri med bcu drug gzhan rnam med / gzhan yod ces pa bstan bcos las4 anityato duhkhatah snyato 'ntmato hetutah samudayatah pra-

    bhavatah. pratyayatah asty tat sthanam asty etad vastu yogavihitatovijnlyt.

    [La VyakhyR explique : asty tat sthanam ity asty tal laksanam ity ar-thah I asty etad vastv ity ayant hetur ity arthah / yogavihitato vijnydity avipartato vijnyd ity arthah]

    D'aprs l'diteur japonais du Kosa, extrait de VijfiSnakaya, 6, 17, 7, 5. Cetteformule et la formule de la vue incorrecte (ci-dessous p. 29, 1. 18) sont rptes satit (avec des variantes) dans le VijnSnakaya, au sujet de multiples sortes depense : Une pense appartenant au Kmadhatu connait-elle 1. les dharmasdu Kfima, 2. les dharmas du Rpa, 3. les dharmas de Prpya, 4. les dharmasnon inclus aux Dhatus, 5. les dharmas du Kma et du Rpa ... ? . Cette pen-se est bonne, mauvaise, non dfinie, abandonner par la vue de la douleur, etc.

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 9 a-b. 29appartenant au Kamadhatu par une pense non incluse aux Dhatus(apratisamyukta, c'est--dire ansrava) ? On peut les distinguer, savoir on peut les distinguer tels qu'ils sont (yogavihitatas), commeimpermanents, douleur, vides, impersonnels, cause, cause approchante[9 b], cause prochaine, cause spcificatrice ; il y a ce caractre (sthna),il y a cette cause (vastu). On doit donc considrer les aspects spcifis par les expressionsasty tat sthnam, asty etad vastu, comme deux aspects purs quis'ajoutent aux huit aspects de diihkha et de samudaya.D'aprs les matres du Kasmr, le Sastra n'enseigne pas l'existencede deux aspects supplmentaires. Il faut comprendre il y aconvenance (asty ayam yogah) qu'une pense pure distingue cesdharmas comme impermanents ,

    Les matres trangers rpondent que cette interprtation n'est pasadmissible. Car, si le Sastra employait les termes asty tat sthnam...sans viser des aspects purs, mais seulement par simple phrasologie,il les emploierait aussi dans un passage parallle, savoir lorsqu'ilexplique : Peut-on distinguer les dharmas appartenant au Kama-dhatu par une pense susceptible d'tre abandonne par la vue desvrits ? Oui, on peut les distinguer, savoir, on s'attache, onhat, on s'enorgueillit, on erre, on distingue erronment ces dharmascomme moi, mien (kyadrsti), comme ternels, anantissables (anta-grhadrsti), comme non-cause, non-action, inexistants (mithy-La manire dont une pense voit les divers dharmas dpend de sa nature et dela nature de ces dharmas.

    Je ne trouve pas le passage o le Vijnanakya explique la manire dont unepense non incluse aux Dhatus voit les dharmas du Kamadhatu. Mais il s'ex-plique sur les penses de Saiksa et d'Asaiksa (qui sont les deux sortes de pensesnon-incluses aux Dhatus), xxiii. 9, fol. 30 h. Son texte est identique celui quecite Vasuhandhu, avec cette diffrence que la formule asty tat sthvam astyetad vastu est prcde des mots asty eso hetuh (?), asty esa utpda (?). (Aussi27 b 15, 29 b 1, et passim)

    La pense de Saiksa ou d'Asaiksa ne connat les dharmas de Kama que sousles aspects des deux premires vrits (anitya pratyayatas) ; la pensebonne de Kama connat encore les dharmas sous les aspects que Vasubandhu aspcifis (vi. 49 d) comme caractristiques du chemin mondain : audrikatas,duhkhilatas, varanatas, et encore alyatas, etc. (fol. 43 b 17).

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    30 CHAPITRE vu, 13 a.drsti), comme suprmes, excellents, distingus, suprieurs (drstipa-rmara), comme purification, dlivrance, salut (slavratapar-marsa), avec anxit, dissentiment, doute (vicikits) \ Ce textedevrait porter les expressions asty tat sthnam..., si celles-ci signi-fiaient seulement asty ayam yogah, dans le sens qu'il est fatal qu'unepense susceptible d'tre abandonne par la vue des vrits considreles dharmas comme mien, comme moi....

    Combien de choses (dravya) constituent les seize aspects (akra) ?[10 a]13 a. Les aspects constituent seize choses. 2Certains matres disent que les aspects, seize par le nom, ne sont

    que sept en fait (dravyatas). Les quatre aspects de la vrit de ladouleur sont en fait distincts les uns des autres. Les aspects desautres vrits, sous leur quadruple nom, ne constituent qu'une chosepour chaque vrit : hetu, samudaya, prabhava, pratyaya sontsynonymes et ne sont qu'un aspect ; de mme Sakra, Indra, Puram-

    1. tmata tmlyata ucchedatah svatato 'hetuto 'kriyto 'pavdato 'gra-tuit sresthato visistatah paramatah uddhito muktito nairynikatah kn-ksto vimatito vicikitsto rajyeta dvisyn manyeta muhyed ayogavihitatovijanlyt.La vue des vrits carte (au moins partiellement) rga dvesa mna moha.

    Une pense abandonner par la vue des vrits aura rga, etc. ; le texte ditdonc rajyeta, etc. Cette pense n'est pas libre de satkyadrsti, donc elle consi-dre les dharmas comme tman et tmya ; elle n'est pas libre d'antagrha-drsti, donc elle considre les dharmas comme destins prir (uccheda) oucomme ternels (svata)On a cette formule Vijfianak&ya fol. 2G b 11, 29 b 6, 42 b 8, et ailleurs.

    2. rdzas su main pa bcu drug go = dravyatah sodakrh. Vibhasfl,79, 3 ; Nanjio 1287, 6, 6.

    Les kras des Vimoksamukhas, viii. 24.La spcification des kras de l'Abbidharma ne se retrouve pas dans l'Abbi-dhamma (voir par exemple Patisambbidamagga, i, 107, 118, 241, Visuddhi, 494) ;

    elle n'est pas canonique : Anguttara, i. 38 (liste de sains), iv. 422 o l'ascteconsidre l'Amat-dhtu comme sanla, panlta, etc., et les choses de l'tage o ilse trouve comme dtikkha, roga, ganda, etc. On a vu vi. 49, les kras duchemin mondain : nous aurions d observer que Vasubandhu s'inspire du Vijfia-nakaya, fol. 59 b, 1. 18 et ailleurs.

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 9 b-10 b. 31dara sont les noms diffrents d'une mme personne. Les asctes(yoginas) contempleront, part, les quatre aspects de la vrit de ladouleur, et l'un quelconque (ekaikam) des aspects hetu, etc., pour lestrois autres vrits. 'Mais les Vaibhsikas soutiennent que les seize aspects existent en

    l'ait, [car ils doivent tre contempls un un]. 2i. Pour la vrit de la douleur (duhkhasatya) :1. anitya, impermanent, parce que naissant en dpendance des

    causes (pratyaydhmatvdt= pratyayapratibaddhajanmatvt).2. duhkha, douloureux, parce que pnible de sa nature (pdant-makatvt) (vi. 3).

    3. nya, vide, en tant qu'en contradiction avec la vue de mien (tmyadrstivipaksa).

    4. antmaka, impersonnel, en tant qu'en contradiction avec lavue de moi (tmadrsti).

    ii. Pour la vrit de l'origine (samudayasatya) :1. hetu, cause, parce qu'ayant le caractre de la semence (bja-

    dharmayogena). Le hetu est la cause lointaine. Le mot yoga=nyya.

    2. samudaya, origine, en tant que produisant (prcidurbhvayo-gena). C'est la cause prochaine (samnikrsta) : ce dont un dharmaprend immdiatement naissance (utpadycde) ou origine (samudeti).

    3. prabhava, causation successive, en tant que constituant srie(prabandhayogena, samtatiyogena) .semence, pousse, tige ...4. pratyaya, en tant que ralisant un effet en causation conjugue

    (abhinispcidanayogena) ; par exemple, le complexe (smagrl) desco-facteurs (pratyaya) terre, bton, roue, corde, eau, etc. ralisela cruche (Voir ii. 64). [10 b]

    iii. Pour la vrit de la destruction (nirodhasatya) ;1. nirodha, destruction, en raison de l'abolition (ksaya) des skan-dhas [impurs].1. duhkhkrm caturah prthag yoginah sammukhknryus, hetvdyk-rnm ekaikam ity ekyamatam f dravyatah sodaseti vaibhsik varna-yanti.2. De ceci il rsulte que Yabhisamaya est anuprva, vi. 27.

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    32 CHAPITRE VII, 13 a.2. nta, calme, en raison de l'extinction des trois feux, rga,

    dvesa et moha (viii. 26 c).3. pranlta, excellent, en raison de l'absence de toute peine (niru-

    padravatvt) (upadrava = duhkha).4. nihsarana, salvifique , parce que dissoci de toute cause de

    peine (sarvpakslaviyuktatvt = sarvaduhkhakranavimukta-tvt).

    iv. Pour la vrit du chemin (nicrgasatya) :1. mrga, chemin, parce qu'on le parcourt (gamanrthena) vers

    le Nirvana. '2. nyya, raisonnable ou pratique, parce que yogayukta, c'est--

    dire upapaUiyukta ou upyayukta, muni de preuves, muni de res-sources ou moyens.

    3. pratipad, obtention, parce qu'il fait obtenir correctement (sa-myakpratipdanrthena), c'est--dire qu'on obtient par lui le Nir-vana.

    4. nairynika, sortie dfinitive (atyantam nirynya prahha-vati), parce qu'il fait passer au del d'une manire dfinitive.

    Il y a une seconde exgse :i. 1. anitya, parce que non dfinitif (antyantika).2. duhkha, parce que semblable un fardeau. 23. nya, parce que vide de purusa (agent, etc.).4. antmaka, parce que n'obissant pas la volont. ii. 1. hetu, parce qu'il y a arrive de l (gamanayogena) ; la

    racine hi signifie gati ; hetu signifie hinoty asmt. 4

    1. Sur le sens de mrga et pratipad, vi. 65 b-d, 66 a, vii. 28 c.2. abhinysabhfitatvad iti \ bhrabhtatvd ity arthah / duhkhena bha-

    rabhtena hi sa pudgalo bhidyate / apakramyata ity arthah.3. akmakritvd iti j kmatah kartum llam asyeti kmakr / na k-makry akmakr j tadbhvd antm / stre 'py ayant artha uktah /rpam ced bhiksava tm abhavisyan na rpam tmavybdhya sam-

    varteta / abhyeta ca rpe evam bhavatv evam ma bhd iti kmakry t-meti (Samyutta, iii. 66, variantes).

    4. niruktiparigraht j hetur gamanayogeneti hi galau hinoty asmd itihetuh j asmd utpadyata ity arthah /

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 10 b. 332. samudaya, parce qu'il y a mersion (unmajjana) : le dharma

    merge pour ainsi dire (umnajjativa) du futur. '3. prabhava, en tant que procession. 24. pratyaya, en tant que fondement, c'est--dire lment essentiel

    de l'action de gnration. 3iii. 1. nirodha, en raison de la cessation du duhkha ancien et de

    la non continuation en duhkha ultrieur. 42. snta, parce que dlivr (vimukta) des trois samskrtalaksanas

    (ii. 45 c).3. pranta, parce que absolument bon (paramrthaiibha) (iv.

    8 c).4. nihsarana, parce que suprmement rassurant (iv. 8 b). 5iv. 1. mrga, parce qu'oppos mithymrga.2. nyya, parce qu'oppos au non-nyya.3. pratipad, parce que non en contradiction avec la ville du Nir-

    vana (nirvnapurvirodhanrthena). 64. nairynika, parce que rejetant, abandonnant le triple bhava,

    l'existence des trois sphres.Puisque les anciennes explications divergent, il nous est permis de

    prsenter une troisime explication :i. I. anitya, parce qu'il nat et prit.

    2. duhkha, parce que rpugnant la pense des ryas (vi. p. 124).3. nya, parce qu'il ne s'y trouve pas d'tman.4. antmaka, parce que ce n'est pas un tman.

    1. unmajjanayogeneti / angatd adhvana unmajjatvety arthah (Com-parer v. 27, trad. p. 65).

    2. prasaranayogeneti prabandhayogena.3. pratisaranrthena pratyaya iti / janikriytn prati pradhnabhta ityabhipryah.4. asambandhoparamd iti / prvasya duhkhasyoparamt / uttarasy-sambandha uparamo nirodha ity arthah.5. paramsvsakaratvd iti sarvaduhkhocchitty paramaksematvt.

    Comp. vi. 60 a.6. yasmd anena nirvnapiiram na virudhyate na visamvdyate kitn

    tarhi pratipadyata evety atah pratipat / pratipadyate 'nayeti krtv.Hiuan-tsang : va, entre dans la ville de Nirv&na .Comparer vi. 68 : pratipan nirvnapratipdant. 3

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    34 chapitre vii, 13 a.ii. 1. Les quatre aspects de la seconde vrit : hetu, samudaya,

    prabhava et pratyaya, s'expliquent d'aprs le Satra [11 a]: Lescinq updnaskandhas (skandhas impurs, i. 8 a) sont chandam-laka, chandasamudaya, chandajtya, chandaprabhava , c'est--dire ont le chanda (= souhait= trsn= soif) pour racine (mla)ou hetu, cause initiale, pour cause qui amne (samudaya), pourcause spcificatrice (chandajtya= chandapratyaya), pour causeprochaine (prabhava) '. La seule diffrence entre le Stra et leSastra, c'est que celui-ci place l'aspect pratyaya en dernier lieu, etnon pas l'aspect prabhava. 2

    Quelle est la diffrence entre ces quatre sortes de procession ?A. On doit distinguer quatre tats ou formes (avasth) du chanda :

    1. asmity abhedena ou tmabhvacchanda ; 3 2. sym ity abhe-dena punarbhavacchandah ; 4 3. ittham sym iti bhedena punar-bhavacchandah ; 3 4. pratisamdhibandhacchanda ou karmbhi-

    1. Ces explications d'aprs les gloses et le contexte. VyfikhyS : chandam-lak iti chandahetuk ity arthah. trsnparyya iha chandah. chan-dasamuday iti chandasamutksam (?) ity arthah (lire samutthn ?). chandajtya iti chandapratyaya ity arthah.

    Paramfirtha traduit jtiya par chng, natre , et prabhava par yeou, bhava ;Hiuan-tsang a respectivement Iti, espce et chng, natre .Samyutta, iii. 100, Majjhima, iii. 16 : paficupdnakkhandh kimmfdaka ....chandamlak.. Dans un autre contexte, Anguttara, iv. 400 : tanhmlaka.On a Patisambhidfimagga, ii. 111: jarmaranam kimnidnam kimsamu-dayam kimjtikam kimpabhavam.2. Vyfikhya : prabhavasabdah kevalam pact pathitavyah / bhidhrmi-

    kaif iti vkhydhyhrah / strnusaranam ht kartavyam ity abhipryah. Les bhidh&rmikas, dans la liste des aspects de cette vrit, devraient placerl'aspect prabhava aprs l'aspect pratyaya ; car il faut se rgler sur le Stra.

    3. Bhfisya et VyakhyS : samastesu pancaspdnaskandhesv asmity abhe-dena [prakrntaraviistasyapratyutpannasya tmabhvavastuno 'nlam-banatas traiyadhviktmabhvnlambanato va tmabhvaprarthan]tmabhvacchandah prathamah.

    4. sym ity abhedeneti [punarbhavamtraprrthan na viesarpprrthan iti] dvityah.

    5. ittham sym iti [idamprakrah sym iti] bhedena punarbhavacchan-das trtiyah.

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 10 b-11 a. 35samskracchanda. ' C'est--dire : 1. l'affection qu'on prouvepour soi-mme lorsqu'on pense : je suis , sans distinguer autre-ment le moi actuel, sans penser au moi pass ou futur ; 2. ledsir de rexistence sans autre spcification ; 3. le dsir d'une cer-taine rexistence ; 4. le dsir de la rincarnation, le dsir qui faitaccomplir un certain acte.Le premier chanda est la cause initiale (dikrana) de la douleur comme la semence est la cause initiale du fruit ; il reoit le

    nom de hetu. *Le second est ce qui amne la rexistence comme la productionde la pousse, tige, etc., est un processus causal (samudaya) quiamne le fruit ; il reoit donc le nom de samudaya, cause qui amne.Le troisime est la cause qui dtermine la qualit de la douleur, comme le champ, l'eau, la fumure, etc., dterminent le vrya, le

    vipka, le prabhva du fruit ; il reoit donc le nom de pratyaya,cause spcificatrice. 3Le quatrime est la cause dont surgit le fruit comme la fleurest la cause du fruit ; on le nomme donc prabhva. i

    1. pratisamdhibandhacchanda caturtha iti karmbhisamskrachandova.pratisamdhir eva bandhah / pratisamdher eva va bandhah pratisamdhi-bandhah j tatra chandah prrthaneti caturthah / karmbhisamskrachan-do va caturthah ... / karmano vbhisamskrah / tatra cchandah j evamcaivam ca dnam dsyrnt.2. Les cinq updnaskandhas sont donc dits avoir pour mla ou hetu cettesorte de chanda.

    3. trtyacchanda ittham sym iti tajjtyaduhkhapratyaya iti / yatpra-krah pnnarbhavacchandas tatprakrasya duhkhasya pratyayah sambha-vati I tasya viesarpatvd visesarpamphalam utpadyata ity abhipryah /phlasyeva ksetrodakapsydikam iti / psih (?) usko gomayah / diab-dena vttapdir grhyate / tato 'pi hi phalasampad iti / viryam stavryatusmavryateti / vipkah usmaparinmat madhuraparinmateti / prabh-vah smarthyavisesah j tadyathmlatve tuye bjaprakarasah pittamjanayati / malakarasas tu amayatlti.Sur vrya, vipka et prabhva d'un fruit de la terre comme aliment, ou d'une

    drogue, Sarvadarsanasamgraha, 16, 22, Kandal, 130, Suruta, i. 1 et 40.4. Bhasya : tala eva tatsambhavt phlasyeva puspvasnam Vykhya :

    tata eva pratisamdhibandhacchandt pratisamdhibandhasya punarbhava-laksanasya sambhavd utpdt I ... yath puspvasnam phalasya pra-bhavas tadvat.

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    36 CHAPITRE vu, 13 a.Le quatrime chanda est la cause immdiate (sksd dhetuh) ;

    les trois autres sont des causes mdiates (pramparyena hetavah).B. Et encore (atha ca), d'aprs le Stra ', il y a deux groupes de

    cinq trsnvicritas modes de la soif , et deux groupes de quatre,qui sont respectivement les quatre chandas tudis ci-dessus. Lesdeux premiers chandas sont de cinq aspects, les deux derniers dequatre. [11 b]

    a. Lorsqu'on pense asmi, je suis , se produit Vtmabhva-chanda gnral, affection pour sa propre personne sans dtermina-tion , lequel est quintuple : ittham asmi, evam asmi, anyathsmi,sad asmi, asad asmi : Je suis tel ; je suis de mme [qu'aupar-avant] ; je suis diffremment ; je suis quelque chose qui est ; je suisquelque chose qui n'est pas.

    b. Lorsqu'on pense bhavisymi, je serai , se produit le punar-bhavacchanda gnral, soif de rexistence sans dtermination ,lui aussi quintuple : ittham bhavisymi, evam bhavisymi, anyathbhavisymi, sad bhavisymi, asad bhavisymi : Je serai tel ; jeserai de mme ....

    c. Se produit le punarbhavacchanda particularis, quadruple :sym, ittham sym, evam sym, anyath sym : Que je sois ;que je sois tel ; que je sois de mme ; que je sois diffremment.

    d. Se produit le pratisamdhibandhachanda, quadruple : api nusym, apttham sym, apy evam sym, apy anyath syam : Ilfaut absolument que je sois, que je sois tel, de mme, diffremment. 2

    1. Paramrtha : D'aprs le Stra des trsnvicritas, il y a deux groupes decinq, deux groupes de quatre . Tout ce qui suit jusque p. 37 1. 3 est omis.

    Notre texte prsente une troite parent avec Anguttara, ii. 212, sur les dix-huittanhvicaritas, o les lectures sont incertaines, et Vibhanga, 392-400, o ellessont sres mais restent difficiles interprter (Mrs Rhys Davids a eu la grandebont de me communiquer le texte de Sammohavinodan et de Manorathapran,voir note p. suivante).On peut rapprocher la liste : Existai-je dans le pass ? ... , Kosa, iii. 22 c,Majjhima, i. 8, i, 111, Visuddhimagga, 599, Madhyamakavrtti, 593.

    D'aprs II trad. 281, chanda est relatif au futur.2. trsnvicaritnm dvau pancakau ganau dvau catuskau catvrachanda yathkramam bhavanti j prathamacchandah panckrah / ka-

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 11 a-12 a. 37Les premiers chandas sont la cause initiale (dikarana) de la

    douleur ; ils sont donc le hetu.... Le reste comme ci-dessus.iii. 1. nirodha, parce que coupure de la transmigration. '2. nta, parce que cessation (uparama) de toute douleur, ainsi

    qu'il est dit : Tous les samskras, Bhiksus, sont douleur ; le seulNirvana est absolument calme . 2

    3. pranta, parce que sans suprieur (anutlara).4. nihsarana, parce que sans retour (avivartya ?).iv. 1. mrga, parce que semblable un chemin droit.2. nydya, parce que vrai. 3 [12 a]3. pratipad, parce que dtermin ou exclusif (pratiniyat) :

    c'est--dire on arrive par ce chemin et non par un autre \ comme iltham I asmti bhiksavah saty tmadrstati satym ittham asmlti bhavatiidamprakro 'smlti bhavati / tadyogt trsnm utpdayatlty arthah / evamasmlti yathprvam eva nnyathety arthah / anyathsmti anyena prak-rena varnabalapratibhndidarsant / sad asmti bhavati \ viparyaydasad asmlti / ayant abhedena pancadhtmabhvacchandah prathamah jjbhavisymlty asya bhavatlti ssvatariipena / na bhavisymlty ucchedar-pena I ittham bhavisymti vistarena prvavad vykhynam ity ayantabhedena pancadh punarbhavacchando dvitlyah // sym ity asya bhavati jittham sym evam sym anyath sym ity asya bhavatlty ayant bhedenacaturdh punarbhavacchandas trtlyah // api nu sym ity asya bhavati /aplitham sym apy evam sym apy anyath sym ity asya caturdh pra-tisamdhibandhacchandas caturthah.Le Vibhanga, au lieu de sad asmlti et asad asmlti a 1. as' asmlti (== nicco'smi ...) et 2. st'asmlti ou saVasmi (= ucchissmi na bhavissmi). Lecommentaire dit : atthlti asa j niccass' tant adhivacanam. Mrs Rhys Davidsremarque : as - asa asan asanto mauvais >, Jataka iv. 435 : satamva asan (accusatif singulier). On aurait : je suis mauvais, je suis bon . LaManorathaprani explique sata par sldati dans le sens de anicca : c'est l'expli-cation que nous avons rencontre pour satkya, Kosa, v. p. 16.

    Le commentaire du Vibhanga entend sym = Serai-je ? .1. L'original est peut-tre pravrttyupacchedt. Sur pravrtti, ii. 6. Peut-tre vattpaccheda = vartmopaccheda que je pense qu'il faut lire Mahftvastu,

    ii. 285, iii. 200, cit Kosa, ii. trad. p. 285, note.2. Samyukta, 17, 16.3. Peut-tre yathbhtavartant.4. praliniyatatvt pratipad iti / pratiniyat pat padanam pratipat jkatham punah pratiniyat j anayaiva tadgamant.

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    38 CHAPITRE VII, 13 a-c.est dit : Ce chemin mne la puret, les autres systmes n'y mnentpas .

    4. nairynika, parce que sparant dfinitivement de la tripleexistence (bhava).

    [Quatrime explication]. 'i. En outre, c'est pour gurir les gens qui nourrissent les vues de

    nitya, sukha, tmya et tman que sont tablis les aspects (kra)de anitya, duhkha, nya, antmaka. -

    ii. 1. L'aspect hetu s'oppose la vue : Il n'y a pas de cause (nsti hetuh). (v. 7, trad. p. 18)

    2. L'aspect samudaya s'oppose la vue : La cause est unique soit svara, soit le pradhna (ii. 64). La cause est un complexe(samudayo hetuh).

    3. L'aspect prabhava s'oppose la vue d'volution (parinma-drsti), la thorie que le bhva, existant d'abord, se transforme : lebhva commence. 3

    4. L'aspect pratyaya s'oppose la vue que le monde est cr parun tre intelligent (buddhiprvakrtadrsti) (iv. 1) : les choses nais-sent de telles et telles causes, d'une multiplicit de causes. 4

    iii. 1. L'aspect nirodha s'sppose la vue : Il n'y a pas de dli-vrance .

    2. L'aspect nta s'oppose la vue : La dlivrance est douleur .3. L'aspect pranlta s'oppose la vue que le bonheur des dhynas

    et des sampattis est excellent (pranlta). (v. 7, trad. p. 18).

    1. Dans son petit trait, Samghabhadra prend son compte cette explicationpour dmontrer que les aspects sont bien au nombre de seize.

    2. nitydidrsticaritnmpudgalnm pratipaksena. Vyfikhya : nityamsukham tmyam tmeti ca drsti caritam esm ta ime nityasukhatmy-tmadrsticarith.

    3. dibhvo 'yatn na tu prvam avasthitah parinamata iti. Voir v. 26,trad. p. 54, n. 3 ; iii. 50 a.

    4. nedam svarabiiddhikrtatn jagat / kim tarhi tattatprattam tat tadbhavatti / vpsrtho hi pratisabdah j tasmd anekapratyayajanitamjagaditi jnpitam bhavati.Le sens de pratyaya et de prattyasamutpda est discut Kosa ? iii. 28,

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 12 a. 394. L'aspect nihsarana s'oppose la vue que la dlivrance est

    sujette chute, n'est pas dfinitive.iv. Les aspects mrga, nyya, pratipad, nairynika, s'opposent

    respectivement aux vues qu'il n'y a pas de chemin, qu'un faux chemin(mithy) est le chemin, qu'il y a un autre chemin, que le chemin estsujet chute.13 b. Les aspects sont prajn. 'Les aspects, kras, sont de leur nature le mental prajh, discer-

    nement, (ii. 24)Mais, disons-nous, s'il en est ainsi, \& prajn, la connaissance qui

    discerne les dharmas, ne sera pas munie des kras, car la prajnne peut tre associe (samprayukta) prajn. Il est donc correctde dire avec les Sautrantikas que YJcra est le mode de per-ception (grahana) des objets par la pense et les mentaux (citta-caitta). J

    Est-ce seulement la prajh qui peroit (grah) les caractres (vise-sa) (i. 14 c) des objets ?13 b-c. Peroit, tout ce qui a un objet.La prajfia et tous les autres dharmas qui ont un objet (s-

    lamba) ' peroivent.1. 13 b-d : rnara pa ses rab dan bcas pahi / dmigs dan bcas pas hdzin par byed /yod pa thams cad gzun bya yin.Sur kra, ii. 34 b-d, trad. p. 176, note 5.2. evam lu yuktam syd iti sautrntikamatam j lambanagrahanapra-kra krah.Cette explication est satisfaisante, car on conoit bien que la prajn la con-

    naissance discernante (ii. 24) prenne les aspects , c'est--dire saisisse d'unecertaine manire (comme impermanentes, etc.) les choses (lambana). En outrecette explication rend compte du mot kra :On prend lambana le son ; on prend prakra la finale kra, et on akra en supprimant -lambanagrahanapra-

    3. slamb iti / lambety krantam etac chabdarpam ghanantatn valamba iti / sahlambay sahlambena va vartante slambh slambanity arthah.

    Sur les dharmas qui ont un objet , Kosa, ii. 34 b. Kathavatthu, ix. 3-7 ;Vibhanga, 428, Dhammasangani, 1185, 1508. La Madhyamakavrtti, 84, citePgama : slamban dharmh katame / sarve cittacaitth.

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 12 a-13 a. 4114 c-d. Dans neuf, celui qu'on appelle anvaya. 'Uanvayajnna est obtenu dans les six terres qui viennent d'tre

    dites, et, en outre, dans trois rpyas.14 d. Six jnnas, de mme. 2Six jfinas, duhkha, samadaya, nirodha, mrga, ksaya, anut-

    pda, lorsqu'on les considre d'ensemble, sont obtenus dans neufterres ; lorsqu'ils font partie du dharmajina, ils sont obtenus danssix terres ; lorsqu'ils font partie de Yanvayajnna, ils sont obtenusdans neuf terres.15 a. Le paracittaj hna, dans les quatre dhynas.Le paracttajnna n'est obtenu que dans les quatre dhynas, et

    non pas ailleurs.15 b. Il a pour point d'appui une personne du Kama et du Rpa. 4Les tres du Kama et du Ropa ralisent (sammukhbhva) le

    paracttajnna.15 c. Le dharmajina, une personne du Kama.

    1. dgu na / rjes ses bya = [navasti tv anvaykhyam]2. de bzhin drug = [tathaiva sat //]8. gzhan yid ses bsam gtan bzhi na [caturdhyne paramanojnnam]4. de ni hdod dan gzugs rten can5. chos ces bya ba hdod rten can [kmsrayam tu dharmkhyam]On entend bien que des tres ns dans l'Arpya ne puissent actualiser ledharmajnna qui a pour objet la douleur, l'origine, etc. du Kama. Mais pour-

    quoi les tres ns dans le Rpa en sont-ils incapables ? Nous avons vu qu'unhomme actualise ce jrina en entrant dans les dhynas (qui sont du Rpa) (vii.14 c). Quelques-uns disent : Le dharmajnna a pour fin la dtestation (vidsan) du Kama ; or une personne ne dans le Rpa a abandonn le Kamapar le fait mme qu'elle a transmigr dans une terre de dtachement [du Kama](vairgyabhtlmisamcrt) ; le dharmajnna n'a donc pas natre. Autre lecas d'un homme < dtach du Kama (vtarga) [et entr en dhyna grce cedtachement] : il peut actualiser le dharmajnna parce que son existence dansle Kama n'est pas puise (kmadhtnpapatteh svasesatvt). Samgha-bhadra explique autrement pourquoi le dharmajnna ne peut tre actualis quepar des tres du Kamadhatu : tatsampattivyutthnacittnm kmadhtv

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    42 CHAPITRE VII, 15 d-17 c.Le dharmajnna ne peut tre ralis que par une personne du

    Kamadhatu, non par une personne du Ropa ou de l'rupya.15 d. Les autres, les personnes des trois sphres. 'Quels sont les autres jfinas ? Les huit jfinas qui restent quand

    on a cart le paracittajfina et le dharmajnna.Nous avons expliqu les terres par lesquelles on acquiert les jn-

    nas, et la sphre laquelle appartiennent les personnes qui peuventacqurir les jfinas. Expliquons la relation des jfinas et des quatresmrtyupasthnas (vi. 15).16 a. Le nirodhajfina est un smrtynpasthna. -Le nirodhajfina est le dharmasmrtyupasthna.1 6 b. Le paracittajfina est trois.Le paracittajfina, portant sur la pense d'autrui, porte ncessai-

    rement sur vedan, samjh, samskras.16 c. Les autres, quatre.En excluant le nirodhajfina et le paracittajfina, les autres

    eva sadbhvt / anuparivartaksraybhvd va / dharmajnnnuparivar-takasya ht llasya kmvacarny eva bhtny raya dauhlyasamutth-pakakleaprptivibandhakatvt prtipaksikatvt / tant ca taira na santi idharmajnnam kmadhatvarayam eva : Parce que c'est seulement dansJe Kama que sont possibles les penses de sortie du recueillement [o on ralisele dharmajnna] ; ou encore parce que, dans les deux sphres suprieures, man-quent les lments (bhUtas) qui peuvent servir de support (raya) cetteespce de moralit (lla) qui accompagne ncessairement le dharmajnna.Cette moralit est oppose aux klesas qui produisent l'immoralit (dauhsilya) ;l'immoralit n'existe que dans le Kama ; les lments susceptibles de supporterla moralit qui s'y oppose n'existent donc que dans le Kama.

    1. khams gsum pa j i rten can gzhan = [anyat dhtutrayrayam]2. hgog blo dran pa ner gzhag pa / gcig ste plia roi sems blo ni / gsum rao lhagma bzhi yin no [smrtyupasthnam ekam nirodhadhh paracittadhlh / trini

    sesni catvri] (Ordre des mots de Paramartha).

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    Hiuan-tsang, xxvi, fol. 13 a-b. 43huit jnnas ont pour nature les quatre smrtyupasthnas. [Le duh-khajnna, en effet, porte quelquefois sur le corps .... ; le mrga-jflna, lorsqu'il a pour objet Yansravasamvara ', est kyasmrtyu-pasthna].

    De combien de j flnas les diffrents jnnas sont-ils l'objet ?16 d. Neuf jnnas sont l'objet du dharmajnna. 2

    En excluant Yanvayajfina.17 a. Neuf sont l'objet de Yanvaya et du mrgajfina.En excluant le dharmajhna en ce qui regarde Yanvayajfina ;

    en excluant le lokasamvrtijfina en ce qui regarde le mrgajfina,parce qu'il ne fait pas partie du chemin [13 b].17 b. Deux sont l'objet du duhkha et du samudayaj flna.Le lokasamvrtijfina et la partie du paraciUajfina qui est im-

    pure (ssrava), sont objet du duhkha et du samudayajfina.17 c. Dix, de quatre.Les dix jnnas sont l'objet des lokasamvrti, paracitta, ksaya et

    anutpdajfina.17 c. Aucun n'est l'objet d'un.Aucun jfina n'est l'objet du nirodhajflna dont le seul objet

    est le pratisamkhynirodha.Combien de dharmas constituent dans l'ensemble l'objet des dix

    jfinas ? Combien de dharmas constituent l'objet de chaque jhna?^1. Voir iv. 13 c.2. chos blohi spyod yul dgu y in no // lam rjes blo yi dgn yin no / sdug bsnal

    rgyu blo gnis yin no / bzhi yi bcu yin gcig gi min = [dharmadhgocaro nava //nava mrgnvayadhiyor duhkhahetudhiyor dvayam / caturnnt daa nai-kasya]B. Ce prambule manque dans Paramartha.

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    44 CHAPITRE vu, 17 d-18.1 7 d. Leur objet, dans l'ensemble, est dix dharmas. *Quels sont ces dix sortes de dharmas ?18 a-b. Dharmas des trois sphres, dharmas purs, asamskrtas,

    chaque catgorie tant double. 2Les samskrtadharmas se divisent en huit classes : dharmas de

    Kamadhatu, de Rpadhatu, d'rpyadhatu, plus les dharmas purs,les uns et les autres associs la pense ou dissocis de la pense(samprayukta, viprayiikta) (ii. 22).

    Les asamskrtadharmas se divisent en deux classes, bon (kusala)et non-dfini (avykrta). 3

    Quelles de ces dix classes de dharmas sont l'objet des dix jnnas ?1. Le lokasamvrtijnna porte sur les dix dharmas ; 2. le dhar-majnna porte sur cinq : deux dharmas de Kamadhatu, associs

    ou dissocis de la pense ; deux dharmas purs (Chemin), associs oudissocis de la pense 4 ; bon asamskrta ; 3. Yanvayajnna portesur sept : deux de Rflpadhatu, deux d'rpya, deux purs, ce qui faitsix [14 a], et le bon asamskrta ; 4-5. le duhkhajnna et le samu-dayajnna portent sur six : deux de chaque dhtu; 6. le nirodha-jflna porte seulement sur le bon asamskrta ; 7. le mrgajflnaporte sur les deux dharmas purs ; 8. leparacittajnna porte surtrois : les dharmas associs la pense qui sont de Kamadhatu, deRpadhatu, purs ; 9-10. le ksayajfina et Yanutpadajfina portentsur neuf dharmas, en exceptant Yasamskrta non-dfini.

    1. D'aprs Hiuan-tsang. Paramftrtha traduit littralement l'original qui estrendu en tibtain par : chos bcu dag ni sbyar bar bya : Dix dharmas doiventtre mis en rapport , et il ajoute le bhasya : Pour dterminer l'objet des jnnas,il faut tablir la relation des dix jnnas avec dix sortes de dharmas. Quels sontces dix sortes de dharmas ?

    2. khams gsum pa dan dri med chos / hdus ma byas [rnams] gnis gnis so =[traidhtukmal dharm asamskrta dvidh dvidh /]

    3. D'une part le pratisamkhynirodha ou Nirvana, d'autre part l'apratisam-khynirodha et Yka.

    4. Le marge dharmajnna porte sur le Chemin ; fait partie du chemin lamoralit qui est ansravasamvara, c'est--dire rpa (iv. 13 c).

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    Hinan-tsang, xxvi, fol. 13 b-14 a. 45Peut-on, par un seul jflna, connatre tous les dharmas ? ' Non.

    Cependant18 c-d. Un samvrtijnna, en exceptant son complexe, connat le

    reste comme non-soi. -Lorsqu'un moment de samvrtijnna connat tous les dharmas

    comme n'tant pas un soi , c'est en exceptant, dans la totalit desdharmas, 1. soi-mme, ce mme moment de samvrtijnna, car lesujet de la connaissance ne peut tre son propre objet (visayivisaya-bhedt) 1 ; 2. les dharmas mentaux (caittas) qui lui sont associs,car ils ont le mme objet que lui (eklambanatvt) ; 3. 4 les dharmas

    1. Hiuan-tsang : Y a-t-il un moment de savoir qui prenne pour objet tous lesdharmas ? Le texte porte : syd ekena jnnena sarvn dharmn jnyt /na